Eucharistie, 11 novembre 2018
Elle a donné « sa vie tout entière » (Marc 12,44)
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Eucharistie, 11 novembre 2018 : 32ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Première lecture
Avec la première lecture nous sommes au neuvième siècle avant Jésus Christ. Sur le trône de Samarie il y a le roi Achab et la reine phénicienne Jézabel. Le couple royal favorise le culte du dieu Baal, le dieu cananéen de la pluie et de la fertilité ; il favorise aussi des pratiques terribles comme le sacrifice des enfants pour consacrer la construction d’une ville (1 Rois 16,34).
Devant ces faits, Elie annonce une grande sécheresse. Elle va montrer que c’est Yhwh celui qui domine tous les éléments, la pluie, la fertilité, la vie, et il les domine de la façon la plus surprenante.
C’est ainsi que, pendant cette grande sécheresse , le prophète trouve sa nourriture à Sarepta, une ville phénicienne, auprès d’une femme veuve. Elle n’a presque plus de réserves alimentaires, et pourtant… elle les partage avec Elie. Et le récit va nous montrer que la disponibilité de cette femme à accueillir le prophète d’Israël va aussi permettre à la veuve de se sauver et de sauver aussi son propre fils. Voilà le résultat que la femme obtient en accueillant généreusement la requête du prophète Elie et, en même temps, ce que Dieu a « ordonné » (v. 9) à elle.
Lecture du Premier livre des Rois (17,8-16)
8 Et est, la parole de Yhwh, à Elie pour dire : 9 « Lève-toi, va à Sarepta, près de Sidon, et habite là. Voici, là, j’ai ordonné à une femme, à une veuve, de s’occuper de ta nourriture ». 10 Et il se lève, et il va à Sarepta, et vient à l’entrée de la ville.
Et voici, là : une femme, une veuve, ramasse du bois. Elie crie vers elle et lui dit : « Prends, s’il te plaît, pour moi un peu d’eau dans un récipient, et je boirai ! »
11 Et elle va pour en prendre. Et il crie vers elle et lui dit: « Prends (aussi), s’il te plaît, pour moi, un morceau de pain dans ta main ».
12 Et elle dit : « Par la vie de Yhwh, le vivant, ton Dieu, je n’ai rien de cuit ; je n’ai qu’une poignée de farine dans un pot et un peu d’huile dans un vase. Et me voici ramassant deux
morceaux de bois ; puis j’irai et je ferai pour moi et pour mon fils (un pain), nous le mangerons, puis nous mourrons ». 13 Et dit à elle Elie : « Ne crains pas ! Va, fais selon ta parole. Mais fais-moi, d’abord, – de ce que tu as là – une petite galette, et tu me l’apporteras. Pour toi et ton fils, tu en feras ensuite. 14 Car ainsi dit Yhwh, le Dieu d’Israël :
Dans le pot, la farine ne manquera pas,
et dans le vase, l’huile ne diminuera pas
jusqu’au jour où Yhwh
donnera la pluie sur la face de la terre ».
15 Et elle va et fait selon la parole d’Elie. Et elle mange, elle, et lui, et sa maison pendant des jours. 16 Dans le pot, la farine ne manque pas, dans le vase, l’huile ne diminue pas ; et ça selon la parole de Yahvéh, parole qu’il avait dite par la bouche d’Elie.
Psaume
Le psaume 146 est un poème parmi les plus récents du Psautier : il date du deuxième siècle avant Jésus Christ. C’est une période dans laquelle, au Proche Orient, des souverains s’imposent comme des divinités. Notre poème conteste ces abus et affirme que le seul souverain est Yhwh: c’est lui seul le roi (v. 10). Et son règne ne veut pas transformer les hommes en esclaves. Au contraire, il fait sortir les hommes de l’obscurité de l’esclavage vers la lumière d’une vie en pleine liberté.
Quant à la structure du psaume 146, elle est simple : une invitation à la louange au commencement (vv. 1-2) et à la fin du poème (v. 10). A l’intérieur de cet encadrement, le poète oppose la confiance dans le pouvoir politique (vv. 3-4) et la confiance en Dieu (vv. 5-9). La première ne mène à rien : les hommes du pouvoir sont des hommes faibles, des humains qui vont retourner à l’humus. Ils ne peuvent pas « sauver » (v. 3).
Voilà pourquoi le poète nous invite à mettre notre confiance en Dieu : « en marche qui a le Dieu de Jacob à son aide ! » (v. 5). C’est un Dieu qui s’engage et qui t’engage pour les pauvres. Le poète nous en parle dans la seconde partie du psaume, celle qu’on lira dans un instant. Ici il mentionne les pauvres avec neuf termes : opprimés, affamés, enchaînés, aveugles, courbés, justes, émigrés, orphelin, veuve. Quant à Dieu, il vient à la rencontre de ces personnes. Et le psaume le souligne à travers huit expressions qui nous montrent Dieu agissant dans l’histoire de ces personnes. Et, à la fin, le poète ajoute encore trois phrases : Dieu « embrasse » l’orphelin et la veuve, Dieu « fait échouer » les projets des méchants, Dieu
« règne pour toujours ». En effet, Dieu se comporte comme un bon roi , un roi qui protège l’orphelin et la veuve qui sont les victimes du pouvoir et qui n’ont aucun soutien dans la société. Toujours comme un bon roi, Dieu réduit à rien le pouvoir des méchants, des oppresseurs. C’est ainsi que Dieu intervient et va instaurer son royaume « pour génération et génération » (v. 10).
Devant ce royaume de Dieu et devant « les projets » des puissants, le poète du psaume a déjà fait son choix. Et nous ? Quel sera notre choix ? Voulons-nous partager la décision du poète qui, au début du psaume, avouait sa volonté de louer le Seigneur ? Si oui, nous pouvons faire de même et dire, dans le refrain à la fin de chaque strophe :
Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur !
Psaume 146 (versets 6c-7. 8-9a. 9bc-10)
6c Yhwh est celui qui garde la vérité pour toujours,
7 qui fait justice pour les opprimés,
qui donne du pain aux affamés,
Yhwh est celui qui délie les enchaînés.
Refr. : Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur !
8 Yhwh est celui qui rend la vue aux aveugles,
Yhwh est celui qui redresse les courbés,
Yhwh est celui qui aime les justes,
9a Yhwh est celui qui protège les émigrés.
Refr. : Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur !
9bc L’orphelin et la veuve il les embrasse
et il fait échouer les projets des méchants.
10 Il règne, Yhwh, pour toujours,
ton Dieu, ô Sion, pour génération et génération.
Refr. : Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur […]
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