Eucharistie: 2 février 2025

Présentation du Seigneur au Temple

 

Première lecture

La première lecture est une page d’un livre titré « Malachie », un mot qui signifie « Messager de Yahvéh ». Nous ne savons pas si Malachie est le nom de l’auteur de ce livre ou si l’auteur a choisi ce terme pour résumer, dans un seul mot, le livre qui parle du messager que Dieu va envoyer.
Ce livre a été composé, probablement, dans la seconde partie du cinquième siècle avant la naissance de Jésus. L’exil à Babylone est terminé, les déporté(e)s ont pu rentrer et le temple, détruit par les Babyloniens, a été reconstruit. Mais la vie de la communauté est sans engagement1 : en effet, la communauté ne répond pas à l’alliance que Dieu a établie avec le peuple.

Dans cette situation si triste, Dieu va intervenir. Il annonce : « Me voici : j’envoie mon messager. Il préparera un chemin devant moi » (v. 1) . Et ce messager va préparer la venue du Seigneur qui est messager et porteur de l’alliance2.
Après l’intervention directe de Dieu au premier verset, dans la suite du texte (vv. 2-4) c’est le prophète qui intervient pour expliquer comment Dieu agira. Dieu interviendra non pour détruire mais pour changer la situation du peuple. Et cette action sera comparable à une purification : la communauté est précieuse pour Dieu, plus précieuse de l’or et de l’argent, et Dieu va la purifier comme on purifie l’or, Dieu va la laver comme le blanchisseur qui nettoie tout avec la lessive3.

Et ce nettoyage concerne d’abord les prêtres et les lévites et ensuite tout le peuple. Alors, prêtres et lévites « pourront présenter les offrandes au Seigneur en toute justice ». Quant au peuple, il pourra présenter à Dieu une offrande pure, et cette offrande « sera douce pour Yahvéh ».

 

Lecture du livre du prophète Malachie (3,1-4)

1 « Me voici : j’envoie mon messager. Il préparera un chemin devant moi. Tout à coup, le Seigneur que vous désirez arrivera dans son temple, et le messager de l’alliance que vous désirez ; le voici qui vient », dit Yahvéh (Dieu) de l’univers.
2 Qui pourra résister au jour de sa venue ? Qui pourra se tenir debout quand il se laissera voir ? Car il sera comme le feu qui affine le métal, comme la lessive du blanchisseur. 3 Et il s’installera pour fondre l’argent au feu et pour le rendre pur. Il purifiera les prêtres de la famille de Lévi, ils les rendra purs comme on rend purs l’or et l’argent. Alors ils pourront présenter les offrandes au Seigneur en toute justice.
4 Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera douce pour Yahvéh, comme aux jours d’autrefois, comme aux années du passé.

Parole du Seigneur.

Psaume

Le psaume 24 est un ensemble de différentes parties. La première (vv. 1-2) célèbre Dieu comme le souverain de la terre et comme celui qui assure à la terre sa stabilité. La deuxième partie (vv. 3-5) indique le comportement concret et l’attitude intérieure pour monter à la montagne de Yahvéh et entrer dans son temple. Dans la troisième partie (v. 6), on ne parle plus du temple et on se concentre sur la spiritualité des pauvres, de celles et ceux qui cherchent Yahvéh.

Enfin la dernière partie (vv. 7-10), celle qu’on va chanter ce matin. Dans cette partie qui est peut- être la plus ancienne du psaume, nous avons une liturgie qui a la forme d’une procession qui arrive aux portes du temple.
Cette partie s’ouvre avec une invitation aux portes du temple : « Portes, ouvrez-vous largement ! » pourquoi cette invitation aux « portes anciennes » ? Les portes sont anciennes parce qu’elles accueillent « le roi de la gloire », donc Dieu, le Seigneur qui règne depuis l’éternité.

A cette invitation adressée aux portes, les portes elles-mêmes réagissent en se demandant : « Qui est ce roi de la gloire ? » (v. 8). Et, à ce moment, celles et ceux qui participent à cette procession répondent : c’est « Yahvéh, fort et courageux, Yahvéh, courageux au combat ». Et ici, le terme « courageux », « gibbôr » en hébreu, peut renvoyer à la déclaration faite par Jérémie : « Yahvéh est avec moi comme un courageux, comme un guerrier redoutable » (Jér 20,11).

La réponse contenue dans le verset 8 pourrait suffire. Mais le psaume veut donner une réponse encore plus complète. Voilà pourquoi on adresse une nouvelle fois l’impératif aux portes : « Portes, ouvrez-vous largement ! » (v. 9). Et cette invitation est suivie de la question dans laquelle le sujet est plus souligné : « Qui est-il lui, ce roi de la gloire ? ». Cette fois la réponse est encore plus complète : « Yahvéh de l’univers, lui c’est le roi de la gloire ». « Yahvéh de l’univers », Yahvéh qui vient pour défendre son peuple et pour accomplir son projet de salut4. Et le psaume se termine avec une invitation à réfléchir sur Dieu qui intervient pour sauver l’humanité et la création tout entière. Quant à nous, en écoutant la lecture de ces versets, nous pourrons intervenir en faisant nôtre l’affirmation finale du psaume :

Yahvéh Dieu de l’univers, lui c’est le roi de la gloire.


Psaume 24 (versets 7. 8. 9. 10)

7 Portes, ouvrez-vous largement !
Ouvrez-vous, portes anciennes
qu’il entre, le roi de la gloire !
Refr. : Yahvéh Dieu de l’univers, lui c’est le roi de la gloire.

8 Quiestceroidelagloire?
Yahvéh, fort et courageux,
Yahvéh, courageux au combat.
Refr. : Yahvéh Dieu de l’univers, lui c’est le roi de la gloire.

9 Portes, ouvrez-vous largement !
Ouvrez-vous, portes anciennes
qu’il entre, le roi de la gloire !
Refr. : Yahvéh Dieu de l’univers, lui c’est le roi de la gloire.

10 Qui est-il lui, ce roi de la gloire ?
Yahvéh Dieu de l’univers,
lui c’est le roi de la gloire. Réfléchissez un moment !
Refr. : Yahvéh Dieu de l’univers, lui c’est le roi de la gloire.

 

Deuxième lecture

Dans la Lettre aux Hébreux, les versets qu’on va écouter dans un instant font partie d’une section qui nous présente le Christ comme frère des humains et solidaire avec eux (2,5-18).
Dans cette page, l’auteur cite d’abord le Psaume 8 (versets 5-7) qui mentionne la position des humains : Dieu les a faits légèrement inférieurs aux anges et aussi responsables de toute la création.

Dans cette même condition, il y a Jésus: « qui a été fait un peu inférieur aux anges, Jésus, couronné de gloire et d’honneur » (v. 9). Et Jésus est au centre du projet de Dieu, Dieu qui « voulait conduire beaucoup de fils à la gloire » (v. 10). En effet, Dieu a porté à l’accomplissement son projet « à travers des souffrances », des souffrances vécues par Jésus, Jésus qui est l’ « archêgos » (v. 10), l’initiateur du salut, le pionnier, celui qui nous conduit au salut et à la vie dans toute sa plénitude. En effet, Jésus est celui qui sanctifie les humains. Mais « celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul » (v. 11), ils sont tous issus de Dieu. C’est la raison pour laquelle Jésus n’a pas honte de nous appeler « frères » (v. 11).

Et, en faisant cette affirmation, la lettre (au v. 12) met sur la bouche de Jésus le verset 23 du Psaume 22 : « J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l’assemblée ».
En poursuivant ces considérations, la Lettre aux Hébreux souligne – dans la page que nous allons lire ce matin – la relation intime entre Jésus et nous : « Puisque les enfants (des humains) ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition » (v. 14). Et Jésus a partagé notre condition dans toute sa vie, ses souffrances et sa mort. C’est ainsi que Jésus « a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves » (v. 15). Le lien filial qui nous unit tous à Dieu et la relation fraternelle du Fils de Dieu avec les autres humains sont le fondement de la sanctification que Jésus a accomplie5. Et, en accomplissant cette sanctification, Jésus « est devenu un grand-prêtre miséricordieux et digne de confiance dans le service de Dieu, pour obtenir le pardon des péchés du peuple » (v. 17). Quant à l’action de Jésus comme grand-prêtre, elle n’est pas une sanctification accomplie à travers un rite, elle est accomplie à travers la souffrance qu’il a vécue personnellement6.

Et cette page de théologie se conclut avec une affirmation qui peut encourager chacune et chacun de nous : « En effet, puisqu’il a souffert lui-même l’épreuve, Jésus est en mesure de porter secours à ceux qui sont dans l’épreuve » (v. 18). Grâce à Jésus, nous pouvons donc regarder aux épreuves et aux souffrances qui caractérisent notre vie… avec confiance : Jésus est solidaire, profondément, avec nous. Courage, donc !


Lecture de la Lettre aux Hébreux (2,14-18)

14 Puisque les enfants (des humains) ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition : ainsi, il a pu réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable 15 et il a rendu libres tous ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. 16 En effet, ce n’est assurément pas à des anges que (Jésus) vient en aide, c’est aux descendants d’Abraham qu’il vient en aide.

17 C’est pourquoi il devait ressembler entièrement à ses frères et à ses sœurs. Ainsi, il est devenu un grand-prêtre miséricordieux et digne de confiance dans le service de Dieu, pour obtenir le pardon des péchés du peuple.
18 En effet, puisqu’il a souffert lui-même l’épreuve, Jésus est en mesure de porter secours à ceux qui sont dans l’épreuve.

Parole du Seigneur.

Alléluia. Alléluia.
Lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. (Luc 2,32)
Alléluia.

Évangile

L’Ancien Testament prévoit, à la naissance du premier-né mâle, plusieurs dispositions. D’un côté, la purification rituelle de la mère après l’accouchement demandait, pour les familles pauvres, le sacrifice de deux « tourterelles ou deux jeunes pigeons » (cf. Lév 12,8). La seconde disposition concernait le rachat du premier-né (Ex 13,1-16)7. En effet, d’après l’Exode, Dieu avait donné à Moïse ces deux dispositions : « Consacre à moi chaque premier-né » (13,2) et aussi : « Tout premier-né de l’être humain parmi tes fils, tu le rachèteras » (13,13).

Quant à Luc, dans son Évangile, il revient sur ces dispositions. Marie et Joseph, en se présentant au temple avec Jésus qui a quarante jours, accomplissent ces deux dispositions. Étant donnée leur condition de pauvreté, ils offrent « une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons » (v. 24). Pour ce qui est de la deuxième disposition, en citant l’Exode Luc pense moins au rachat ; il pense surtout à souligner l’appartenance profonde du nouveau-né au Seigneur8 : il « sera appelé saint pour le Seigneur » (v. 23).

En poursuivant son récit, Luc mentionne deux personnes qui accueillent Marie, Joseph et le petit Jésus dans le temple et prophétisent le destin de Jésus. Il s’agit de Syméon (vv. 25-35) et d’Anne (vv. 36-38). Et Luc est attentif à la dualité homme/femme9.
Syméon, son nom signifie « celui qui écoute », apparaît comme un homme très dédié à l’écoute des prophètes et de la Parole10 que Dieu lui communique à travers l’Esprit Saint. Fidèle au message du prophète qui annonçait la consolation divine pour le peuple11, Syméon « attendait la consolation d’Israël » (v. 25). En plus, guidé par l’Esprit Saint, il reconnaît Jésus : « il l’accueillit dans ses bras et il bénit Dieu » (v. 28).

Avec Jésus dans ses bras, Syméon chante son cantique (vv. 29-32). Dans son poème, il s’adresse à Dieu en se présentant comme son serviteur, littéralement son « esclave ». Oui, il lui dit : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton esclave s’en aller en paix, selon ta parole » (v. 29). Au fond, Syméon, comme chaque humain, se sent esclave dans sa vie, esclave par peur de la mort12. Mais Syméon sait qu’il n’est pas esclave de la mort, il est esclave de Dieu, et la parole de Dieu lui permet, maintenant, de regarder à l’avenir d’une façon différente ; il peut s’en aller, s’en aller vers la mort, « en paix ». En effet, en regardant l’enfant Jésus, « mes yeux ont vu ton salut » (v. 30), le salut et la lumière pour « tous les peuples » et une gloire aussi pour Israël.

En écoutant ces paroles de Syméon, « Le père et la mère de Jésus étaient tout étonnés » (v. 33). Et cet étonnement va s’intensifier encore davantage lorsque Syméon évoque l’avenir de l’enfant Jésus : ce fils provoquera des réactions différentes : chute et relèvement, refus et accueil. Et ces réactions vont être ressenties, par Marie, comme une souffrance mortelle : « Et toi-même, Marie, une lance te transpercera l’âme » (v. 35).

Après l’intervention de l’homme Syméon, il y a celle d’une femme, Anne. Luc la présente – cas très rare dans la Bible13 – comme « prophétesse ». Cette femme, en voyant l’enfant Jésus dans les bras de Syméon, réagit : « elle célébrait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient que Dieu libère Jérusalem » (v. 38). D’abord, Anne prie Dieu, elle reconnaît l’action de Dieu qui se fait présent en Jésus. Mais elle, en faisant référence au livre d’Isaïe et au Psaumes, voit dans l’enfant Jésus l’intervention de Dieu qui libère Jérusalem14.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2,22-40)

22 Et quand furent accomplis – selon la loi de Moïse – les jours de leur purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur.
23 En effet, dans une loi du Seigneur c’est écrit, écriture définitive : « Tout mâle qui, en naissant, ouvre la matrice (de sa maman) sera appelé saint pour le Seigneur ». 24 Marie et Joseph offrent aussi un sacrifice selon la norme dite dans la loi du Seigneur, « une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons ».

25 Et voici : il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux ; il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 26 Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur.
27 Et vint, Syméon, au temple (poussé) par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour faire ce que la loi prescrivait à son sujet, 28 il l’accueillit dans ses bras et il bénit Dieu en disant :

29 « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton esclave s’en aller en paix, selon ta parole. 30 Car mes yeux ont vu ton salut,
31 que tu as préparé devant tous les peuples,
32 lumière pour une révélation aux païens

et gloire d’Israël ton peuple ».
33 Le père et la mère de Jésus étaient tout étonnés de ce que Syméon disait de lui. 34 Et Syméon les bénit et il dit à Marie, la maman de Jésus : « Voici : cet enfant est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe qui provoquera des réaction différentes 35 – et toi-même, Marie, une lance te transpercera l’âme – ; ainsi seront dévoilés les pensées cachées dans le cœur de beaucoup ».
36 Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle est très vieille, elle avait vécu de nombreux jours Après avoir vécu – depuis sa virginité – sept ans avec son mari, 37 puis elle est devenue veuve. Elle avait 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du temple, participant au culte nuit et jour par des jeûnes et des prières.
38 Elle survint elle aussi, à cette même heure. Et elle célébrait Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient que Dieu libère Jérusalem.
39 Après avoir accompli tout ce que demandait la loi du Seigneur, les parents de Jésus retournèrent (avec lui) en Galilée, à Nazareth, leur ville. 40 Quant au petit enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui.

Prière d’ouverture

Béni soyez-vous, ô grand Dieu,
Dieu des dieux,
Roi de gloire, d’avoir voulu ainsi abaisser vos grandeurs à la terre et joindre de si près votre divinité à notre humanité !
Béni soyez-vous encore,
Dieu éternel et incompréhensible
en votre bonté,
en votre sagesse et en votre amour,
de l’avoir fait pour un jamais !
Car, tandis que Dieu sera Dieu,
Dieu sera homme.
Et béni soyez-vous, à jamais,
d’avoir fait ce grand œuvre pour nous,
et de vous être fait homme pour l’homme !

Puisque vous daignez ainsi
nous donner une si grand part
à vos grandeurs et au secret de votre amour,
en un si grand ouvrage,
prenons part avec vous,
entrons dans vos dessins, dans vos intérêts
et dans vos sentiments,
soyons vôtres totalement,
et totalement vôtres pour jamais15.
[Pierre de Bérulle, 1575-1629, cardinal, conseiller de Louis XIII]

 

Prière des fidèles

* Le prophète Malachie annonce ton intervention, Seigneur Dieu, ton intervention à travers ton messager. Le peuple de Malachie et aussi notre peuple, vit de grandes souffrances et, en même temps d’infidélité à toi. Et Dieu -nous dit Malachie – interviendra non pour punir le peuple mais pour changer cette situation, pour purifier le peuple. En effet, le peuple, Seigneur Dieu, est précieux pour toi, plus précieux de l’or et de l’argent, et toi, tu vas le purifier comme on purifie l’or, tu vas laver comme le blanchisseur qui nettoie tout avec la lessive. Rends-nous disponibles à cette intervention que tu accomplis à travers Jésus.

* Le poète du psaume, lui aussi annonce ton intervention. Elle est un peu comme l’intervention d’un roi. Et nous personnellement, et notre communauté, nous devons réagir. Nous devons être un peu comme les portes qui s’ouvrent pour t’accueillir. Nous devons laisser tomber notre passé et tous nos anciens préjugés ; nous devons être comme des « portes anciennes » qui s’ouvrent et accueillent ton Fils, un roi totalement différent de tous les rois de la terre. En effet, c’est seulement lui « le roi de la gloire ».

* Par rapport à la première lecture et au psaume, la Lettre aux Hébreux insiste sur un élément nouveau : celui dans lequel Dieu est intervenu est – en même temps – notre frère. En effet, comme « les enfants (des humains) ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition ». Il ressemblait « entièrement à ses frères et à ses sœurs. C’est ainsi que Jésus « grand- prêtre miséricordieux et digne de confiance » nous a obtenu le pardon de nos fautes. Que cette solidarité de Jésus avec nous puisse changer notre vie : après avoir obtenu le pardon, qu’il nous aide à faire de nous des femmes et des hommes solidaires avec lui, engagés à faire la volonté du Père.

* Dans la page de Luc, le message de Syméon nous interpelle personnellement. En effet, il dit à Marie : « Voici : cet enfant est là pour la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël et pour être un signe qui provoquera des réactions différentes ». Nous devons donc choisir entre la chute et le relèvement. D’un côté la chute : oui nous pouvons être scandalisé(e)s par le message de Jésus et refuser son message et nous perdre dans une vie sans aucun sens. De l’autre côté, le relèvement : en effet, en accueillant son message, nous pouvons retrouver le bon chemin, mais nous pouvons aussi être relevés et trouver en lui la force pour aller à la rencontre de Dieu.


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1 G. Ravasi, I profeti, Ancora, Milano, 2016, p. 268s.

2 Le verset 1 parle de deux personnages : d’un côté le messager qui prépare la venue du Seigneur, de l’autre le Seigneur qui est messager de l’alliance. Cf. A. Spreafico, La voce di Dio: per capire i profeti, Dehoniane, Bologna, 2014, p. 325. 3 Ici, l’auteur reprend des images qui étaient déjà utilisées dans Isaïe 1,25 ; Jérémie 6,29s et Ézéchiel 22,17-22. Cf. M. M. Pazdan, I libri di Gioele, Abdia, Aggeo, Zaccaria, Malachia, Queriniana, Brescia, 1996, p. 174.

4 Cf. G. Ravasi, Il libro dei salmi. Commento e attualizzazione. Vol. I (Salmi 1-50), EDB, Bologna, 1985, p. 461s.

5 Cf. F. Urso, Lettera agli Ebrei. Introduzione, traduzione e commento, Edizioni San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2014, p. 53.

6 Cf. G. Ravasi, dans D. M. Turoldo – G. Ravasi, « Nella tua luce vediamo la luce ». Tempo ordinario, solennità del Signore, feste dei Santi. Commento alle letture liturgiche, San Paolo, Cinisello Balsamo (Milano), 2004, p. 738.

7 Cf. D. Marguerat et E. Steffek, Évangile selon Luc, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 264.
8 Ainsi F. Bovon, L’Évangile selon saint Luc 1-9, Labor et fides, Genève, 1991, p. 138.
9 Cf. D. Marguerat et E. Steffek, A. cit., p. 264.

10 Cf. S. De Vito, Luca 2,22-52, dans Luca. Nuova traduzione ecumenica commentata, a cura di E. Borghi, Edizioni Terra Santa, Milano, 2018, p. 60

11 Cf. Isaïe 40,1s. et 49,13. D’autres données dans J. Ernst, Il Vangelo secondo Luca. Vol. I. Luca 1,1-9,50, Morcelliana, Brescia, 1985, p. 155.

12 Ainsi S. Fausti, Una comunità legge il Vangelo di Luca, Nuova edizione, EDB, Bologna, 2017, p. 70.

13 Dans l’Ancien Testament, il n’y a que quatre femmes prophétesses : Myriam (Ex 15,20), Deborah (Jg 4,4), Hulda (2, Rois 22,14) et la femme d’Isaïe (Is 8,3). Dans le Nouveau Testament, il y a quatre femmes qui prophétisaient à Césarée (At 21,9) ; d’autres femmes qui prophétisent sont mentionnées en 1 Cor 11,5. Enfin, dans Ac 2,17, Pierre, citant Joël 3,1 déclare « vos fils et vos filles prophétiseront ». Cf. F. Bovon, Op. cit., p. 146.

14 Ibid., p. 146.

15 Le grand livre des prières. Textes choisis et présentés par C. Florence et la rédaction de Prier, avec la collaboration de M. Siemek, Prier – Desclée de Brouwer, Paris 2010, p. 408.