Eucharistie: 3 mars 2024
3ème dimanche de Carême — Année B
La parole de Dieu nous «redonne la force de vivre» (Psaume 19,8)
Première lecture
Le livre de l’Exode nous présente Dieu qui fait sortir Israël de l’Égypte et, au mont Sinaï, fait alliance avec son peuple. Dans ce contexte de l’alliance, Dieu se révèle en donnant le décalogue, les ‘dix commandements’. En effet, celui qui – avec la sortie de l’Égypte – a donné vie et liberté à son peuple, maintenant lui donne aussi une parole qui trace un chemin[1].
La structure de notre page est simple. D’abord, Dieu se présente et évoque son action : « Moi je suis Yahvéh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison des esclaves » (v. 2). Ici, et jusqu’au verset 6, Dieu s’exprime avec la première personne du singulier et interpelle Israël surtout avec la deuxième personne du singulier. L’argument de cette section est la relation entre Dieu et son peuple. Dieu se présente comme « passionné », « qannâ’ » en hébreu (v. 5)[2] : il est un Dieu sensible ; il n’est pas indifférent vis-à-vis de ceux qui le « détestent » (v. 5) et vis-à-vis de ceux qui l’« aiment » (v. 6). En effet, il tient compte (v. 5) de nos sentiments envers lui, de nos attitudes négatives et surtout de nos attitudes positives : une éventuelle attitude négative de notre part aura du poids aussi sur nos enfants « jusqu’à la troisième ou la quatrième génération » (v. 5). Au contraire, pour les personnes qui l’aiment et prennent soin de ses commandements, Dieu nous assure : « j’agis avec amour pendant des milliers de générations pour ceux qui m’aiment et qui prennent soin de mes commandements » (v. 6).
Dans la deuxième section (vv. 7-12), Dieu continue à interpeller le peuple en utilisant la deuxième personne du singulier. Mais, à différence des versets précédents, maintenant Dieu parle de lui-même à la troisième personne du singulier. Ici, l’accent est sur le respect du « nom » de Yahvéh, le respect de sa personne, de sa présence et de son action, de son amour pour le peuple. Et ce respect se concrétise, en particulier, dans le respect du sabbat, le sabbat qui est « le sabbat pour Yahvéh ton Dieu » (v. 10). Mais, dans cette section, le respect pour Dieu implique en même temps, le respect des autres : et les personnes qui ne jouissent pas de tous les droits, comme les esclaves, les étrangers, et aussi le bétail, y participent. En effet, « le septième jour, c’est le sabbat pour Yahvéh ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta vache, ni l’étranger qui est aux portes de ta ville » (v 10). Le « sabbat pour Yahvéh » devient donc, pour le monde tout entier, un chant, un chant de libération adressé à Dieu.
La troisième section (vv. 13-17) de notre page ne fait plus mention de Dieu et se limite aux relations avec le prochain : ici, il y a une succession de six impératifs négatifs, toujours à la deuxième personne du singulier. Il faut éviter le meurtre, l’adultère, le vol, le faux témoignage. Enfin, le dernier verset, va encore plus en profondeur : ici nous lisons deux fois le verbe « hâmad » qui signifie « convoiter », « désirer », « avoir envie de ». Le texte nous demande d’éviter des actes concrets mais aussi des projets et des désirs qui détruisent le tissu social : « Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni sa vache, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain ».
En résumant : le décalogue, les ‘dix commandements’ que nous lisons dans le livre de l’Exode nous révèlent le Seigneur, le Seigneur mentionné dix fois : cinq fois comme « Yahvéh ton Dieu » (vv. 2. 5. 7. 10. 12), trois fois comme « Yahvéh » (vv. 7. 11. 11), deux fois comme « Dieu » (vv. 1.5). Dans ces commandements, dès la première phrase c’est Dieu qui se révèle : « Moi je suis Yahvéh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison des esclaves » (v. 2). Et cette révélation de Dieu nous ouvre, progressivement, au prochain. Et l’expression « ton prochain », le prochain qu’on doit respecter, sera le dernier mot de notre texte[3].
Lecture du livre de l’Exode (20,1-17)
1 Et prononça, Dieu, toutes ces paroles en disant :
2 « Moi je suis Yahvéh ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison des esclaves : 3 tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. 4 Tu ne te feras pas de statue, aucun objet qui représente ce qui est au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans l’eau sous la terre. 5 Tu ne te mettras pas à genoux devant ces dieux, tu ne les serviras pas. Car moi je suis Yahvéh ton Dieu, un Dieu passionné. De la faute des pères, j’en tiens compte aussi avec leurs enfants, jusqu’à la troisième ou la quatrième génération, pour ceux qui me détestent. 6 Mais j’agis avec amour pendant des milliers de générations pour ceux qui m’aiment et qui prennent soin de mes commandements.
7 Tu ne prononceras pas le nom de Yahvéh ton Dieu pour tromper quelqu’un, car Yahvéh ne tiendra pas pour innocent celui qui prononce son nom pour tromper. 8 Que du jour du sabbat on fasse mémoire pour en faire un jour sacré. 9 Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage. 10 Mais le septième jour, c’est le sabbat pour Yahvéh ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ta vache, ni l’étranger qui est aux portes de ta ville. 11 Car en six jours, Yahvéh a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi a béni, Yahvéh, le jour du sabbat et l’a consacré.12 Respecte ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que Yahvéh ton Dieu te donne.
13 Tu ne commettras pas de meurtre. 14 Tu ne commettras pas d’adultère. 15 Tu ne commettras pas de vol. 16 Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain. 17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni sa vache, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain ».
Parole du Seigneur.
Psaume
Le psaume 19 est composé de trois parties[4]. Dans la première (vv. 1-7), le poète chante l’œuvre de Dieu dans la création tout entière : elle nous manifeste la grandeur de Dieu. Le jour révèle cette grandeur au jour suivant, et de même chaque nuit à la nuit qui suit. Et le message livré par la création peut être compris par chaque personne.
La deuxième partie du psaume, celle qu’on va écouter dans un instant (vv. 8-11), se compose de quatre strophes. Dans cette partie, le poète évoque le message que Dieu adresse, personnellement, aux humains, à chaque croyant et à tout son peuple. Pour parler de ce message, l’auteur utilise – dans les trois premières strophes – six termes différents : instruction et témoignage, préceptes et commandement, parole[5] et décisions. Chacun de ces termes reçoit d’abord un qualificatif qui le caractérise ; la suite de la phrase nous dit ce que le message de Dieu apporte au croyant[6] : il redonne la force de vivre, il rend sage, il donne la joie au cœur et illumine les yeux. Enfin, dans la troisième et dans la quatrième strophe de cette partie (v. 10-11), le poète souligne les caractéristiques de la parole de Dieu et des normes que Dieu nous communique. Elles sont la réalité la plus importante qu’un humain puisse désirer :« elles sont plus désirables que l’or, elles sont plus délicieuses que le miel ».
Dans la troisième partie (vv. 12-15) qu’on ne lira pas ce matin, le poète dit sa réaction devant le message de Dieu. Il est éclairé par ce message et il peut se mettre au service de Dieu. Il devient, dit-il à Dieu, « ton serviteur ». Certes, il peut commettre des erreurs involontaires, et il en demande pardon à Dieu. Pour le reste, il demande à Dieu de ne pas le laisser tomber dans l’orgueil ; c’est ainsi qu’il sera « innocent d’une abondante rébellion ».
Quant à nous, ce matin, en écoutant ce que le poète nous dit à propos de la parole de Dieu, une parole qui nous « redonne la force de vivre » (v. 8), nous pouvons intervenir avec les mots qu’on trouve dans l’Évangile de Jean. Il s’agit des mots de Simon Pierre, qui a été présent lorsque Jésus a multiplié les pains et a parlé du pain de la vie. Pierre lui dira (en Jean 6,68) :
Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
Et ce sera notre refrain à la fin de chaque strophe du psaume.
Psaume 19 (versets 8-11)
8 L’instruction de Yahvéh est parfaite,
elle redonne la force de vivre.
Le témoignage de Yahvéh est digne de confiance,
il rend sage une personne simple.
Refr. : Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
9 Les préceptes de Yahvéh sont droits,
ils rendent le cœur joyeux.
Le commandement de Yahvéh donne la lumière,
il illumine les yeux.
Refr. : Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
10 La parole de Yahvéh est pure et sans tache,
elle reste sans cesse valable.
Les décisions de Yahvéh sont vraies,
toutes, elles sont justes.
Refr. : Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
11 Elles sont plus désirables que l’or,
que beaucoup d’or pur,
elles sont plus délicieuses que le miel,
que le miel le plus doux.
Refr. : Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
Deuxième lecture
Ce matin, la deuxième lecture est une des premières pages de la Première lettre de Paul aux Corinthiens. Ici, Paul nous parle du Christ crucifié : il est le centre de la prédication, d’une annonce publique[7] apportée par les apôtres. Paul l’affirme à pleines lettres : « quant à nous, nous proclamons un Messie crucifié » (v. 23). Mais cette annonce rencontre des résistances ; en effet, « les Juifs demandent des signes (miraculeux), et les Grecs recherchent la sagesse » (v. 22). A propos des Juifs, Paul parle de « sêmeia », un mot qui – dans la littérature et dans les papyrus grecs – signifie « signes » ou « preuves »[8], des preuves à travers lesquelles les Juifs veulent découvrir la puissance de Dieu et son intervention dans l’histoire[9]. Pour ce qui en est des Grecs, leur point de référence sont les ressources de la pensée, donc la sagesse[10]. Et c’est dans ce domaine de sagesse qu’ils cherchent Dieu.
Par rapport à cette attitude des Juifs et des Grecs, le message qui évoque la croix devient un « scandale », donc un obstacle qui provoque la chute des Juifs ; au contraire, pour les Grecs ce même message apparaît comme une vraie folie (v. 23).
Mais, parmi les Juifs comme parmi les Grecs, il y a des personnes que Dieu a appelées. Eh bien : pour ces personnes Jésus, crucifié, qui reste un signe de faiblesse et de folie, incarne l’agir de Dieu, son agir puissant et plein de sagesse[11].
Enfin le dernier verset. La mort de Jésus sur la croix, un événement que les humains considèrent comme folie et faiblesse, est l’expression d’une sagesse et d’une puissance qui dépassent toute sagesse et toute puissance humaine[12]. Écoutons.
Lecture de la Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1,22-25)
Frères, 22 les Juifs demandent des signes (miraculeux), et les Grecs recherchent la sagesse ; 23 quant à nous, nous proclamons un Messie crucifié, un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens. 24 Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient juifs ou grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
25 Oui, la folie de Dieu est plus sage que la sagesse des humains, et la faiblesse de Dieu est plus forte que la force des humains.
Parole du Seigneur.
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. (Jn 3,16)
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Évangile
La première partie de l’Évangile de Jean est le « Livre des signes ». En effet, le narrateur nous présente des actions de Jésus, des actions qui sont les signes de la nouveauté radicale apportée par Jésus.
Une de ces actions-signes est la purification du temple. En chassant les vendeurs qui faisaient leurs commerces dans le temple, Jésus dénonce les abus, qu’on faisait (et qu’on fait parfois encore aujourd’hui), de la religion et du culte pour gagner de l’argent. L’action de Jésus devient ainsi un signe, un geste porteur d’un message : il ne faut pas faire de « la maison de mon Père une maison de commerce » (v. 16). Derrière l’action de Jésus et l’explication qu’il en donne, il y a probablement une référence au prophète Zacharie qui annonçait : « Il n’y aura plus de marchands dans la maison de Yahvéh le tout-puissant, en ce jour-là » (Za 14,21)[13]. Mais, en commentant son action, Jésus utilise une expression différente : il présente le temple comme « la maison de mon Père ». De cette façon, Jésus signale d’emblée le caractère unique de sa relation avec Dieu[14].
La même action de purifier le temple devient aussi un signe qui permettra – aux disciples après la Pâque et aussi à nous – de découvrir l’identité de Jésus. Jean nous le dit en écrivant : « Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour que j’ai pour ta maison me dévorera » (v. 17). Ici, Jean cite le psaume 69,10[15], une prière ardente d’un fidèle qui, persécuté injustement et mis à l’écart, met son espoir seulement en Dieu. Ce fidèle est pris par la « qine’âh », donc le « zèle », une passion ardente pour le service au temple. Et ce zèle, cette passion le dévore. Avec cette référence au psaume, l’évangéliste nous montre que Jésus n’est pas un réformateur quelconque. Jésus accomplit cette action parce que le zèle pour la maison de Dieu et pour la cause de Dieu le dévore. Et, par son engagement pour Dieu, Jésus sera dévoré aussi au futur[16], dans sa mort pour la cause de Dieu. C’est en regardant en avant, que Jean peut appliquer à Jésus la phrase : « L’amour que j’ai pour ta maison me dévorera » (v. 17).
Après avoir chassé du temple les vendeurs, les Juifs demandent à Jésus « quel signe » (v. 18) l’a autorisé à accomplir cette action. Jésus répond : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai » (v. 19). Le temple purifié et dédié seulement à Dieu devient un signe d’un corps détruit par les Juifs et relevé, relevé d’entre les morts, par l’action surprenante de Dieu le matin de Pâques. C’est ainsi que le temple – pour ses disciples et aussi pour nous aujourd’hui – est « son corps » (v. 21), sa présence parmi nous.
La page sur la purification du temple se termine en soulignant la foi des disciples, la foi dans la parole de Jésus et nourrie par l’Écriture Sainte : « ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite » (v. 22).
Après ce récit que Jean situe au moment où Jésus arrive à Jérusalem, nous avons une nouvelle scène (vv. 23-25) qui se vérifie plus tard, pendant que Jésus « était à Jérusalem, à la fête de la Pâque » (v. 23). Ici, Jean nous parle de nombreuses personnes qui « crurent en son nom, à la vue des signes étonnants qu’il faisait » (v.23). Avec les derniers mots de la phrase, Jean nous fait comprendre que la foi de ces personnes n’est pas une vraie foi. Elle est une foi illusoire, car elle repose sur la seule vision des miracles, des signes que Jésus accomplissait[17]. En effet, les miracles que Jésus accomplit ne sont pas simplement une confirmation d’une attente messianique ; ces miracles évoquent Dieu qui prend soin des humains et donne aux humains une vie nouvelle[18], il les fait naître à nouveau, comme Jésus l’expliquera à Nicodème dans la prochaine page de l’Évangile (Jn 3,1ss). Devant la foi de ces personnes qui cherchaient seulement des actions spectaculaires mais ne s’ouvraient pas à ce chemin qui conduit à une véritable connaissance de Jésus[19], Jésus réagit : « Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous : lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’être humain » (vv. 24s)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (2,13-25)
13 Et proche était la Pâque des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 14 Et il trouva dans le sanctuaire les vendeurs de bœufs et de brebis et de colombes, et les changeurs de monnaie assis (à leurs tables). 15 Et, faisant un fouet de cordes, il les chassa tous hors du sanctuaire, et les brebis et les bœufs aussi ; et il jeta par terre la monnaie des changeurs et renversa leurs tables, 16 et aux vendeurs de colombes il dit : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ». 17 Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : « L’amour que j’ai pour ta maison me dévorera ».
18 Réagirent donc, les Juifs, et ils lui dirent : « Quel signe nous montres-tu pour faire ces choses ? ». 19 Répondit, Jésus, et il leur dit : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai ». 20 Dirent donc les Juifs : « En quarante-six ans a été construit ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ? ». 21 Mais lui, il parlait du temple de son corps. 22 Quand donc il fut relevé d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
23 Pendant qu’il était à Jérusalem, à la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes étonnants qu’il faisait. 24 Mais Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous, 25 et il n’avait nul besoin qu’on lui présente un témoignage au sujet de l’être humain : lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’être humain.
Acclamons la Parole de Dieu.
Prière d’ouverture
L’oiseau vigilant nous réveille
et ses chants semblent chasser la nuit :
Jésus se fait entendre et appelle à la vie
où son jour nous conduit.
Ouvrons donc l’œil à sa lumière,
levons vers lui nos regards surpris :
le temple est dépassé,
à sa place il y a le ressuscité
présent dans sa communauté.
Gloire à toi, Trinité profonde,
Père, Fils et Saint Esprit :
qu’on t’adore toujours
tant que l’astre des temps éclairera le monde
et quand les siècles mêmes
auront fini leur cours.
Amen[20].
[Jean Racine, écrivain français (1639-1699) : Lettre à Mademoiselle Vitart]
Prière des fidèles
* La structure de la première lecture nous a vraiment surprises et surpris : la page s’ouvre en parlant de Dieu qui se révèle comme source de notre liberté, et cette révélation nous ouvre envers les autres et nous pousse à respecter les autres, à les respecter dans leur personne, dans leurs relations, dans leurs biens. Aide-nous, Seigneur, à accueillir ta parole et à la mettre en pratique, jour après jour.
* Le poète du psaume nous aide à dépasser une conception trop étroite des mots « précepte » et « commandement ». Ces termes doivent être compris à l’intérieur de ton « instruction » et du « témoignage » que tu nous donnes, chaque jour, de ton amour. Et les commandements que tu as décidé de nous donner ne sont pas un poids sur nos épaules, ils sont des paroles « plus délicieuses que le miel, que le miel le plus doux ». Aide-nous, Seigneur, à vivre tes commandements comme des expériences de joie.
* Dans sa lettre, l’apôtre Paul nous aide à découvrir le sens de ta mort, Jésus notre frère. Ta mort est « un scandale pour les Juifs et une folie pour les païens ». Oui, ta mort est un événement qui nous dépasse, totalement. Elle est « la folie de Dieu », elle est la manifestation de son amour qui va au-delà de ce que nous pouvons concevoir dans notre « sagesse ». Aide-nous, Jésus, à découvrir ta présence dans notre vie, ta présence et les signes de l’amour de celui qui est ton Père et notre Père.
* Seigneur, permet-nous de savoir regarder en avant, encouragé(e)s par la mort et la résurrection de ton Fils. Que le Christ ressuscité nous ouvre les yeux pour voir la mort – celle de nos ami(e)s et notre propre mort – avec des yeux différents : la mort comme l’acte de s’abandonner dans tes bras maternels.
[1] Ainsi M. Priotto, Esodo. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2014, p. 372.
[2] Cf. M. Priotto, Esodo. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2014, p. 383.
[3] Ainsi M. Priotto, Esodo. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2014, p. 375.
[4] Cf. E. Zenger, I Salmi. Preghiera e poesia, vol. 1. Col mio Dio scavalco muraglie, Paideia, Brescia, 2013, p. 168ss.
[5] Les manuscrits hébreux utilisent le mot « crainte » qu’on doit nécessairement corriger en « parole » ou « déclaration solennelle ». Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. I (Salmi 1-50), EDB, Bologna, 2015, p. 352.
[6] J.-L. Vesco, Le psautier de David traduit et commenté, Cerf, Paris, 2006, p. 209.
[7] Le verbe « kêrussô » est utilisé pour une proclamation publique, une proclamation surtout au niveau juridique ; cf. P. Arzt-Grabner / R. E. Kritzer / A. Papathomas / F. Winter, 1. Korinther, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2006 (Papyrologische Kommentare zum Neuen Testament, Band 2), p. 98.
[8] Cf. P. Arzt-Grabner / R. E. Kritzer / A. Papathomas / F. Winter, 1. Korinther, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 2006 (Papyrologische Kommentare zum Neuen Testament, Band 2), p. 95s.
[9] Cf. G. Barbaglio, La prima lettera ai Corinzi. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1995, p. 142.
[10] Ainsi G. Barbaglio, Le lettere di Paolo. Traduzione e commento. Volume 1, Borla, Roma, 1980, p. 258.
[11] Cf. G. Barbaglio, La prima lettera ai Corinzi. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1995, p. 143.
[12] Ibid., p. 143.
[13] Cf. R. E. Brown, Giovanni. Commento al Vangelo spirituale. Capitoli 1-12, Cittadella, Assisi, 1979, p. 158.
[14] Ainsi J. Zumstein, Évangile selon Jean, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 418.
[15] Pour la relecture du psaume 69 dans cette page de Jean et, plus globalement, dans les Évangiles, cf. R. E. Brown, Giovanni. Commento al Vangelo spirituale. Capitoli 1-12, Cittadella, Assisi, 1979, p. 161ss.
[16] L’Ancien Testament Grec utilise le verbe au passé. Mais Jean, en citant ce verset, change le temps du verbe et utilise le futur, un futur prophétique :« kataphagetai me », c’est-à-dire « me dévorera ». Cf. M. Nicolaci, Vangelo secondo Giovanni. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 1317.
[17] Ainsi J. Zumstein, Évangile selon Jean, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 419.
[18] Cf. M. Nicolaci, Vangelo secondo Giovanni. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 1321s.
[19] J. Zumstein, L’Évangile selon saint Jean (1-12), Labor et fides, Genève, 2014, p. 112s.
[20] https://www.poetica.fr/poeme-1881/jean-racine-le-mardi-a-