Eucharistie, 31 mars 2019
Nous étions perdu(e)s et il nous a retrouvé(e)s
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Eucharistie, 31 mars 2019 : 4ème dimanche de carême — année C
Première lecture
Après la mort de Moïse, Dieu confie à Josué le rôle de guider le peuple au-delà du Jourdain. Il fera ainsi entrer dans la terre promise celles et ceux qui, sortant de l’Égypte, avaient traversé le désert. En effet, dans le livre de Josué, Dieu dit : « Je serai avec toi, Josué. C’est toi qui donneras à ce peuple le pays que j’ai promis à ses ancêtres » (1,5-6).
Dans la suite du livre, Josué, avec le peuple, traverse le Jourdain et arrive tout près de Jéricho, dans un endroit appelé Guilgal, mot qui en hébreu signifie “Roulement” . Et, à ce moment, Dieu peut déclarer à Josué : « Aujourd’hui, j’ai roulé loin de vous la honte de l’Égypte » (v. 9). Et, comme en sortant de l’Égypte Israël avait célébré la Pâque, c’est-à-dire le “passage”, à Guilgal aussi, après avoir passé le Jourdain, le peuple peut célébrer la Pâque, la première Pâque dans la terre promise aux ancêtres. Et, à partir du premier jour après la Pâque, la manne cesse et le peuple se nourrit avec des produits du pays.
Le livre de Josué nous permet ainsi de voir comment les dons de Dieu suscitent une réponse de la part du peuple. Quant à Dieu, il a mis fin à l’esclavage et a nourri le peuple avec la manne. Quant au peuple, il répond aux dons de Dieu en travaillant la terre et en jouissant du résultat de son travail. Et pour trois fois, le narrateur souligne cette réponse en insistant: les Israélites travaillent « les produits du pays » (v. 11), ils mangent « des produits du pays » (v. 12), ils mangent « de la récolte du pays » (v. 12)
Lecture du livre de Josué (5,9-12)
9 Et dit, Yhwh, à Josué : « Aujourd’hui, j’ai roulé loin de vous la honte de l’Égypte ». C’est pourquoi on donna à l’endroit le nom de Guilgal, c’est-à-dire Roulement. Et le lieu porte encore ce nom. 10 Et ont dressé leur camp, les Israélites, à Guilgal. Et ils ont célébré la Pâque, le quatorzième jour du mois, au soir, dans la plaine proche de Jéricho. 11 Et le lendemain de la Pâque, ils ont mangé des pains sans levain et des épis grillés en ce même jour. Ils avaient pu les préparer avec les produits du pays. 12 Et le lendemain, quand ils avaient mangé des produits du pays, la manne a cessé. Il n’y a plus eu de manne, pour les Israélites. Et ils ont
mangé de la récolte du pays de Canaan, cette année-là.
Psaume
Dans l’Ancien Testament, le Psaume 34 est une composition récente . Il a été composé, peut-être, au quatrième siècle avant la naissance de Jésus. Quant au poète, il appartient au groupe des “pauvres” (vv. 3 et 7), des personnes qui s’engagent dans une relation intime avec Dieu, des personnes qui recherchent le Seigneur (v. 5), regardent vers lui et trouvent en lui leur joie (v. 6). Mais ces pauvres, un peu comme nous aujourd’hui, vivent une vie très pénible. C’est ainsi que le poète du psaume, au verset 5, parle des « megourôtai », littéralement « mes terreurs » (v. 5), un mot que nous retrouvons seulement trois fois dans toute la Bible (ici, dans Isaïe 66,4 et Proverbes 10,24).
Le poète était dans les terreurs, il a cherché Yahvéh et Yahvéh lui a répondu, il l’a délivré. A partir de cette expérience, le poète compose ce psaume duquel nous allons lire trois strophes.
Dans la première (vv. 2-3), le poète exprime sa louange à Dieu. C’est une louange qui va prendre toute sa vie, « en tout temps », « sans cesse » (v. 2). En effet, en Dieu le poète a retrouvé sa fierté au point qu’il peut dire : « En Yhwh mon âme se glorifie » (v. 3).
Mais le poète ne se limite pas à évoquer son expérience. Il sait que cette expérience est – et peut être – partagée par chaque pauvre. En effet, le poète se sent aimé par Dieu et il voudrait que tous, surtout les pauvres, puissent partager sa confiance en Dieu qui est la seule certitude dans un monde faux . Et en écoutant le récit de son expérience, les pauvres peuvent se réjouir (v. 3) ; ils vont se sentir solidaires avec lui et lui avec eux.
Dans la deuxième strophe (vv. 4-5), le poète veut louer Dieu avec d’autres personnes, les pauvres mais aussi tous ceux et celles qui acceptent son invitation. Et cette invitation contient deux impératifs : « Magnifiez Yhwh, exaltons son nom ». Mais chacun des deux impératif est accompagné d’une dimension communautaire : « Magnifiez avec moi », « exaltons tous ensemble » le Seigneur.
Et, dans la même strophe, le poète résume son histoire personnelle avec trois verbes : « J’ai cherché Yhwh, et il m’a répondu, il m’a délivré » (v. 5).
La troisième strophe (vv. 6-7) s’ouvre en présentant les conséquences que nous pouvons vivre en mettant notre confiance dans le Seigneur. En nous adressant à Dieu, nous serons dans la joie et délivré(e)s de toute honte : « Ceux qui ont regardé vers lui brillent de joie, et
leur visage n’est pas couvert de honte » (v. 6).
Et le poète termine cette strophe, un peu comme la précédente, avec un petit récit structuré sur trois verbes : « Ce pauvre a appelé et Yhwh a écouté et de toutes ses détresses il l’a sauvé » (v. 7).
Après avoir raconté son expérience de Yhwh comme celui qui sauve les pauvres, le poète continuera son psaume en invitant d’autre personnes à découvrir et à goûter la bonté du Seigneur. C’est l’exhortation qu’on peut lire dans le verset 9 : « Goûtez et voyez que bon est Yhwh. Heureux et en marche l’homme qui se réfugie en lui ! ».
Ce matin, nous ne lirons pas cette partie du psaume. Mais nous pourrons faire de cette invitation notre refrain à la fin de chaque strophe. Je vous invite donc à intervenir avec ces mots :
Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Et ces mots du psaume, et le psaume tout entier, pourront nous aider à évaluer différemment notre condition de pauvres sur la terre.
Psaume 34 (versets 2-3. 4-5. 6-7)
2 Je bénirai Yhwh en tout temps,
sa louange sans cesse dans ma bouche.
3 En Yhwh mon âme se glorifie,
que les pauvres écoutent et se réjouissent.
Refr. : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
4 Magnifiez avec moi Yhwh,
exaltons tous ensemble son nom.
5 J’ai cherché Yhwh, et il m’a répondu,
et de toutes mes terreurs il m’a délivré.
Refr. : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
6 Ceux qui ont regardé vers lui brillent de joie,
et leur visage n’est pas couvert de honte.
7 Ce pauvre a appelé et Yahvéh a écouté
et de toutes ses détresses il l’a sauvé.
Refr. : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
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