Eucharistie: 30 mai 2024
Le Corps et le Sang du Christ : une vie donnée
Première lecture
“Exode” en grec signifie “sortie”, et le livre de l’Exode nous raconte l’intervention de Dieu qui permet à Israël de sortir d’une période d’esclavage en Égypte. Mais, dans le même livre, il y a aussi un autre point fondamental : Dieu se manifeste sur le mont Sinaï, il donne au peuple les dix paroles, les commandements, et il conclut une alliance avec lui.
Quant à la lecture de ce matin, elle présente deux moments.
Il y a d’abord (vv. 3-4a) une “liturgie de la parole”. C’est la proclamation, faite par Moïse, de la parole de Dieu. Comme réponse à cette annonce, le peuple s’engage : « Toutes les paroles que Yahvéh a prononcées, nous les ferons » (v. 3). Et cette liturgie se termine avec Moïse qui met par écrit « toutes les paroles de Yahvéh ». L’insistance – dans cette narration – est sur l’adjectif « tout » qui revient cinq fois. Toutes les paroles de Yahvéh sont annoncées par Moïse, sont acceptées par tout le peuple, sont mises par écrit. Aucune de ces paroles ne se perd.
Le jour suivant, il y a une “liturgie de l’alliance dans le sang” (vv. 4b-8). Elle commence avec la construction d’un autel : Moïse dresse douze pierres, douze comme les douze tribus d’Israël. Et sur cet autel, en suivant les indications de Moïse, des jeunes offrent à Dieu des sacrifices. Quant au sang des animaux sacrifiés, il est versé – en partie – sur l’autel, tandis qu’avec l’autre partie Moïse asperge le peuple. De cette façon, le sang devient le signe du lien qui lie les deux parties qui s’engagent dans l’alliance[1] : Dieu, représenté par l’autel, et le peuple. Et Moïse peut conclure en expliquant la signification du sang : « Voici le sang de l’alliance que Yahvéh a faite avec vous sur la base de toutes ces paroles » (v. 8). Toujours à travers les paroles et les actions de Moïse, on voit le lien intime entre « le livre de l’alliance » (v. 7) et « le sang de l’alliance » (v. 8). Et les actions de Moïse, avec la répétition du verbe « prendre », soulignent cette unité entre le livre et le sang : Moïse « prend » le livre de l’alliance et il « prend » le sang pour asperger le peuple. Le livre de l’alliance, proclamé par Moïse et accueilli par le peuple dans cette célébration, fait de ce sang le sang de l’alliance. C’est une alliance qui s’accomplit sur la base d’une parole offerte et accueillie, une alliance sous le signe du sang[2].
Du livre de l’Exode (24,3-8)
3 Et vint, Moïse, rapporter au peuple toutes les paroles de Yahvéh et toutes les règles. Et répondit, tout le peuple, d’une seule voix : « Toutes les paroles que Yahvéh a prononcées, nous les ferons ». 4 Et écrivit, Moïse, toutes les paroles de Yahvéh.
Et il se leva tôt, le matin, et il construisit un autel au pied de la montagne, et il dressa douze pierres, une pour chaque tribu d’Israël. 5 Et il envoya des jeunes, parmi les fils d’Israël. Et ils offrirent des sacrifices complets ; et ils sacrifièrent aussi – comme sacrifices de paix pour Yahvéh – des taureaux.
6 Et prend, Moïse, la moitié du sang et il la met dans des coupes ; et l’autre moitié du sang il la verse sur l’autel. 7 Et il prend le livre de l’alliance et il le lit à haute voix devant le peuple. Et les Israélites disent : « Tout ce que Yahvéh a dit, nous le ferons et nous l’écouterons ». 8 Et prend, Moïse, le sang et il asperge le peuple et il dit : « Voici le sang de l’alliance que Yahvéh a faite avec vous sur la base de toutes ces paroles ».
Parole du Seigneur.
Psaume 116
Le psaume 116 présente deux mouvements[3].
Dans le premier (vv. 1-11), le poète fait une déclaration d’amour et de remerciement à Dieu. En effet, le poète a vécu une situation d’angoisse, une angoisse mortelle, et Dieu l’a libéré. Voilà pourquoi il fait appel au nom de Dieu (v. 4) pour le remercier.
Dans le deuxième mouvement (vv. 12-19), le poète s’interroge sur comment remercier Dieu. Il veut élever à Dieu une coupe, la coupe du salut et appeler le nom de Yahvéh. (v. 13). Et cette action, il va l’accomplir dans le temple et devant tout le peuple (vv. 14.18s).
Ce deuxième mouvement, que nous ne lirons pas en entier ce matin, contient des affirmations fondamentales[4]. La première concerne Dieu : Dieu ne peut pas rester indifférent devant la mort de ses fidèles (v. 15). La deuxième affirmation concerne la personne qui prie le psaume, donc l’ancien poète mais aussi chacune et chacun de nous : « moi je suis ton serviteur » (v. 16). Enfin : dans notre condition de serviteurs et de servantes de Dieu, nous pouvons regarder vers l’avenir avec confiance : avec Jésus, que Dieu a relevé de la mort, nous pouvons dire à Dieu : « Tu as ouvert mes liens », tu nous délieras des liens de la mort. Écoutons donc, pleine confiance, cette partie du Psaume.
Et – comme refrain – nous allons exprimer à Dieu toute notre confiance avec les mots du poète au verset 13 (et en partie au v. 17) :
J’élèverai la coupe du salut
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
Psaume 116 (versets 12-13 15-16ac 17-18)
12 Comment rendrai-je à Yahvéh
tout le bien qu’il m’a fait ?
13 J’élèverai la coupe du salut
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
Refr. : J’élèverai la coupe du salut
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
15 Il en coûte, aux yeux de Yahvéh,
de voir mourir ses fidèles.
16ac Je t’en prie, Yahvéh, car moi je suis ton serviteur,
et tu as ouvert mes liens.
Refr. : J’élèverai la coupe du salut
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
17 Pour toi, je sacrifierai un sacrifice d’action de grâce
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
18 Mes promesses à Yahvéh j’accomplirai,
et en présence de tout son peuple.
Refr. : J’élèverai la coupe du salut
et le nom de Yahvéh j’invoquerai.
Deuxième lecture
C’est probablement vers les années 80 ou 90 du premier siècle qu’un chrétien écrit celle qu’on appelle « l’Épître aux Hébreux ». Les destinataires ne sont pas des Hébreux. Ils sont des chrétiens d’Asie Mineure (l’actuelle Turquie), peut-être d’origine juive ou familiarisés avec l’hébraïsme.
A ces personnes, l’auteur montre Dieu qui constitue et “installe” Jésus comme l’unique et vrai grand-prêtre[5]. Et c’est un changement radical par rapport à ce qui se passait avec les grands-prêtres dans le temple de Jérusalem.
Pour s’expliquer, l’auteur vient de décrire la structure du sanctuaire, la tente qui accompagnait les Juifs dans le désert et qui est devenue le modèle pour le temple de Jérusalem. Cette structure se composait de deux parties : les prêtres célébraient le culte, régulièrement, dans la première partie. Dans la deuxième c’était seulement le grand-prêtre qui entrait, une fois par an, pour offrir le sang d’un animal. Et l’Épître souligne l’unicité de ce rite annuel pour préparer ses lecteurs à l’unique offrande (v. 12) que le Christ a faite de soi-même à Dieu[6] « pour nous accorder les biens à venir » (v. 11)[7]. En plus : si le prêtre présentait à Dieu le sang d’un animal, le Christ, le seul et vrai Grand-prêtre, a offert son propre sang, le sang de la nouvelle alliance.
Et enfin : si les sacrifices de l’ancienne alliance purifiaient seulement des corps, le sang offert par le Christ purifie aussi nos consciences (v. 14). Et c’est ainsi que nous pouvons vraiment « servir le Dieu vivant » (v. 14).
De l’Épître aux Hébreux (9,11-15)
Frères, 11 le Christ est venu comme grand-prêtre pour nous accorder les biens à venir. Il est passé par une tente plus grande et plus parfaite. Celle-ci n’a pas été faite par des mains humaines, c’est-à-dire qu’elle n’appartient pas à notre monde créé. 12 Le Christ est entré une fois pour toutes dans le lieu saint, auprès de Dieu. Il n’a pas offert le sang des boucs et des jeunes taureaux, mais il a offert son sang à lui, et il nous a libérés pour toujours.
13 Le sang des boucs et des taureaux et les cendres de la vache brûlée, on les répand sur les personnes impures en purifiant ainsi leurs corps. 14 Si cela est vrai, le sang du Christ doit être encore beaucoup plus puissant. En effet, par l’Esprit Saint, le Christ s’est offert lui-même à Dieu, comme une victime sans défaut. Ainsi il purifiera notre conscience abîmée par des actions qui conduisent à la mort. Alors, nous pourrons servir le Dieu vivant. 15 C’est pourquoi le Christ est l’intermédiaire pour une alliance nouvelle. En effet, il est mort pour libérer les êtres humains des fautes commises quand ils étaient soumis à la première alliance. Alors ceux que Dieu a appelés peuvent recevoir les biens qu’il a promis et qui durent toujours.
Parole du Seigneur.
Séquence : Lauda Sion
Le « Lauda Sion » est une séquence latine composée, vers l’année 1264, par saint Thomas d’Aquin. C’est à lui que le pape Urbain IV avait demandé de composer cette louange de l’eucharistie, « Corps et Sang du Christ ».
Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
par des hymnes et des chants.
Tant que tu peux, tu dois oser,
car il dépasse tes louanges,
tu ne peux trop le louer.
Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
comme objet de tes louanges.
Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
au groupe des douze frères.
Louons-le
à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
l’allégresse de nos cœurs !
C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
la première institution.
À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
met fin à la Pâque ancienne.
L’ordre ancien cède sa place au nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
et la lumière, la nuit.
Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
nous le fassions après lui.
Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
en victime de salut.
C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
que le vin devient son sang.
Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
hors des lois de la nature.
L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes,
voilent un réel divin.
Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
sous chacune des espèces.
On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
il est reçu tout entier.
Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
il nourrit sans disparaître.
Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
quel résultat différent !
Si l’on divise les espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
aussi bien que dans le tout.
Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
n’ont en rien diminué.
* Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
qu’on ne peut jeter aux chiens.
D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
par la manne de nos pères.
Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
dans la terre des vivants.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
Amen.
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. (Jean 6,51)
Alléluia.
Évangile
La première lecture nous parlait de Dieu qui a fait alliance avec son peuple : c’était la première alliance, une alliance dans le sang des animaux sacrifiés. Et le psaume nous parlait d’une coupe, la coupe du salut.
Quant à la lettre aux Hébreux, elle insiste sur la relation entre la première alliance et une alliance nouvelle, une alliance dans laquelle c’est Jésus qui donne son sang pour nous libérer de nos fautes.
Et l’Évangile de ce matin nous parle de la Pâque, « le jour quand on sacrifie les agneaux pour la Pâque » (v. 12).
Dans une première section (vv. 12-16), Marc nous raconte les préparatifs pour cette fête. Comme le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem (Mc 11,1-11), notre page présente des similitudes avec une page de l’Ancien Testament[8] : le récit de Samuel qui annonce à Saül qu’il rencontrera des personnes avec des pains et du vin. Grâce à ces personnes et au don de l’esprit, Saül pourra constater que Dieu est avec lui (1 Samuel 10,3-7). Quant à Jésus, dans le récit de ce matin, il annonce aux disciples : « Allez dans la ville ; un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d’eau. Suivez-le » (v. 13). Et cet homme indiquera aux disciples, la salle, « ma salle – dit Jésus – où je vais manger la Pâque avec mes disciples » (v. 14). C’est dans cette salle que les disciples « préparèrent la Pâque » (v. 16).
Dans la seconde section du récit (vv. 22-26), Marc nous raconte le dernier repas de Jésus. Ici, nous pouvons retrouver les éléments fondamentaux qui caractérisent la fête juive. D’abord, à propos du pain, avec les quatre verbes : « prendre du pain, prononcer la bénédiction – le rompre, le donner » (v. 22). Il s’agit des verbes que Marc avait déjà utilisés dans les récits de la multiplication des pains (Mc 6,41 et 8,6)[9]. Mais ici la nouveauté, très surprenante, est dans la phrase : « Prenez, ceci est mon corps ». A travers ces mots, Jésus provoque un choc entre ce qui se voit et ce qui se dit. Ce corps que d’autres veulent livrer à la mort, Jésus le donne comme pain à manger[10].
A propos du vin, Marc – comme plus tard Matthieu 26,27 – parle de Jésus qui donne aux disciples une coupe unique, « et ils burent, d’elle, tous » (v. 23). Même pour cette action, il y a une différence par rapport au repas pascal des Juifs, là où le père de famille offrait aux membres plusieurs coupes[11].
Quant à Jésus, la coupe unique va pousser la communauté à être et à rester unie. Et ça en buvant le sang, le sang que Jésus nous donne en disant : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance » (v. 24). Jésus nous donne son sang, le sang « versé ». Et ce verbe, en grec, évoque une mort violente. Et celui qui boit ce vin-sang, métaphore vive de la vie donnée par Jésus, participe à l’alliance que Jésus offre « pour la multitude » (v. 24)[12].
Enfin, les derniers mots de Jésus à la fin du repas. Jésus annonce la proximité de sa mort et de son retour auprès du Père, un départ vers une condition nouvelle : « jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu » (v. 25). Quant aux apôtres, en sortant « vers le mont des Oliviers », ils sont invités – nourris du corps et du sang de Jésus – à s’associer à sa mort. Tout cela dans la continuité des repas pris avec le Christ, en célébrant la présence du sauveur mort et ressuscité, dans l’attente du repas final[13].
Quant à nous, en écoutant ce récit, nous ne serons pas des auditeurs et des spectateurs passifs. Nous aussi, dans cette célébration de l’eucharistie, nous allons manger, comme les disciples. Et dans ce repas, Jésus va nous donner son corps, sa vie solidaire, et son sang, le sang « versé pour la multitude ».
De l’Évangile de Marc (14,12-16 et 22-26)
12 C’est le premier jour de la fête des Pains sans levain, le jour quand on sacrifie les agneaux pour la Pâque. Les disciples disent à Jésus : « Où veux-tu que nous allions préparer pour que tu manges la Pâque ? »
13 Et il envoie deux de ses disciples et il leur dit : « Allez dans la ville ; un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d’eau. Suivez-le. 14 Il entrera dans une maison, et vous direz au propriétaire de la maison : “Le Maître dit : Où est ma salle, où je vais manger la Pâque avec mes disciples ?” 15 Et il vous montrera une grande chambre à l’étage, garnie de coussins, toute prête : et là, préparez la Pâque pour nous ». 16 Et les disciples sortirent et allèrent à la ville, et ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
22 Pendant le repas, Jésus – après avoir pris du pain et prononcé la bénédiction – le rompit, le leur donna et dit : « Prenez, ceci est mon corps ». 23 Et, ayant pris une coupe et rendu grâce, il la leur donna et ils burent, d’elle, tous. 24 Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, versé pour la multitude. 25 En vérité, je vous le dis : jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le Royaume de Dieu ».
26 Après avoir chanté les psaumes de la fête, ils sortirent vers le mont des Oliviers.
Acclamons la Parole de Dieu.
Prière d’ouverture
Aux creux de nos mains
« Ceci est mon corps livré pour vous ! »
Pour vous, les Douze réunis,
pour vous qui êtes rassemblés, aujourd’hui !
Au creux de nos mains,
nous te recevons, Jésus, comme un pain.
Mes frères connus et inconnus
nous les recevons aussi de tes mains.
Ils sont aussi ton corps et ce pain :
pain doux et savoureux de nos bonnes amitiés
pain dur et sec des rencontres sans communications
pain d’amertume de ceux qui nous ont blessés.
Ils sont aussi ton corps.
« Pour nous », Jésus, tu es ce Corps livré
que l’amour du Père a ressuscité.
« Pour nous » tu devins ce pain !
Pour que nous devenions un pain nourrissant !
Car ils ont faim[14].
[Jacques Lancelot, prêtre français : 1936-2020]
Prière des fidèles
* La page de l’Exode nous présente l’alliance comme un engagement surprenant de Dieu. Mais à cet engagement gratuit de Dieu, le peuple doit répondre d’une seule voix : « Toutes les paroles que Yahvéh a prononcées, nous les ferons ». Que ces mots du peuple deviennent aussi nos mots et… nos actions.
* Le psaume nous aide à vivre différemment nos souffrances et aussi notre mort. Nous ne sommes pas – et nous ne serons pas – abandonné(e)s dans la solitude. Car Dieu est et sera à côté de nous. En effet, « Il en coûte, aux yeux de Yahvéh, de voir mourir ses fidèles ». Et, après notre mort, il ouvrira nos liens, comme il a ouvert les liens du poète qui t’a déclaré : « tu as ouvert mes liens ». Tiens vivante en nous, Seigneur cette attitude de confiance.
* Jésus, tu t’es offert à Dieu pour purifier « notre conscience abîmée par des actions qui conduisent à la mort ». Et maintenant, nous dit la lettre aux Hébreux, nous pouvons « servir le Dieu vivant ». Aide-nous à servir Dieu en servant nos frères et sœurs, pour construire ensemble la communauté, ici au Centre et dans les quartiers.
* La page de l’Évangile nous invite à la cohérence. En effet, en célébrant l’eucharistie, tu nous nourris avec ton corps et avec ton sang « versé pour la multitude ». Que la participation à l’eucharistie puisse nous donner la force de partager notre nourriture avec celles et ceux qui n’en ont pas et à engager notre vie pour les au
[1] Cf. M. Noth, Esodo. Traduzione e commento, Paideia, Brescia, 1977, p. 246.
[2] M. Priotto, Esodo. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2014, p. 466.
[3] Cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 116, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 295s.
[4] Cf. G. Ravasi, I Salmi. Introduzione, testo e commento, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2006, p. 490.
[5] C. Marcheselli-Casale, Lettera agli Ebrei. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano 2005, pp. 367ss.
[6] Ch. Grappe, Épître aux Hébreux, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 1031s.
[7] Ici, le texte grec présente deux variantes : « les biens à venir » et « les biens déjà présents ». Cf. F. Urso, Lettera agli Ebrei. Introduzione, traduzione e commento, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2014, p. 126.
[8] Cf. A. Guida, Vangelo secondo Marco. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 710.
[9] Cf. Ibid., p. 714s. Pour d’autres détails sur ces verbes, cf. J. Jeremias, Le parole dell’ultima cena, Paideia, Brescia, 1973, p. 213ss.
[10] Ainsi C. Focant, Évangile selon Marc, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 229.
[11] Cf. S. Grasso, Il Vangelo di Matteo: commento esegetico e teologico, Città Nuova, Roma, 2014, p. 746. D’autres informations et témoignages dans H. L. Strack – P. Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, Band IV. Erster Teil, Beck, München, 1986, p. 58ss.
[12] Ainsi C. Focant, Évangile selon Marc, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 229.
[13] Ainsi P. Lamarche, Evangile de Marc. Commentaire, Gabalda, Paris, 1996, p. 317.
[14] Le grand livre des prières. Textes choisis et présentés par C. Florence et la rédaction de Prier, avec la collaboration de M. Siemek, Prier – Desclée de Brouwer, Paris, 2010, p. 311.