Eucharistie, 12 mai 2019
« Nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger » (Psaume 100,3)
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Eucharistie, 12 mai 2019 : 4ème dimanche de Pâques – année C
Première lecture
Les Actes des apôtres nous présentent un moment fondamental vécu par Paul et un lévite de l’île de Chypre, surnommé Barnabas, c’est-à-dire “l’homme qui encourage” (Ac 4,36). Nous sommes pendant le premier voyage missionnaire, à Antioche de Pisidie, au centre de l’actuelle Turquie. Dans la synagogue, Paul et Barnabas sont invités à prendre la parole. Paul intervient et évoque l’histoire d’Israël, de l’exode à Jésus, à sa mort et résurrection. C’est ainsi qu’il annonce la bonne nouvelle. Après la rencontre dans la synagogue, des juifs et « d’autres adorateurs », c’est-à-dire des païens convertis à la religion juive, suivent Paul et Barnabas.
Une semaine plus tard, « presque tous les habitants de la ville se rassemblent pour entendre la parole du Seigneur » (v. 44). Mais, devant toute cette foule, les juifs « sont remplis de jalousie », ils insultent Paul et contestent son message. Et, comme les juifs refusent la parole du Seigneur, Paul et Barnabas réagissent : « Voici donc : nous nous tournons maintenant vers ceux qui ne sont pas juifs » (v. 46). Voilà le tournant fondamental dans l’histoire du christianisme : l’ouverture aux païens.
Mais Paul et Barnabas se préoccupent de souligner que l’annonce de la Parole aux païens n’est pas une conséquence de son refus par les juifs. Cette annonce fait partie, depuis toujours, du plan de Dieu annoncé dans l’Ecriture . Cela apparaît dans le livre d’Isaïe, plus précisément dans le deuxième chant du serviteur de Yhwh (Is 49,1-6). Ici le serviteur, qui constate l’échec de sa mission parmi les siens, est interpellé par Dieu. Et Dieu lui dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour ramener les survivants d’Israël. Je t’ai établi pour être lumière des nations, pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49,6). C’est à ce texte que Paul et Barnabas font référence pour expliquer l’ouverture du message chrétien aux païens.
Et les réactions sont différentes. Les païens sont dans la joie, « ils remercient le Seigneur pour sa parole » (v. 48) : le salut est devenu réalité pour eux . Quant aux juifs, ils manipulent les
personnes haut placées. C’est ainsi qu’ils « provoquent une persécution contre Paul et Barnabas et les chassent de leur territoire » (v. 50).
Des Actes des apôtres (13,14 et 43-52)
14 Paul et Barnabé, poursuivant leur voyage au-delà de Pergé, arrivèrent à Antioche de Pisidie.
Et, le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et prirent place.
43 Après la réunion dans la synagogue, beaucoup de juifs et d’autres adorateurs convertis au Dieu unique suivent Paul et Barnabas. Paul et Barnabas parlent avec eux, ils les encouragent à rester fidèles, à rester attachés à l’amour de Dieu.
44 Le sabbat suivant, presque tous les habitants de la ville se rassemblent pour entendre la parole du Seigneur. 45 Quand les juifs voient cette foule, ils sont remplis de jalousie, ils se mettent à dire tout le contraire de Paul et ils l’insultent. 46 Alors Paul et Barnabas ont la hardiesse de (leur) dire : « C’est d’abord à vous, les juifs, que nous devions annoncer la parole de Dieu. Mais vous la rejetez, et vous trouvez que vous n’êtes pas dignes de vivre la vie éternelle ! Voici donc : nous nous tournons maintenant vers ceux qui ne sont pas juifs. 47 Car ainsi nous a ordonné le Seigneur :
“Je t’ai établi pour être lumière des nations,
pour porter le salut jusqu’aux extrémités de la terre” (Is 49,6) ».
48 Ceux qui ne sont pas juifs entendent cela et ils sont tout joyeux. Ils remercient le Seigneur pour sa parole. Et tous ceux qui étaient disposés pour la vie éternelle deviennent croyants. 49 La parole du Seigneur se répand dans toute cette région. 50 Mais les juifs jettent l’agitation parmi les femmes de haut rang qui adoraient Dieu ainsi que parmi les notables de la ville ; ils provoquent une persécution contre Paul et Barnabas et les chassent de leur territoire. 51 Les deux hommes partent en secouant la poussière de leurs pieds, et ils vont à Iconium. 52 Les disciples, quant à eux, étaient remplis de joie et d’Esprit saint.
Psaume
Le psaume 100 est un petit poème. Mais c’est un poème d’une ouverture extraordinaire. En effet, il s’agit d’une invitation, adressée à tous les peuples, à reconnaître Yhwh comme
Seigneur .
C’est ce qu’on lit dans la première strophe (vv. 1-2), une strophe composée de trois impératifs : « Criez de joie pour Yhwh, servez Yhwh, venez à sa présence ». Au centre il y a le verbe « servir ». Mais il ne s’agit pas d’un service comme celui d’un esclave qui a peur de son Seigneur. Non, le service à Yhwh c’est un service dans la joie : « Criez de joie pour Yhwh, venez à sa présence avec des cris joyeux ».
La deuxième strophe s’ouvre avec un quatrième impératif : « Reconnaissez ». Et cet impératif nous dit pourquoi il faut s’adresser à Yhwh avec des cris de joie et pourquoi il faut le servir. Le motif est très claire : « Yhwh qui est Dieu, c’est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui, nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger ». Dieu n’est pas un dictateur terrible, il est notre berger, le berger qui prend soin de nous.
La troisième strophe (v. 4), qu’on ne lira pas ce matin, est construite sur trois impératifs : « venez » au Seigneur dans son temple, « remerciez-le », « bénissez son nom ». Les nations sont donc invitées – comme les Israélites et avec eux dans le même temple – à chanter les louanges de Dieu.
Et la dernière strophe (v. 5) du psaume nous donne l’essentiel de ces chants chantés – ensemble – par les juifs et les païens. Ces chants ont trois motivations: la bonté de Dieu, son amour sans fin, sa fidélité de génération en génération.
Que ces caractéristiques de Dieu nous poussent à vivre notre relation à Dieu, notre service à lui dans la joie. En effet, comme nous dirons dans le refrain qui reprend les mots du verset 3,
JNous sommes son peuple, son troupeau.[…]
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