Eucharistie:30-6-2019

« Tu me feras connaître le chemin de la vie » (Psaume 16,11)

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Eucharistie, 30 juin 2019: 13ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C

Première lecture
Avec la première lecture de ce matin, nous sommes vers les années 850 avant la naissance de Jésus. Le prophète Élie, menacé par Jézabel, la femme païenne du roi Achab, a dû fuir dans le désert. Ensuite, après une marche de quarante jours, il arrive jusqu’à l’Horeb, la « montagne de Dieu » (v. 8). Et là, Dieu lui demande d’aller « oindre Élisée fils de Shafath, d’Avel-Mehola, comme prophète à ta place » (v. 16b).
Conformément à ce message, Élie se rend chez Élisée. Élisée – son nom signifie « Dieu est salut » – est un jeune fils de Shafath. Il vit avec ses parents. Il travaille à la campagne : là, plusieurs familles travaillent ensemble et labourent ensemble avec douze paires de bœufs, nous dit le narrateur, et Élisée « était avec la douzième paire ». C’est à lui qu’Élie jette son manteau, le signe de son autorité prophétique. Et Élisée comprend l’importance du geste accompli par Élie , et il accepte. Il demande juste le temps de retourner chez lui saluer ses parents. Ensuite il rompt totalement avec son passé et sa profession : il tue les bœufs et les offre en sacrifice à Dieu ; avec le bois de la charrue il fait cuire un repas pour les habitants du village desquels il prend congé. Une rupture amicale mais aussi radicale . Écoutons.

Du Premier livre des Rois (19, versets 16b et 19-21)
16b Le Seigneur avait dit au prophète Élie : « Tu oindras Élisée fils de Shafath, d’Avel-Mehola, comme prophète à ta place ».
19 Et Élie s’en alla et trouva Élisée fils de Shafath. Il labourait avec douze paires de bœufs devant lui ; et lui, il était avec la douzième paire. Et passa, Élie, près de lui et il jeta sur lui son manteau.
20 Et abandonna les bœufs, Élisée, et courut derrière Élie et dit : « Laisse-moi, s’il te plaît, embrasser mon père et ma mère, puis j’irai derrière toi ». Et Élie lui dit : « Va et reviens, car grand est le signe que je t’ai fait ».
21 Après s’être éloigné d’Élie, Élisée retourna dans son champ, et il prit la paire de bœufs et les sacrifia. Et avec l’attelage des bœufs, il fit cuire la viande, et la donna à (ses) gens, et ils

mangèrent. Puis, il se leva et alla derrière Élie et fut à son service.
Parole du Seigneur.

Psaume
Le psaume 16 est une méditation très personnelle, un dialogue intérieur, « à mi-voix », « miktam » en hébreu (v. 1a). Dans toute la Bible, ce terme se trouve seulement sept fois et il caractérise une prière comme intime, presque cachée au regard des autres .
Dans la première partie de son dialogue avec Dieu (vv. 1b-6), le psalmiste évoque son histoire personnelle. Il parle à Dieu et il lui avoue son passé, lorsqu’il s’adressait à Dieu et aussi à d’autres divinités, « ceux qu’on considère des divinités sur terre » (v. 3). Et on peut penser aux idoles du prestige, du pouvoir, du succès qui ont fasciné le psalmiste et qui continuent de fasciner les gens aujourd’hui . Quant au psalmiste, il s’est rendu compte de sa faute et de ses conséquences : « Ceux qui cherchent les faveurs d’un autre dieu ne feront que multiplier leurs tourments » (v. 4). Et c’est ainsi qu’il a changé de comportement, il s’est orienté totalement vers Dieu. Désormais, Dieu est tout, il est sa part, comme un terrain reçu en don, en héritage : « c’est un sort qui m’enchante » (v. 6). Et, s’adressant à Dieu, il peut lui dire : « Mon plein bonheur c’est seulement toi » (v. 2b).
Ce changement, cette orientation nouvelle vers un seul Dieu, vers celui qui, seul, « soutient mon destin » (v. 5), fait naître une deuxième partie du psaume, une action de grâce (vv. 7-11). En elle, le poète bénit Dieu, Dieu qui lui est proche et le conseille à travers sa conscience (v. 7). Dieu est une présence qui traverse toute sa personne, son cœur, ses « entrailles », littéralement son « foie », sa chair et sa fragilité. C’est une présence qui traverse sa vie toute entière, même les nuits les plus sombres. Et demain ? « Tu n’abandonneras pas mon âme à la mort » (v. 10). Le poète pressent ainsi que sa communion avec un Dieu qui lui est toujours proche ne peut pas être interrompue, même par la mort .
Quant à nous, en pensant à notre communion avec Dieu, nous pouvons lui dire, en reprenant les mots de ce poète (vv. 2b et 11) :

Dieu, mon bonheur et ma joie !
Et ce sera notre refrain à la fin de chaque strophe.



Psaume 16 (versets 1b-2a.5, 7-8, 9-10, 2b.11)
 1b Garde-moi, (mon) Dieu, car j’ai fait de toi mon refuge.
2a J’ai dit à Yhwh : « Mon Seigneur, c’est toi.
5 Yhwh, tu es la chance de ma vie, et ma coupe,
toi, tu soutiens mon destin ».
Refr. :             Dieu, mon bonheur et ma joie !

7 Je bénis Yhwh qui me conseille,
même pendant les nuits, ma conscience me corrige.
8 Je garde sans cesse Yhwh devant moi,
comme il est à ma droite, je suis inébranlable.
Refr. :             Dieu, mon bonheur et ma joie !

9 C’est pourquoi mon cœur se réjouit, mes entrailles exultent
et ma chair, dans sa fragilité, demeure en sûreté,
10 car tu n’abandonneras pas mon âme à la mort.
Tu ne donneras pas à ton ami de voir la fosse.
Refr. :             Dieu, mon bonheur et ma joie !

2b Mon plein bonheur c’est seulement toi.
11 Tu me feras connaître le chemin de la vie ;
plénitude de joies auprès de ton visage,
à ta droite, délices à perpétuité.
Refr. :              Dieu, mon bonheur et ma joie !

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