Eucharistie : 23 juillet 2023

16ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

 

« L’Esprit intercède – en nous et à notre faveur – par des gémissements inexprimables » (Rom 8,26)

 

Première lecture

Le livre de la Sagesse est l’écrit le plus récent de tout l’Ancien Testament. Il a été composé, probablement, deux décennies avant la naissance de Jésus. Son auteur vit en Égypte, là où les communautés juives sont confrontées avec un milieu fréquemment intolérant. Il y a aussi des Juifs qui ont abandonné la foi et l’enseignement des ancêtres, des Juifs qui s’unissent à des Égyptiens pour se moquer des justes qui restent fidèles à la foi. Heureusement, dans la société égyptienne, il y a aussi des personnes ouvertes au dialogue, des personnes qui, malgré les difficultés, s’engagent pour la justice.

Le livre de la Sagesse est structuré en trois parties : la première (1,1-6,21) est une exhortation à la justice, la deuxième (6,22-11,1) une louange à la sagesse ; enfin, dans la troisième (11,2-19,22) l’auteur nous donne une relecture de l’exode, la fin de l’esclavage en Égypte et la libération[1]. Dans cette troisième partie, l’auteur compose aussi une longue section (11,15-12,27) pour évoquer la clémence de Dieu envers les Égyptiens en Égypte (11,15-12,2) et vers les Cananéens qui habitaient en Palestine avant l’arrivée des Israélites (12,3ss).

De cette page sur la clémence de Dieu envers les Cananéens, la liturgie nous propose, ce matin, une petite section. Le texte commence en éclairant la caractéristique fondamentale du Dieu unique : il « prend soin » de toute sa création. Voilà comment nous pouvons comprendre la justice de Dieu et de ses jugements (v. 13).

Le thème de la justice de Dieu revient dans le verset 16, mais l’auteur souligne encore une fois que cette justice est liée à la bonté : « tu es le Maître de tout, tu es bon envers tous »[2].

Dans les deux versets suivants, le texte grec est, dans plusieurs manuscrits, corrompu. Il faut remonter à l’original qui opposait deux comportements différents : l’attitude ombrageuse des souverains terrestres et le comportement de Dieu[3]. Les premiers imposent leur force quand on met en doute leur pouvoir absolu. En plus, ils imposent le silence, ils l’imposent même sur ceux qui les respectent et les connaissent. Bien différent est le comportement de Dieu. Il dispose de la force, il peut intervenir chez les humains. Et pourtant – dit l’auteur en s’adressant à Dieu – « tu juges avec mesure et tu nous gouvernes avec beaucoup d’indulgence ».

Enfin, dans le dernier verset, l’auteur peut conclure en disant : « Par ton exemple tu as enseigné ceci à ton peuple : que le juste doit manifester son amour pour les humains ». Ici l’auteur utilise l’adjectif « philanthropos », littéralement « ami des humains »[4]. Voici comment nous devons nous comporter. Ce comportement, cette conversion de la violence à l’amour, est possible. En effet, Seigneur Dieu, « à tes enfants tu as donné cette belle espérance : après la faute, tu accordes la conversion ». Accueillons donc, à cœur ouvert, cette invitation à la mansuétude, à la compassion même pour les ennemis. La mansuétude avec laquelle Dieu a traité les ennemis d’Israël est une leçon d’humanité. Mais elle est aussi un message d’espoir : Dieu va donner son pardon aussi à nous[5].

 

Lecture du livre de la Sagesse (12,13.16-19)

13 Il n’existe pas d’autre dieu que toi,

qui prenne soin de toute chose :

tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.

16 Ta force est à l’origine de ta justice,

et, parce que tu es le Maître de tout,

tu es bon envers tous.

17 Celui dont le pouvoir absolu est mis en doute impose sa force

et il réduit au silence même ceux qui le respectent.

18 Mais toi, qui disposes de la force, tu juges avec mesure

et tu nous gouvernes avec beaucoup d’indulgence.

Cependant, tu as le pouvoir d’intervenir quand tu le veux.

19 Par ton exemple tu as enseigné ceci à ton peuple :

que le juste doit manifester son amour pour les humains ;

à tes enfants tu as donné cette belle espérance :

après la faute, tu accordes la conversion.

Parole du Seigneur.

 

Psaume

Le psaume 86 est, en même temps, une supplication et une louange : une supplication dans la première (vv. 1-7) et dans la dernière partie (vv. 14-17), une louange dans la deuxième (vv. 8-10) et la troisième (vv. 11-13).

De ce psaume, la liturgie nous propose trois strophes, une pour la première partie du psaume, une pour la deuxième et une pour la dernière.

La première strophe est un cri à Dieu. Le poète l’interpelle en disant « entends ma voix qui te supplie » (v. 6). Cette invocation naît d’un homme qui met toute sa confiance en Dieu, Dieu qui est bon et qui pardonne, Dieu qui est « plein d’amour » pour tous ceux qui l’appellent (v. 5).

La deuxième strophe (vv. 9-10) est une louange à Dieu qui fait des merveilles. Parmi ces merveilles, il y a – affirmation unique dans la Bible hébraïque[6] – la création des nations. Les nations païennes, le poète les regarde avec optimisme : elles, toutes, « viendront se prosterner devant toi, Seigneur » (v. 9).

Comme la première strophe, la dernière est à nouveau une supplication. Ici, le poète revient sur sa vision de Dieu, « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (v. 15). C’est en ce Dieu qu’il a confiance, même s’il se sent entouré par des personnes qui veulent sa mort. Et cette confiance pousse le poète à dire à Dieu : « regarde vers moi ». 

Quant à nous, un peu comme le poète du psaume, nous pouvons exprimer à Dieu notre confiance et notre demande d’aide pour vivre notre temps difficile. Je vous invite donc à intervenir, à la fin de chaque strophe, avec le refrain qui revient sur la première strophe :

Toi qui es bon et qui pardonnes,
écoute ma prière, Seigneur.

 

Psaume 86 (versets 5-6, 9ab-10, 15-16ab)

 5 Toi, Seigneur, qui es bon et qui pardonnes,

toi plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent,

6 écoute ma prière, Yahvéh,

et entends ma voix qui te supplie.

Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,

écoute ma prière, Seigneur.

 

9ab Toutes les nations, que tu as faites,

viendront se prosterner devant toi, Seigneur,

10 car tu es grand et tu fais des merveilles,

toi, Dieu, toi seul.

Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,

écoute ma prière, Seigneur.

 

15 Toi, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié,

lent à la colère, plein d’amour et de vérité,

16ab regarde vers moi

et fais-moi grâce.

Refr. :  Toi qui es bon et qui pardonnes,

écoute ma prière, Seigneur.

 

Deuxième lecture

 
Dimanche passé, la lettre aux Romains mentionnait les gémissements de toute la création et aussi nos gémissements personnels. Et ce matin, en poursuivant sa lettre, Paul nous parle des gémissements de l’Esprit Saint. Paul en parle après avoir mentionné « notre faiblesse ». Oui, nous sommes faibles en tant que créatures de Dieu et nous sommes incapables de prier Dieu comme « il convient ». Il y a une semaine, Paul nous a parlé de notre espoir d’être libéré(e)s de notre condition de souffrance ; il nous a parlé de notre attente de la réalisation du projet que Dieu a pour nous et pour toute la création. Et ce projet nous dépasse, totalement. Voilà pourquoi nous ne savons pas comment prier comme il convient[7].

Mais, dans notre situation, c’est l’Esprit Saint qui intervient : il « vient au secours de notre faiblesse », il se charge de notre faiblesse. En plus, pour décrire l’action accomplie par l’Esprit, Paul a besoin de créer – en grec – un nouveau verbe composé : « hyper-en-tygchano ». En effet, Paul écrit : l’Esprit « intercède en nous » et à notre faveur. Oui, l’Esprit Saint se fait présent à côté de nous et en nous, dans les plaies les plus cachées de notre existence et de nos souffrances. Ses gémissements sont en étroite solidarité avec nos gémissements et les gémissements de toute la création[8].

Et la page se termine avec un troisième personnage : Dieu. Les gémissements de l’Esprit Saint sont inexprimables, ils sont au-delà de tout ce que nous pouvons dire et comprendre à travers nos paroles humaines. Mais Dieu, « qui voit le fond des cœurs, sait ce que l’Esprit veut demander en faveur des saints » ou, d’après d’autres manuscrits grecs, « en faveur de nous »[9].

Laissons-nous prendre, intensément, par cette page qui nous permet de vivre bien différemment nos souffrances.

 

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (8,26-27)

Frères,26 l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède – en nous et à notre faveur – par des gémissements inexprimables. 27 Mais Dieu, qui voit le fond des cœurs, sait ce que l’Esprit veut demander. En effet, c’est selon Dieu que l’Esprit intercède en nous en faveur des saints.

Parole du Seigneur.

 

Alléluia. Alléluia.

Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre,

tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! (cf. Mt 11,25)

Alléluia.

 

Évangile

La liturgie de ce matin nous met devant les yeux trois paraboles : celle de la belle semence et de la mauvaise herbe, celle de la graine de moutarde et celle de la levure. Ensuite, l’Évangile nous donne aussi l’explication de la première parabole.
La parabole de la belle semence et de la mauvaise herbe, que nous avons seulement dans l’Évangile de Matthieu (vv. 24-30), part d’un constat : dans le monde il y a le bien et le mal. Mais dans le milieu juif de l’époque[10], comme fréquemment encore aujourd’hui dans le monde, il y a un désir de séparation : séparer le bien du mal, séparer ceux qui agissent bien et ceux qui agissent mal.
Ce contraste est évoqué à travers l’expression « la belle semence » et « la mauvaise herbe », un mot qui, en hébreu, évoque la prostitution[11]. La belle semence est semée par un homme, la mauvaise herbe par un ennemi ; celui-ci profite du sommeil du semeur et de ses serviteurs, il sème la mauvaise herbe et, nous dit l’Évangile avec un verbe utilisé seulement ici dans toute la Bible, il la « sème au-dessus » de la belle semence.
Plus tard, quand la belle semence pousse et la mauvaise herbe aussi, les serviteurs veulent aller enlever la mauvaise herbe. Mais le semeur leur demande d’attendre. Et pour cette attente, le semeur donne deux motifs : les serviteurs ne sont pas en mesure de séparer la mauvaise herbe et la belle semence. En plus, seulement le semeur peut établir quel est le bon moment pour la moisson. Et faire la récolte ne sera pas la tâche des serviteurs, mais des moissonneurs. Ce seront eux à opérer la séparation entre la mauvaise herbe et le blé.
A cette première parabole, Jésus en ajoute deux autres : celle de la graine de moutarde (vv. 31-32) et celle de la levure (v. 33). La première de ces deux paraboles souligne le contraste entre le point de départ et le résultat. La graine de moutarde « est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes potagères ». C’est avec cette attitude de confiance que Jésus vit son travail de semeur : son activité n’est pas sous le signe de la grandeur ; elle peut apparaître presque insignifiante, mais le résultat à venir dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Et ce résultat s’ouvrira aussi aux peuples païens, des peuples que la Bible évoque avec l’image des oiseaux du ciel (Ez 17,23 et 31,6)[12]. Le Royaume des cieux sera un espace choisi aussi par les païens qui, comme des oiseaux du ciel, pourront venir « faire leurs nids dans ses branches ».
La parabole de la levure nous parle d’une femme qui a pris la levure et l’a cachée dans la farine. Ici important est le détail sur le verbe « cacher ». Il évoque l’aspect caché du Royaume, une présence qui se perd dans la farine et qui la travaille au point que « toute la pâte lève ». Et, dans son commentaire, Jésus va revenir sur le verbe « cacher ». En effet, il cite un psaume (Ps 78,2), un psaume qui, dans sa dimension prophétique[13], souligne un aspect de la mission de Jésus. Oui, Jésus, en utilisant les paraboles, annonce « des choses tenues cachées depuis la création du monde » (v. 35).
Dans la troisième partie de la page de ce matin (vv. 36-43), l’Évangile nous donne l’explication de la parabole de la mauvaise herbe. Maintenant, Jésus a laissé les foules et il est rentré à la maison avec ses disciples. Et les disciples lui demandent : « Explique-nous clairement la parabole de la mauvaise herbe dans le champ ». Dans son explication, Jésus s’identifie directement à « celui qui sème la belle semence ». Quant à la belle semence et à la mauvaise herbe, Jésus utilise le terme « fils », un terme qui, dans la mentalité hébraïque, indique appartenance. Il y a « les fils du Royaume », celles et ceux qui appartiennent au Royaume, celles et ceux qui écoutent et accueillent la parole avec un cœur beau et bon, et qui portent du fruit[14]. Mais il y a aussi « les fils du Mauvais », des personnes qui écoutent la parole semée par le « diable » (v. 39), un mot grec qui signifie « diviseur »[15]. Ces personnes, comme dans le récit de la Genèse, écoutent les paroles fausses du serpent.
A travers cette explication, Jésus met l’accent sur la présence du bien et du mal, des bons et des méchants dans l’histoire humaine. Et l’histoire n’est pas le temps de la séparation et du jugement mais, au contraire, de la patience et de la persévérance. Nous, nous n’avons pas le droit de faire des distinctions et de juger les autres. Nous avons autres choses à faire : et l’Évangile nous invite à un engagement sérieux et constant à l’écoute de la parole. Seulement à la fin, Dieu pourra nous accueillir comme « les justes » (v. 43).
Écoutons attentivement cette page de l’Évangile. Et nous pourrons, comme le cardinal Carlo Maria Martini souhaitait, nous consacrer au Royaume et découvrir que notre vie, simple comme la levure, peut devenir une nourriture pour plusieurs personnes[16].

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (13,24-43)

24 Jésus proposa une autre parabole à la foule, disant :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé une belle semence dans son champ.
25 Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu ; il a semé, au-dessus, de la mauvaise herbe au milieu du blé et s’en est allé. 26 Quand les plantes ont poussé et donné les épis, la mauvaise herbe a paru, elle aussi.
27 En s’approchant, les serviteurs du maître de maison, lui ont dit : “Seigneur, n’est-ce pas de la belle semence que tu as semée dans ton champ ? D’où vient donc cette mauvaise herbe ?”
28 Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions enlever la mauvaise herbe ? ”
29 Le propriétaire leur dit : “Non ! En enlevant la mauvaise herbe, vous risquez d’arracher aussi le blé avec elle. 30 Laissez pousser ensemble les deux jusqu’à la moisson. Au moment de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord la mauvaise herbe, faites des tas pour la brûler. Quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier” ».

31 Jésus leur proposa une autre parabole, disant :
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde. Un homme l’a prise et l’a semée dans son champ. 32 C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes potagères. Elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches ».
33 Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à la levure. Une femme a pris la levure et l’a cachée dans trois mesures de farine, si bien que toute la pâte lève ».
34 Tout cela, Jésus le dit aux foules avec des paraboles. Il ne leur disait rien sans utiliser de paraboles,35 réalisant ainsi la parole du prophète :
           J’ouvrirai ma bouche pour dire des paraboles,
           j’annoncerai des choses tenues cachées depuis la création du monde » (Psaume 78,2).

36 Alors Jésus, laissant les foules, vint à la maison. Et ses disciples s’approchèrent en disant : « Explique-nous clairement la parabole de la mauvaise herbe dans le champ ».
37 Jésus, répondant, dit : « Celui qui sème la belle semence, c’est le Fils de l’homme. 38 Le champ, c’est le monde ; la belle semence, ce sont les fils du Royaume ; la mauvaise herbe, ce sont les fils du Mauvais. 39 L’ennemi qui a semé la mauvaise herbe, c’est le diable. La moisson, c’est la fin du monde, et les moissonneurs, ce sont les anges. 40 Or comme on enlève la mauvaise herbe pour la brûler au feu, il en sera de même à la fin du monde. 41 Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui détournent de la foi les autres et ceux qui commettent le mal, 42 et ils les jetteront dans la fournaise. Là, ces gens pleureront et ils grinceront des dents. 43 Alors les justes brilleront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il écoute ! »

Acclamons la Parole de Dieu.

 

Prière d’ouverture

 Seigneur Jésus,
tu es la jeunesse de nos jours.
C’est toi qui, avec la nouveauté de ton beau message,
tu sais susciter des élans courageux de liberté et d’amour.
C’est toi qui nous donnes la force
de continuer à marcher,
d’aller au-delà des fatigues, des déceptions et des lassitudes.
A toi nous confions le chemin de notre communauté,
de ses familles, de ses jeunes,
de ses personnes âgées, de ses malades.
Sur le chemin qui est devant nous,
nous te demandons de nous donner toujours
la certitude de ton soutien et la joie de ton amitié[17].

[Luciano Andriolo, prêtre, Italie]

 

Prière des fidèles

* Le livre de la Sagesse nous parle de ta douceur, Seigneur : tu prends soin de toute chose, tu es bon envers tous « et tu nous gouvernes avec beaucoup d’indulgence ». C’est ainsi que tu as enseigné à ton peuple et à nous ce matin : « que le juste doit manifester son amour pour les humains ». Enseigne-nous, de jour en jour, à mettre en œuvre cet enseignement si précieux.

* Le poète du psaume, qui vit une situation difficile un peu comme la nôtre, ose regarder vers toi, Seigneur, toi qui es « plein d’amour pour tous ceux qui t’appellent ». Quant à nous, ce matin, nous voulons faire comme ce poète ; nous faisons appel à toi, nous te demandons de nous donner un cœur fort et rénové par ton esprit, un cœur qui puisse nous soutenir dans les difficultés de chaque jour et découvrir les merveilles que tu fais dans nos vies.

* Dans la lettre aux Romains, Paul nous invite au silence, à prier en silence. En effet, « nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières ». Et, dans notre silence, nous pourrons être solidaires avec l’Esprit Saint qui se fait présent à côté de nous et en nous, dans les plaies les plus cachées de notre existence et de nos souffrances. C’est ainsi que nous pourrons découvrir et vivre, Seigneur Dieu, ta proximité, ta proximité paternelle et maternelle à la fois.

* Jésus notre frère, dans l’Évangile tu nous parles du Royaume en utilisant des images très simples : le Royaume comme un champ dans lequel il y a une belle semence et aussi la semence de mauvaises herbes, un Royaume comparable à la plus petite de toutes les semences, un Royaume comme un peu de levure caché « dans trois mesures de farine ». Voilà le Royaume qui englobe toute la création et toute l’histoire. Jésus, aide-nous à découvrir ce Royaume si grand mais caché dans l’infiniment petit.

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[1] S. Schroer, Il libro della Sapienza, dans E. Zenger (ed.), Introduzione all’Antico Testamento, Queriniana, Brescia, 2008, p. 603.

[2] En grec l’adjectif « panton » est utilisé une fois pour évoquer toute la création, une seconde fois, dans le même verset, pour évoquer plus spécialement les créatures humaines. Cf. C. Larcher, Le livre de la Sagesse ou la Sagesse de Salomon. Vol. III, Gabalda, Paris, 1985, p. 726.

[3] Ainsi C. Larcher, o. cit., p. 727.

[4] Cf. Ibid., p. 731. Cf. aussi G. Scarpat, Libro della Sapienza. Volume secondo, Paideia, Brescia, 1996, p. 475.

[5] Cf. J. Vílchez Líndez, Sapienza. Traduzione e commento, Borla, Roma, 1990, p. 395s.

[6] Cf. J.-L. Vesco, Le psautier de David traduit et commenté, Cerf, Paris, 2006, p. 782.

[7] Cf. R. Penna, Lettera ai Romani, II. Rm 6-11. Versione e commento, EDB, Bologna, 2006, p. 191.

[8] Cf. G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 2, Borla, Roma, 1980, p. 383.

[9] Novum Testamentum Graece, cum apparatu critico curavit E. Nestle. Novis curis elaboraverunt E. Nestle et K. Aland, Editio vicesima quinta, Württembergische Bibelanstalt, Stuttgart, 1965, p. 408.

[10] Cf. S. Grasso, Il Vangelo di Matteo: commento esegetico e teologico, Città Nuova, Roma, 2014, p. 428.

[11] Cf. H. L. Strack – P. Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, Band I, Beck, München, 1926, p. 667.

[12] Cf. J. Gnilka, Il vangelo di Matteo. Parte prima, Paideia, Brescia, 1990, p. 718.

[13] Cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 78, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 51-100, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2000, p. 442.

[14] Ainsi S. Fausti, Una comunità legge il vangelo di Matteo, EBD, Bologna, 2007, p. 274.

[15] Cf. la voix « Diabolos », dans Nouveau Vocabulaire Biblique, sous la direction de J.-P. Prévost, Bayard – Médiaspaul, Paris – Montréal, 2004, p. 331ss.

[16] C. M. Martini, I Vangeli. Esercizi spirituali per la vita cristiana, Bompiani, Firenze, 2017, p. 406.

[17] L. Andriolo, Preghiere della vita, Libreria in dialogo, Milano, 2011, p. 63.