Eucharistie: 28 juillet 2024
17ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
« Tu rassasies tout vivant avec ta faveur » (Ps 145,16)
Première lecture
Les livres des Rois font mention de deux prophètes : Élie et Élisée. Vers l’an 850 avant Jésus Christ, Élie appelle Élisée à le suivre. Alors, Élisée, qui était en train de cultiver son champ, tue une paire de bœufs qui lui servaient pour son travail, il prépare la viande et il la « donne au peuple, et ils mangent » (1 Rois 19,21).
Ce trait d’Élisée qui donne à manger au peuple, on le retrouve aussi dans le récit que nous allons écouter ce matin. Le récit nous présente un inconnu qui vient – « de Baal-Shalisha »[1] – chez le prophète, dans une période de famine, avec « du pain de la première moisson ». La décision d’apporter du pain à un prophète pouvait être un signe de reconnaissance et de gratitude pour une intervention prophétique (1 Rois 14,3) [2]. Mais le texte parle du pain « de la première moisson », fait avec la farine nouvelle. Et d’après les normes religieuses (Lév 2,14 et 23,17-20), des pains de ce type sont une offrande pour le Seigneur et pour les prêtres[3].
Devant ces pains qui lui sont donnés, le prophète Élisée réagit : en s’appuyant sur la parole de Dieu, il demande de les distribuer à une foule de cent personnes. Et toutes peuvent manger. Et il y eut même des restes.
Le message de ce petit récit est très fort : le prophète renonce à ce qu’on lui donne, il renonce parce qu’il a compassion du peuple qui, dans un temps de famine, est victime du pouvoir politique[4]. Et cette attitude du prophète devient, pour ainsi dire, un signe de l’attitude de Dieu : Dieu qui prend soin du peuple. Et ces soins de Dieu vont au-delà de toute mesure. En effet, le récit souligne la disproportion : d’un côté le besoin des personnes, de l’autre la générosité de l’intervention de Dieu. Cette disproportion dépasse tous nos calculs comme les calculs de l’assistant du prophète, assistant incrédule qui dit : « Quoi ? Donnerai-je cela à cent personnes ? ».
Du Deuxième livre des Rois (4,42-44)
42 Et un homme vient de Baal-Shalisha. Et il fait venir – pour (Élisée) l’homme de Dieu – du pain de la première moisson : vingt pains d’orge et du blé nouveau dans son sac.
Et l’homme de Dieu dit à son assistant : « Donne-le au peuple et ils mangeront ». 43 Et dit son assistant : « Quoi ? Donnerai-je cela à cent personnes ? ». Et l’homme de Dieu dit : « Donne au peuple et ils mangeront. Car ainsi a dit Yahvéh : “On mangera et il y aura même des restes” ».
44 Et l’assistant leur donna ces pains. Et ils mangèrent et il y eut même des restes, selon la parole de Yahvéh.
Parole du Seigneur.
Psaume
Le psaume 145 est parmi les psaumes les plus récents de la Bible : on peut le dater du quatrième siècle avant Jésus Christ[5]. L’exil de Babylone est terminé il y a des siècles et le poète est capable de regarder à Dieu comme le créateur et le roi de l’humanité entière. C’est à lui que tous les peuples doivent s’adresser. C’est de lui que les peuples doivent apprendre à se comporter selon justice et à prendre soin surtout des personnes les plus faibles.
La structure du psaume est simple. Au début du psaume, le poète dit à Dieu de vouloir le célébrer et le bénir (v. 1). Au contraire, à la fin du psaume, le poète invite toutes les personnes, littéralement « toute chair dans sa faiblesse » à bénir Dieu (v. 21). A l’intérieur de cet encadrement, on peut identifier deux parties du poème. La première évoque la royauté de Dieu, sa bonté et sa miséricorde dans toute la création et dans l’histoire d’Israël ; au contraire, la seconde célèbre l’œuvre de Dieu pour les individus[6], surtout pour les personnes les plus faibles.
De ce psaume, la liturgie nous propose la strophe finale de la première partie et deux strophes de la seconde partie.
La première strophe (vv. 10-11) est une invitation à rendre grâce à Dieu, à le bénir, à célébrer la gloire de son règne. Cette invitation est adressée à toutes les œuvres de la création et aux fidèles de chaque génération : « La gloire de ton règne, qu’ils la disent, et de ta prouesse, qu’ils en parlent » (v. 11).
La première strophe de la seconde partie (vv. 14-16) évoque l’action de Dieu dans sa fidélité pleine d’amour. Dans sa royauté, Dieu n’est pas comme un souverain humain qui, hélas trop fréquemment, prend les distances par rapport à son peuple, ignore les difficultés des siens et pense seulement à se rassasier de ses biens et de son pouvoir. Non, Dieu est comme un père, un papa qui prend soin de sa famille : il soutient « tous ceux qui tombent » et il redresse « tous ceux qui sont courbés ». Il ne fait pas de préférences ou de discrimination, il offre sa nourriture selon les temps et aussi selon les nécessités de chaque personne[7]. Et, en se comportant de cette façon – dit le poète à Dieu – « tu rassasies tout vivant avec ta faveur » (v. 16).
La deuxième strophe de cette partie (vv. 17-18) proclame Yahvéh comme « juste » et « fidèle ». Mais la justice et la fidélité de Dieu ne sont pas seulement pour son peuple ; elles caractérisent Dieu « dans tous ses chemins » et dans « toutes ses œuvres ». Et Dieu, dans sa royauté, n’est pas loin[8] ; il n’ignore pas les nécessités de celles et de ceux qui ont besoin. Non, Dieu est « proche », « qârôv » en hébreu, proche « de tous ceux qui l’appellent, de tous ceux qui l’appellent en vérité » (v. 18).
Quant à nous, ce matin, en faisant appel à Dieu, nous pouvons lui adresser – à la fin de chaque strophe – les paroles du verset 16 :
Toi, Seigneur, tu ouvres ta main,
et tu rassasies tout vivant avec ta faveur.
Psaume 145 (versets 10-11. 14-16. 17-18)
10 Qu’elles te rendent grâce, Yahvéh, toutes tes œuvres,
et que tes fidèles te bénissent !
11 La gloire de ton règne, qu’ils la disent,
et de ta prouesse, qu’ils en parlent.
Refr. : Toi, Seigneur, tu ouvres ta main,
et tu rassasies tout vivant avec ta faveur.
14 Tu soutiens, Yahvéh, tous ceux qui tombent
et tu redresses tous ceux qui sont courbés.
15 Les yeux de tous vers toi espèrent,
c’est toi qui leur donnes leur nourriture en son temps ;
16 toi, tu ouvres ta main,
et tu rassasies tout vivant avec ta faveur.
Refr. : Toi, Seigneur, tu ouvres ta main,
et tu rassasies tout vivant avec ta faveur.
17 Juste est Yahvéh, dans tous ses chemins,
et fidèle en toutes ses œuvres.
18 Proche est Yahvéh de tous ceux qui l’appellent,
de tous ceux qui l’appellent en vérité.
Refr. : Toi, Seigneur, tu ouvres ta main,
et tu rassasies tout vivant avec ta faveur.
Deuxième lecture
La deuxième lecture de ce matin est encore une page de la lettre aux Éphésiens. La page que nous avons lue il y a une semaine rappelait aux Éphésiens le contraste entre leur passé, marqué par la mort, et leur vie nouvelle, dans le Christ. Et à propos du Christ, l’auteur insistait sur l’œuvre de réconciliation qu’il a accomplie à travers sa mort[9]. Il a détruit le mur qui séparait les Juifs des non-Juifs.
Dans la seconde partie de la lettre, et plus précisément dans la page de ce matin, l’auteur arrive aux conséquences. Les Éphésiens, devenus chrétiens, doivent vivre d’une façon cohérente par rapport à l’appel qu’ils ont reçu. L’auteur insiste sur cet appel en utilisant deux fois le nom « appel » (vv. 1 et 4) et deux fois le verbe « appeler » (vv. 1 et 4). Le fait d’être chrétien dérive d’un appel et le comportement d’un chrétien doit être « digne de cet appel » (v. 1)[10]. C’est ce qu’on lit dans le premier verset : « vous, que Dieu a appelés, conduisez-vous d’une façon digne de cet appel » (v. 1).
Et le verset suivant indique quatre caractéristiques de ce comportement.
* D’abord la « tapeinophrosunê », un mot fréquemment traduit par « humilité ». Mais le mot grec suggère surtout l’idée de simplicité[11], de disponibilité. C’est l’attitude de la personne qui connaît ses limites, qui ne s’impose pas sur les autres, qui est disposée à donner un coup de main aux autres.
* La deuxième caractéristique est la « douceur ». Avec ce mot, la lettre demande aux chrétiens de prendre comme point de référence Jésus, Jésus dans lequel s’est accomplie la parole annoncée dans le livre de Zacharie : « fille de Jérusalem, voici : ton roi vient à toi, lui, juste et sauveur, doux et assis sur un âne, sur un âne jeune » (Zac 9,9 grec, repris par Mt 21,5). Avec Jésus on attend donc un messie non-violent, un messie qui renonce à la violence[12].
* La troisième caractéristique est la « patience », littéralement la grandeur d’âme, « makrothumia » en grec. C’est l’attitude que Dieu a envers les pécheurs en leur offrant le temps et la possibilité pour changer de comportement. Ce comportement de Dieu devient, dans le livre des Proverbes, le modèle de comportement pour les sages. Dans les lettres du Nouveau Testament et surtout dans la page de ce matin, la patience se manifeste dans la capacité d’affronter et aussi de supporter les difficultés de la vie[13].
* Enfin, dans notre page, cette même attitude est liée à l’amour. C’est l’amour, « agapê » en grec, qui permet de s’accepter[14] et de s’aider réciproquement « les uns les autres » (v. 2).
Les exhortations du verset 2 nous disent comment nous devons nous comporter dans nos relations personnelles et communautaires. Elles ont, comme but, « l’unité »[15] de la communauté. Mais le verset 3 nous dit que cette unité est, en principe, un don de l’Esprit. L’unité a été rendue possible par le Christ qui – nous l’avons lu il y a une semaine – « a voulu, à partir des deux, du Juif et du non-Juif, créer en lui un seul Humain nouveau et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps, au moyen de la croix » (2,15-16). Mais cette unité acquise de façon définitive par le Christ – un seul Humain, un seul corps – n’est pas moins soumise aux aléas de l’histoire. C’est pourquoi elle exige l’engagement de chacun, sous la mouvance de l’Esprit[16].
Enfin les derniers trois versets de notre page : une acclamation liturgique pour pousser les croyants et les croyantes à l’unité. L’auteur part de l’unique corps ecclésial et de l’unique Esprit : « Unique est le corps et unique est l’Esprit, comme aussi unique est l’espérance liée à l’appel à travers lequel vous avez été appelés ». Ici le mot « comme » permet à l’auteur d’encourager ses destinataires vers l’unique espérance à laquelle ils ont été appelés[17]. Et ici l’espérance nous est présentée dans une dimension communautaire : elle ne caractérise pas seulement la vie de chaque personne mais aussi la vie de la communauté toute ensemble[18].
Après l’accent sur l’unique espérance, le verset 5 reprend probablement une formule liée à la célébration du baptême. Nous avons encore, pour trois fois, le mot « unique » : « Unique est le Seigneur, unique la foi, unique le baptême ». Dans cette déclaration, le titre « Seigneur », « Kyrios » en grec, évoque l’identité divine de Jésus. L’auteur fait peut-être référence à l’exhortation juive qu’on lit dans Deutéronome 6,4 : « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ». Dans la lettre aux Éphésiens l’auteur, qui avait déjà souligné l’unité créée par le Christ (2,14-16), qualifie le Christ comme « unique Seigneur »[19]. D’autre part, le même titre « Seigneur », l’auteur de notre lettre l’avait déjà utilisé en évoquant sa condition de « prisonnier dans le Seigneur » (v. 1).
Après la mention du Christ comme Seigneur, notre lettre mentionne Dieu, le Dieu unique. Il est présenté comme « le Dieu et Père de tous ». L’expression « Père de tous » est presque absente dans l’Ancien Testament et dans la littérature juive[20]. Elle souligne la relation paternelle de Dieu envers celles et ceux qui l’appellent « Père ». Mais sa relation dépasse toute limite : « il est au-dessus de tout, il agit à travers tout, il habite en tout »[21]. Il est celui qui fait l’unité de tout ce qui existe, il est en interaction avec la réalité tout entière[22] : comment peut-il ne pas faire l’unité des croyantes et des croyants dans l’Église ?[23].
De la Lettre aux Éphésiens (4,1-6)
Frères, 1 je vous encourage donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur : vous, que Dieu a appelés, conduisez-vous d’une façon digne de cet appel. 2 Soyez toujours simples, doux, patients. Acceptez-vous les uns les autres avec amour. 3 L’unité donnée par l’Esprit, efforcez-vous de la maintenir à travers la paix qui est le vrai lien.
4 Unique est le corps et unique est l’Esprit, comme aussi unique est l’espérance liée à l’appel à travers lequel vous avez été appelés. 5 Unique est le Seigneur, unique la foi, unique le baptême, 6 unique est le Dieu et Père de tous, il est au-dessus de tout, il agit à travers tout, il habite en tout.
Parole du Seigneur.
Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous :
et Dieu a visité son peuple. (Luc 7,16)
Alléluia.
Évangile
La multiplication des pains, que nous allons lire dans l’Évangile de Jean, est un récit complexe. Le narrateur fait plusieurs fois allusion au récit d’Élisée que nous venons d’écouter. Dans les deux récits, les pains sont des « pains d’orge » ; dans les deux, il y a une disproportion, une disproportion même augmentée : vingt pains pour cent personnes, cinq pains pour cinq mille. L’objection de l’assistant d’Élisée retentit dans l’objection d’André : « mais qu’est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes ? » (v. 9). Enfin, dans les deux récits, tous mangent et la multiplication est très généreuse au point qu’il y a même du pain qui reste.
En racontant la multiplication des pains, l’Évangile qualifie cette action de Jésus comme un « signe » (v. 14). En effet, le don du pain est un signe qui anticipe l’eucharistie que Jésus donnera au moment de la Pâque des Juifs : « la Pâque, la fête des Juifs, était proche » (v. 4). Et, dans le récit que nous allons écouter ce matin, Jésus se comporte comme pendant son dernier repas : Jésus prend les pains (v. 11) et il rend grâce ; en plus c’est Jésus lui-même qui donne le pain, qui le distribue. Le texte évoque aussi les « morceaux » (vv. 12.13) de pain qui restent. Et le mot morceaux rappelle l’action de Jésus qui, dans son dernier repas, fait en morceaux le pain avant de le donner aux disciples (Mc 14,22 et parallèles).
Une dernière remarque sur la réaction de la foule. L’action de Jésus qui donne le pain en abondance est mal interprétée par la foule. La foule pense à Jésus comme un roi, comme un puissant capable de libérer et de nourrir son peuple[24]. Voilà pourquoi elle veut prendre possession de Jésus, elle veut « le ravir pour le faire roi » (v. 15).
Mais devant cette déformation de son message, de sa personne et de sa royauté, Jésus ne peut que se retirer « à nouveau dans la montagne, lui seul » (v. 15).
De l’Évangile de Jean (6,1-15)
1 Après cela, Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée, dite encore de Tibériade. 2 Une foule nombreuse le suivait, parce qu’ils voyaient les signes qu’il opérait sur les malades.
3 Jésus gravit la montagne et là, il était assis avec ses disciples. 4 Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche. 5 Jésus donc, levant les yeux et voyant qu’une nombreuse foule vient à lui, dit à Philippe : « D’où pourrons-nous acheter des pains pour qu’ils mangent ? » 6 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car lui-même savait ce qu’il allait faire. 7 Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pains ne leur suffiraient pas pour que chacun en reçoive un petit morceau ».
8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : 9 « Il y a ici un enfant, qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes ? ».
10 Jésus leur dit : « Faites s’asseoir ces personnes ». Il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 11 Jésus prit donc les pains et, ayant rendu grâce, il les distribua aux convives, et de même des poissons, autant qu’ils voulaient. 12 Quand ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux qui restent en surplus, afin que rien ne soit perdu ». 13 Ils rassemblèrent donc et remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge qui étaient restés en surplus à ceux qui avaient mangé.
14 Les personnes donc, en voyant le signe qu’il avait fait, disaient : « C’est vraiment lui le prophète (annoncé), celui qui vient dans le monde ». 15 Jésus donc, sachant qu’ils allaient venir et le ravir pour le faire roi, se retira à nouveau dans la montagne, lui seul.
Acclamons la Parole de Dieu.
Prière d’ouverture
Seigneur, ceci est ton rêve :
que tous les hommes aient un cœur libre des choses,
et que ce cœur soit le fondement de toute économie :
car toute la terre est à Dieu,
et tous les hommes sont fils de Dieu :
Seigneur, que le désir de posséder
ne nous sépare plus.
Que tous s’aiment
– au moins ceux qui se disent croyants –
au point qu’aucun pauvre ne soit plus au milieu d’eux. Amen[25].
[David Maria Turoldo, prêtre et poète, Italie : 1916-1992]
Prière des fidèles
* La première lecture nous a mis devant les yeux un prophète qui fait tomber les privilèges et donne au peuple des pains « de la première moisson », donc réservés aux prêtres. Mais Dieu est un Dieu de justice et ses préférences sont pour les personnes les plus démunies et sans protection. Aide-nous, Seigneur, à mettre en pratique, dans notre vie, ta préférence pour les pauvres.
* Le psaume nous parle de toi, Seigneur Dieu, et nous dit que tu prends soin de chaque individu et « tu rassasies tout vivant avec ta faveur ». Aide-nous, Seigneur, à nous rendre compte quand nos sœurs et nos frères, même ici dans nos quartiers, n’ont rien à manger et sont courbé(e)s sous le poids de la douleur, de l’injustice, de l’angoisse. Aide-nous à nous rendre compte de ces souffrances et à les partager ; c’est ainsi que nous pourrons vraiment encourager ceux et celles qui sont auprès de nous.
* La lettre aux Éphésiens met l’accent, fortement, sur l’unité qui doit exister entre nous, une unité qui s’exprime à travers la douceur, la patience, l’amour et la paix. Et cette expérience de l’unité va nous permettre de découvrir que Dieu est unique et il agit en tous. Accompagne-nous, Seigneur, dans cette découverte jour après jour.
* L’Évangile que nous avons écouté nous montre des personnes qui veulent profiter de Jésus, qui veulent le faire roi pour avoir du pain. Donne-nous, Seigneur, la capacité de découvrir, à travers ta vie, que la vie est vraiment vie dans la mesure où elle est donnée, donnée aux autres, jour après jour.
* L’Évangile, vers la fin du récit, qualifie l’action de Jésus comme un « signe ». Et, à travers ce mot, Jean nous invite à te découvrir, Jésus notre frère, dans ton mystère, dans ta force qui sauve, dans ta parole et dans l’eucharistie que tu as voulu pour rester auprès de nous sous le signe du pain et du vin. Aide-nous à te comprendre dans ton identité et à ne pas te considérer comme un souverain qui donne à manger pour ensuite dominer sur les pauvres et s’imposer sur eux.
[1] Pour cette localité au nord de Lod, cf. P. Buis, Le livre des Rois, Gabalda, Paris, 1997, p. 197.
[2] Cf. M. A. Sweeney, 1 and 2 Kings: a commentary, Westminster John Knox Press, Louisville, Ky., 2007, p. 292.
[3] Cf. V. Fritz, 1 & 2 Kings: a continental commentary, Fortress Press, Minneapolis, MN, 2003, p. 255. Cf. aussi M. Nobile, 1-2 Re, nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2010, p. 304.
[4] Cf. T. R. Hobbs, 2 Kings, Word Books Publisher, Waco, Tex., 1985, p. 55.
[5] Pour la datation de ce psaume, cf. F.-L. Hossfeld, Psalm 145, dans F.-L. Hossfeld – E. Zenger, Psalmen 101-150, Herder, Freiburg – Basel – Wien, 2008, p. 796.
[6] Cf. E. Zenger, I Salmi. Preghiera e poesia, vol. 3. Il tuo volto io cerco, Paideia, Brescia, 2016, p. 150.
[7] Ainsi G. Ravasi, Il libro dei Salmi. Commento e attualizzazione. Vol. III (Salmi 101-150), EDB, Bologna, 2015, p. 926s.
[8] Cf. ibid., p. 927. Pour l’adjectif « proche » utilisé pour évoquer la relation intime et constante de Dieu envers celles et ceux qui l’invoquent, cf. J. Kühlewein, « qrb – ACCOSTARSI», dans E. Jenni – C. Westermann, Dizionario teologico dell’Antico Testamento. Volume II, Marietti, Casale Monferrato, 1982, col. 612s.
[9] Cf. A. Dettwiler, Épître aux Éphésiens, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 847.
[10] R. Penna, Lettera agli Efesini. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1988, p. 178.
[11] C’est le cas de Plutarque, Antoine, LXXIII,5. Ici, l’auteur parle d’une fête d’anniversaire donnée « avec simplicité », en grec « tapeinôs ». Cf. C. Spicq, Notes de lexicographie néo-testamentaire. Tome II, Éditions universitaires – Vandenhoeck & Ruprecht, Fribourg – Göttingen, 1978, p. 879. Cf. aussi La Bible. Ancien Testament, intégrant les livres deutérocanoniques, et Nouveau Testament. Parole de vie. Alliance Biblique Universelle, Villier-le-Bel, 2000, p. 255 (ici les premiers mots du v. 2 sont traduits en ces termes « soyez simples »).
[12] Ainsi H. Frankemölle, « praus ktl. », dans Dizionario esegetico del Nuovo Testamento, a cura di H. Balz e G. Schneider, Paideia, Brescia, 2004, vol. II, col. 1087.
[13] Cf. R. Penna, Lettera agli Efesini. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1988, p. 179.
[14] Le verbe grec « an-échomai » signifie, littéralement, « porter de bas en haut », donc accepter – d’une façon positive et constructive – les différences. On peut donc le traduire avec « accueillir », « accepter », « se donner un support mutuel ». Cf. M. Bouttier, L’épître de saint Paul aux Éphésiens, Labor et fides, Genève, 1991, p. 171.
[15] Dans tout le Nouveau Testament, le mot « unité », « hénotês » en grec, ne revient que deux fois : dans les versets 3 et 13 du chapitre 4 de notre lettre.
[16] Ainsi C. Reynier, L’épître aux Éphésiens, Cerf, Paris, 2004, p. 137.
[17] Cf. R. Schnackenburg, Der Brief an die Epheser, Benziger Verlag: Zürich . Einsiedeln . Köln und Neukirchener Verlag: Neukirchen – Vluyn, 1982, p. 162.
[18] S. Romanello, Lettera agli Efesini. Nuova versione, introduzione e commento, Paoline, Milano, 2003, p. 135.
[19] A. Lindemann, Der Epheserbrief, Theologischer Verlag, Zürich, 1985, p. 72. Dans notre lettre, l’emploi du titre « Seigneur » revient aussi ailleurs; cf. 1,2.3.15.17 ; 2,21 etc.
[20] M. Bouttier, L’épître de saint Paul aux Éphésiens, Labor et fides, Genève, 1991, p. 177. Pour cette expression, cf. G. Schrenk, Pater, dans Grande lessico del Nuovo Testamento, fondato da G. Kittel, continuato da G. Friedrich, vol. IX, Paideia, Brescia, 1974, col. 1300-1302.En commentant cette expression, l’auteur évoque Mal 2,10.
[21] Pour l’interprétation de l’adjectif « tout » la première fois au masculin, les autres trois fois au neutre dans le v. 6, cf. R. Penna, Lettera agli Efesini. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1988, p. 185.
[22] Cf. A. Dettwiler, Épître aux Éphésiens, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 859.
[23] Cf. R. Penna, Lettera agli Efesini. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1988, p. 185.
[24] Cf. J. Zumstein, L’Évangile selon saint Jean (1-12), Labor et fides, Genève, 2014, p. 213s.
[25] D. M. Turoldo – G. Ravasi, « Nella tua luce vediamo la luce ». Tempo ordinario, solennità del Signore, feste dei Santi. Commento alle letture liturgiche, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2004, p. 331.