Eucharistie : 12 novembre 2023

 32ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A

Le Seigneur viendra : préparons-nous pour le rencontrer

 

Première lecture

Le livre de la Sagesse a été composé, probablement, une dizaine d’années avant la naissance de Jésus. L’auteur est un juif qui vit en Égypte, à Alexandrie, sur le delta du Nil. Depuis trois siècles, cette ville était devenue un centre très important pour la civilisation et la langue grecque. Mais la ville accueillait aussi une communauté juive. Quant à l’auteur du livre de la Sagesse, il s’agit d’un maître actif dans un des centres juifs d’enseignement, un homme qui connaît très bien l’Ancien Testament mais aussi la littérature grecque.

Son livre, titré “Sagesse de Salomon”, veut montrer l’importance – pour les guides intellectuels de son peuple – des principes qui caractérisent la civilisation juive[1]. Parmi ces principes, il y a, évidemment, la justice. Et l’importance de la justice est le thème qui caractérise la première partie de ce livre (1,1-6,21). Cette partie du livre, qu’on peut titrer avec l’impératif « aimez la justice ! », commence (1,1-5) et termine (6,1-21) avec l’exhortation à aimer la sagesse et, à travers la sagesse, à chercher Dieu[2]. Et la liturgie de ce matin nous propose la lecture de cinq versets de cette exhortation qui termine la première partie du livre.

Ici la sagesse est présentée comme une femme « resplendissante », une jeune femme qui ne vieillit jamais et qui est toujours désirable[3]. Pour parler de la femme-sagesse, l’auteur utilise le terme « amarantos » qui ne revient ailleurs dans l’Ancien Testament grec[4]. Ce mot dérive du verbe « maraino » qui signifie « consumer » ; avec l’ajout du préfixe négatif « a- », le terme « amarantos » qualifie ce qui ne se flétrit pas. En grec, on utilise ce mot pour parler de la fraîcheur perpétuelle d’une prairie[5] ; il devient le nom propre d’une plante aux nombreuses fleurs rouges, une plante qu’on pensait immortelle[6]. Quant à notre auteur, avec ce mot il veut souligner le fait que la femme-sagesse « ne perd jamais sa lumière » (v. 12).

Ensuite, l’auteur s’arrête sur la relation entre les humains et cette femme-sagesse : « Elle se laisse aisément découvrir par ceux qui l’aiment, et elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent » (v. 12). En utilisant le verbe « découvrir », l’auteur nous dit que nous ne pouvons pas voir ou contempler directement la sagesse. C’est seulement à travers des textes qu’on peut remonter à la sagesse. En effet, la sagesse en question c’est la sagesse divine elle-même, la sagesse qui se révèle à travers la Bible[7]. Pour chacune et chacun de nous, l’essentiel c’est de l’aimer, de la chercher.

Mais la suite du texte nous dit que notre relation avec la sagesse n’est pas une relation paritaire. En effet, c’est elle qui « se fait connaître la première » (v. 13).

Toujours à propos de cette relation, l’auteur nous assure : « Celui qui se lève tôt pour la chercher ne se fatiguera pas » (v. 14). Non, cette relation n’est pas sous le signe de la fatigue : ce n’est pas de la fatigue, c’est une passion. Et « se passionner pour elle, c’est devenir parfaitement intelligent » (v. 15). Oui, la relation avec la sagesse, la recherche de la sagesse à travers les textes de la Bible devient une passion qui peut nous prendre même à la fin de la journée ; mais « celui qui aura veillé pour l’étudier sera vite libéré de tout souci » (v. 15). En effet, c’est la sagesse qui prendra soin de lui[8].

Laissons-nous prendre par cette page du livre de la Sagesse, de la première ligne jusqu’à la dernière. En elle, l’auteur encourage ceux qui recherchent la sagesse de Dieu. Il nous rassure en écrivant : « Chaque fois qu’ils pensent à elle, elle vient à leur rencontre » (v. 16).

 

Lecture du livre de la Sagesse (6,12-16)

12 La Sagesse est resplendissante,

et elle ne perd jamais sa lumière.

Elle se laisse aisément découvrir par ceux qui l’aiment,

et elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent.

13 Elle vient à la rencontre de ceux qui la désirent,

elle se fait connaître la première.

14 Celui qui se lève tôt pour la chercher ne se fatiguera pas :

il la trouvera déjà assise à sa porte.

15 Se passionner pour elle, c’est devenir parfaitement intelligent.

Et celui qui aura veillé pour l’étudier sera vite libéré de tout souci.

16 En effet, elle va chercher partout ceux qui sont dignes d’elle.

Elle leur apparaît avec un visage souriant sur leur chemin.

Chaque fois qu’ils pensent à elle, elle vient à leur rencontre.

Parole du Seigneur.

Psaume

Le psaume 63 est une prière très personnelle. Elle peut être ma prière, ta prière, la prière de n’importe qui. Elle est la prière d’une personne en recherche, une recherche amoureuse : je te cherche (v. 2), j’ai soif de toi, je soupire vers toi, sans toi je suis une terre aride, sans eau ; j’aimerais te voir, me serrer à toi, me rassasier de ta présence ; même pendant la nuit je pense à toi[9].

Cette recherche, nous dit le titre du psaume (v. 1), est comparée à l’expérience de David : menacé par son fils Absalom (2 Sam 15,13-17,23), il a dû chercher refuge dans le désert[10].

Après le titre, le poème se déroule en plusieurs strophes, mais la liturgie, ce matin, nous en propose seulement quatre. La première (v. 2) et la deuxième strophe (vv. 3-4) sont le chant de la soif de Dieu. Le poète s’exprime à travers les images du désert et de l’eau : le désir, le regard, le regard vers une présence qui me dépasse, la présence de Dieu auquel je dis : « Dieu, mon Dieu c’est toi ! A l’aube[11] je te cherche » (v. 2).

Et cette recherche est vers le temple de Jérusalem. C’est ce que le poète avoue dans la deuxième strophe, en disant : « dans le sanctuaire je voudrais te contempler »[12]. Évidemment, le poète sait que personne ne peut voir le visage de Dieu et rester en vie (Ex 33,20). Mais il aimerait voir au moins sa force et sa gloire, donc ses manifestations qui peuvent sauver un humain et une communauté.

La troisième strophe (vv. 5-6) est le chant de la faim de Dieu. Le poète parle de la nourriture, une nourriture exceptionnelle pour l’époque et aussi – parfois – pour aujourd’hui : des viandes grasses, comme celles offertes à Dieu dans le culte au temple.

Enfin, la quatrième strophe (vv. 7-8) est le chant de la présence de Dieu. En effet, dans cette strophe, la relation avec Dieu dépasse ce qu’on peut vivre au temple. Elle prend la vie entière, aussi ma nuit dans laquelle mon dialogue intime avec lui se poursuit et sa proximité est comme une ombre qui protège, qui me réchauffe et qui me réjouit. D’ici les mots du poète : « et dans l’ombre de tes ailes je crie de joie » (v. 8).

Quant à nous ce matin, nous qui sommes habité(e)s par la souffrance en pensant aux personnes disparues, nous qui vivons la gorge serrée et le cœur sec[13] devant ceux qui veulent dévaster le monde, nous voulons intervenir avec le refrain :

Mon âme a soif de toi ;
ma chair épuisée soupire vers toi, mon sauveur.

 

Psaume 63 (versets 2. 3-4. 5-6. 7-8)

2 Dieu, mon Dieu c’est toi ! A l’aube je te cherche ;

mon âme, ma vie a soif de toi ;

ma chair soupire vers toi,

comme une terre aride et épuisée, sans eau.

Refr.:   Mon âme a soif de toi ;

ma chair épuisée soupire vers toi, mon sauveur.

 

3 Ainsi dans le sanctuaire je voudrais te contempler

pour voir ta force et ta présence glorieuse.

4 Parce que ton amour est bon plus que la vie,

mes lèvres te célébreront.

Refr.:   Mon âme a soif de toi ;

ma chair épuisée soupire vers toi, mon sauveur.

 

5 Ainsi, je te bénirai dans ma vie,

pour rendre gloire à ton nom, je lèverai mes mains vers toi.

6 Comme de viandes grasses, mon âme, ma vie se rassasiera,

et, la joie aux lèvres, ma bouche chantera tes louanges, intensément.

Refr.:   Mon âme a soif de toi ;

ma chair épuisée soupire vers toi, mon sauveur.

 

7 Quand je me souviens de toi sur mon lit,

durant les veilles de la nuit, je médite en toi.

8 Oui, tu es devenu un secours pour moi,

et dans l’ombre de tes ailes je crie de joie.

Refr.:   Mon âme a soif de toi ;

ma chair épuisée soupire vers toi, mon sauveur.

 

Deuxième lecture

Comme nous l’avons déjà constaté pendant les derniers dimanches, à Thessalonique, les chrétiens s’engagent dans la foi, dans l’amour et dans l’attente du retour de Jésus, un retour attendu tout proche. Mais, en vivant cette attente, ils ont de la peine en voyant que des chrétiens meurent. En mourant avant le retour de Jésus, quel sera leur destin ?

Devant cette question, Paul – avec Silvain et Timothée – prend la parole dans sa lettre. Il ne veut pas que les chrétiens de Thessalonique vivent dans la tristesse devant la mort de leurs frères et sœurs. Pour parler des morts, Paul utilise une expression imagée : « ceux qui se sont endormis dans la mort » (vv. 13. 14. 15). Et cette expression, qu’on retrouve aussi ailleurs dans le Nouveau Testament, est probablement en relation avec un passage du livre de Daniel, là où on parle de la résurrection des morts en ces termes : « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre ressusciteront » (Dan 12,2)[14].

Et Paul, dans sa lettre, veut que les Thessaloniciens vivent dans l’espérance de la résurrection. Le fondement de cette attitude est le centre de la foi chrétienne : « Nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité. Donc, de la même façon, ceux qui se sont endormis dans la mort avec Jésus en croyant en lui[15], Dieu les réunira à Jésus » (v. 14).

La résurrection est l’œuvre de Dieu, l’œuvre que Dieu accomplira au moment de la dernière venue du Seigneur Jésus ; elle est donc un événement que les humains ne peuvent même pas imaginer. Voilà pourquoi Paul, pour parler de ce jour « quand le Seigneur viendra » (v. 15), ne peut que faire référence aux textes de la tradition juive. Il s’agit des textes qui racontent les manifestations de Dieu dans l’histoire, en particulier celle de Dieu au mont Sinaï (Ex 19,20-25). En reprenant certains détails de ces textes, Paul mentionne la descente du Seigneur, la trompette, la voix, les nuées et, surtout, la rencontre du Seigneur[16]. A cette rencontre participeront les Thessaloniciens qui sont déjà morts et aussi Paul et les destinataires auxquels Paul s’adresse dans sa lettre : « nous les vivants, nous qui serons encore en vie, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps et avec eux[17], à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons avec le Seigneur, pour toujours » (v. 17). Au-delà des détails sur les changements cosmiques évoqués comme externes aux humains, Paul veut parler d’une existence nouvelle des personnes, en communion -, pour toujours – avec le Christ et entre elles-mêmes[18]. Voilà l’affirmation centrale à partir de laquelle, pour les Thessaloniciens de l’époque et aussi pour chacune et chacun de nous aujourd’hui, Paul écrit : « Encouragez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (v. 18).

 

Lecture de la Première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (4,13-18)

13 Frères et sœurs, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort. Ainsi vous ne serez pas tristes comme les autres qui n’ont aucune espérance.

14 Nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité. Donc, de la même façon, ceux qui se sont endormis dans la mort avec Jésus en croyant en lui, Dieu les réunira à Jésus. 15 Car, sur la parole du Seigneur, nous vous déclarons ceci : nous qui serons encore vivants quand le Seigneur viendra, nous ne précéderons pas ceux qui se sont endormis dans la mort. 16 On entendra un signal, la voix de l’archange, le son de la trompette de Dieu. Alors le Seigneur lui-même descendra du ciel. Ceux qui sont morts en croyant au Christ, ressusciteront les premiers. 17 Ensuite, nous les vivants, nous qui serons encore en vie, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps et avec eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons avec le Seigneur, pour toujours.

18 Encouragez-vous donc les uns les autres par ces paroles.

Parole du Seigneur.

 

Alléluia. Alléluia.

Veillez, tenez-vous prêts :

c’est à l’heure où vous n’y pensez pas

que le Fils de l’homme viendra. (cf. Mt 24,42a.44)

Alléluia.

 

Évangile

Ce matin, nous allons écouter Jésus qui nous parle du Royaume des cieux en racontant la parabole de l’époux et des dix jeunes filles. Dans l’Évangile de Matthieu, fréquentes sont les paraboles à travers lesquelles Jésus parle du Royaume. D’habitude ces récits commencent avec une phrase au présent « Le Royaume des cieux ressemble à… » (13,31. 33. 44. 45. 47 ; 20,1) ou bien au passé « Le Royaume des cieux a été comparé à… » (13,24 ; 18,23 ; 22,2). Mais, dans la page de ce matin, le verbe est au futur : « Le Royaume des cieux ressemblera à ». Et ce petit détail nous fait comprendre que le Royaume est un événement dynamique, un événement dans lequel l’action de Dieu est suivie – de notre part – par l’accueil ou bien par le refus. Et, dans notre récit, le Royaume est inauguré, définitivement, avec l’arrivée de l’époux et la fête du mariage à laquelle vont prendre part celles et ceux qui se sont préparé(e)s[19].

Le protagoniste du récit est certainement l’époux, le jour de son mariage. A la fête, dix jeunes filles sont invitées. D’après les coutumes de l’époque, ces filles vont, avec leurs lampes, à la maison de l’épouse pour attendre l’arrivée de l’époux. Ensuite, à l’arrivée de l’époux, elles devront sortir sur la route avec leurs lampes, pour accompagner le couple à la maison de l’époux[20]. Mais, comme nous dit le récit dès le début, cinq jeunes filles, prévoyantes, prennent leurs lampes avec une réserve d’huile, tandis que les autres partent sans cette réserve. Dans la maison de l’épouse, les filles attendent l’arrivée de l’époux ; ensuite, comme l’époux tarde, elles s’endorment. Mais « au milieu de la nuit, on entend un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ! ”. Alors toutes les jeunes filles se réveillent et préparent leurs lampes » (vv. 6-7).

C’est à ce moment que les cinq filles imprévoyantes se rendent compte que leurs lampes ont besoin de l’huile pour donner de la lumière. Le récit n’explique pas la signification de cette image. Mais les lecteurs de l’Évangile savent que la lumière se répand… à travers leurs belles actions[21]. Il suffit de se rappeler du sermon de la montagne, là où Jésus disait : « Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille devant les humains, pour qu’en voyant vos belles actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,14-16). Chacun doit choisir s’il veut accomplir ces belles actions. Comme l’huile de la parabole, nous ne pouvons pas prêter nos actions aux autres. L’Évangile nous invite donc à nous engager à aimer nos frères et sœurs. Voilà les belles œuvres, voilà l’huile pour les lampes de la fête. C’est ainsi qu’on pourra, comme les cinq filles prévoyantes, entrer un jour dans la salle du mariage, entrer « avec lui » (v. 10), avec Jésus. Et on n’aura pas besoin de lui dire : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous la porte ! » (v. 11). En effet, Jésus nous a déjà dit : « Il ne suffit pas de me dire : “Seigneur, Seigneur !” pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux » (Mt 7,21)[22].

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25,1-13)

A ses disciples Jésus disait cette parabole :

1 « Le Royaume des cieux ressemblera à l’histoire de dix jeunes filles. Dix jeunes filles, invitées à une fête de mariage prennent leurs lampes et elles sortent pour aller à la rencontre de l’époux. 2 Cinq d’entre elles sont imprévoyantes et cinq prévoyantes. 3 Les jeunes filles imprévoyantes prennent leurs lampes, mais sans emporter une réserve d’huile. 4 Au contraire, les jeunes filles prévoyantes prennent leurs lampes et elles emportent aussi de l’huile dans des récipients.

5 Comme l’époux ne vient pas tout de suite, toutes les jeunes filles ont sommeil et elles s’endorment.

6 Au milieu de la nuit, on entend un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ! ”

7 Alors toutes les jeunes filles se réveillent et préparent leurs lampes. 8 Et les filles imprévoyantes disent aux prévoyantes : “Nos lampes s’éteignent. Donnez-nous un peu de votre huile”. 9 Mais les prévoyantes leur répondent en disant : “Non ! Il n’y en a pas assez pour nous et pour vous. Allez plutôt chez les commerçants et achetez de l’huile pour vous”. 10 Les imprévoyantes vont donc acheter de l’huile, mais pendant ce temps, l’époux arrive. Les cinq jeunes filles qui sont prêtes entrent avec lui dans la salle du mariage, et on ferme la porte. 11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivent et elles disent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous la porte !” 12 Mais l’époux répond : “Je vous le dis, c’est la vérité : je ne vous connais pas” ».

13 Et Jésus ajoute : « Restez donc éveillés, parce que vous ne connaissez ni le jour ni l’heure ».

 

Acclamons la Parole de Dieu.

Prière d’ouverture :

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller ?

Quand les forces sont à nouveau là,

Quand le moment est venu,

On repart pour l’ascension,

Pour une nouvelle étape.

 

Combien d’étapes connaîtrons-nous ?

Jusqu’où irons-nous ?

Mais surtout jusqu’où voulons-nous aller ?

Jusqu’où sommes-nous prêts à aller ?

 

Sommes-nous prêts à dépasser nos propres limites,

A nous laisser transformer par le Christ,

Entièrement transformer par Lui ?

 

Sommes-nous prêts à laisser place à l’homme nouveau,

Que nous sommes appelés à devenir ?[23]

[Florence Viellard, jeune maman et comédienne, Dijon]

 

 

Prière des fidèles

* La première lecture nous a présenté l’importance de la sagesse : c’est elle qui nous guide vers la justice et qui nous pousse à aimer Dieu. Et la sagesse n’est pas au-delà de nos possibilités : en effet, la sagesse « se laisse aisément découvrir par ceux qui l’aiment, et elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent ». Que la sagesse puisse nous guider – comme on peut lire dans le Livre de la sagesse – tout près de Dieu.

* Après la première lecture qui insistait sur la recherche de la sagesse, le psaume nous a parlé de la recherche de Dieu. En effet, on a besoin de Dieu. Comme le poète du psaume, chacune et chacun de nous peut te dire : « ma chair soupire vers toi, comme une terre aride et épuisée, sans eau ». Et notre relation avec toi, Seigneur, nous permettra de découvrir que toi, « tu es devenu un secours » pour nous. Et cette découverte nous fera vivre en sachant que nous sommes « dans l’ombre de tes ailes » et – protégé(e)s dans l’ombre de tes ailes – nous pourrons crier de joie.

* La mort, la mort de nos proches et aussi la mort qui nous attend, peut nous remplir de tristesse. Mais Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Thessalonique, nous dit que l’espérance peut nous libérer de la tristesse. C’est l’espérance qui anime celles et ceux qui croient « que Jésus est mort et qu’il est ressuscité ». Croire dans le Christ mort et ressuscité nous permet de croire que Dieu nous réunira à Jésus. Que cette foi nous encourage à vivre, jour après jour, avec cette espérance.

* Même la page de l’Évangile peut renforcer notre espérance. En effet, nous sommes comme les « jeunes filles » invitées à la fête du mariage. Mais toi, Jésus notre frère, tu nous dis que – en prenant conscience de cette invitation – nous devons nous préparer à cette fête, nous devons préparer nos lampes, en nous engageant dans les belles œuvres. En effet, toujours dans l’Évangile, tu nous dis : « Que votre lumière brille devant les humains, pour qu’en voyant vos belles actions ils rendent gloire à votre Père qui est aux cieux ». Que cette lumière, que ces belles œuvres puissent caractériser chaque notre journée, jusqu’au moment où nous pourrons entrer dans la fête du mariage de Dieu avec l’humanité.

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[1] Ainsi J. M. Reese, cité par J. Vílchez Líndez, Sapienza, Borla, Roma, 1990, p. 59.

[2] Cf. S. Schroer, Il libro della Sapienza, dans E. Zenger (ed.), Introduzione all’Antico Testamento, Queriniana, Brescia, 2008, pp. 600-603.

[3] Ainsi H. Engel, Das Buch der Weisheit, Katholisches Bibelwerk, Stuttgart, 1998, p. 114.

[4] Dans le Nouveau Testament, cet adjectif on le retrouvera seulement dans la Première lettre de Pierre 1,4. Un terme apparenté on l’a – dans la même lettre – en 5,4.

[5] Lucien de Samosate, Sur un appartement 9.

[6] Cf. Pline l’ancien, Naturalis historia 21,47.

[7] Ainsi C. Larcher, Le livre de la Sagesse ou la Sagesse de Salomon. Vol. II, Gabalda, Paris, 1984, p. 418.

[8] Cf. H. Hübner, Die Weisheit Salomons. Liber Sapientiae Salomonis, übersetzt und erklärt, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1999, p. 86.

[9] Cf. C. M. Martini, Il desiderio di Dio. Pregare i salmi, Centro ambrosiano, Milano, 2012, p. 90.

[10] Cf. E. Zenger, Psalm 63, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 51-100, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2007, p. 195.

[11] Cette référence à « l’aube » est présente dans le verbe hébreu « shâhar », c’est-à-dire « se lever à l’aube » et « rechercher ». Cf. L. Alonso Schökel (director), Diccionario bíblico hebreo-español, Editorial Trotta, Madrid, 1994, p. 757. On peut voir aussi La Bible. Notes intégrales. Traduction œcuménique TOB, Cerf – Bibli’O, Paris – Villiers-le-Bel, 2011, p. 1150, note au Psaume 63,2.

[12] En hébreu, cette forme verbale exprime le désir, un désir comparable à celui de Moïse qui disait à Dieu : « Montre-moi ta gloire » (Ex 33,18). Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. II (Salmi 51-100), EDB, Bologna, 2015, p. 276.

[13] Cf. M. Girard, Les psaumes redécouverts. De la structure au sens (Ps 51-100), Bellarmin, Montréal, 1994, p. 171.

[14] Cf. R. Fabris, 1-2 Tessalonicesi. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2014, p. 135.

[15] Paul utilise l’expression « dia tou Iesou » qui signifie, littéralement, « à travers Jésus ». Cette expression, on peut la lier au verbe « s’endormir ». D’ici la traduction que nous allons écouter ce matin. D’autres lient l’expression grecque au verbe « réunir » et traduisent : « ceux qui se sont endormis dans la mort, Dieu, à cause de ce Jésus, à Jésus les réunira ». Pour ces interprétations différentes, cf. La Bible. Notes intégrales. Traduction œcuménique TOB, Cerf – Bibli’O, Paris – Villiers-le-Bel, 2011, p. 2575s. Cf. aussi F. Manini, Lettere ai Tessalonicesi. Introduzione, traduzione e commento, Edizioni San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2012, p. 55s.

[16] Cf. C. Coulot, Première épître aux Thessaloniciens, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 927.

[17] Pour cette traduction de l’expression grecque « hama syn autois », cf. S. Légasse, Les épîtres de Paul aux Thessaloniciens, Cerf, Paris, 1999, p. 263.

[18] Ainsi G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 1, Borla, Roma, 1980, p. 132.

[19] Ainsi S. Grasso, Il Vangelo di Matteo: commento esegetico e teologico, Città Nuova, Roma, 2014, p. 704.

[20] Cf. U. Luz, Vangelo di Matteo. Volume 3. Commento ai capp. 18-25, Paideia, Brescia, 2013, p. 586s.

[21] Luz, o. cit., p. 589.

[22] Cf. S. Fausti, Una comunità legge il vangelo di Matteo, EBD, Bologna, 2007, p. 493.

[23] F. Viellard, Prières pour grandir dans la joie de Dieu, Salvator, Paris, 2012, p. 124.