Eucharistie : 1 septembre 2019
« Sois humble, conscient de tes limites » (Si 3,18)
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Eucharistie : 1 septembre 2019, 22ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C
Première lecture
La première lecture est un petit texte écrit par Jésus fils de Sirach, dit aussi Siracide. Il s’agit d’un maître, d’un umushingantahe, qui – vers l’année 180 avant la naissance de Jésus – a écrit un manuel pour éduquer les jeunes de Jérusalem. De ce livre écrit en hébreu, nous connaissons seulement des fragments. Mais heureusement le petit-fils de l’auteur, vers l’année 132, a voulu traduire en grec le manuel écrit par son grand-père. Et sa traduction nous a été conservée.
Dans la page de ce matin, l’auteur nous livre des conseils sur comment se comporter.
Dans une première section (vv. 17-20), il nous parle de la douceur et de l’humilité. La douceur nous permet d’être acceptés et aimés par les autres (v. 17) … et aussi par Dieu. En effet, si nombreuses sont les personnes élevées et glorieuses, c’est « aux personnes douces » (v. 19) que Dieu fait confiance et révèle ses mystères. Quant à l’humilité, le Siracide nous invite à prendre conscience de nos limites. C’est cette attitude qui nous permet de trouver grâce auprès de Dieu (v. 18) et de le glorifier pour le soutient qu’il nous donne (v. 20).
Dans la deuxième section (vv. 28-30), le Siracide nous met devant les yeux l’orgueilleux et l’intelligent. L’orgueilleux est « sans remède, car la méchanceté a mis ses racines en lui » (v. 28). Au contraire, la personne intelligente est consciente de ses limites : elle sait réfléchir sur les proverbes de sagesse, elle se met à l’écoute ; elle reconnaît ses limites et elle sait que les autres, chacun à sa façon, peuvent lui apprendre ce qu’elle ne connaît pas. Et, pour parler de cette disponibilité à apprendre, le Siracide utilise une image, celle d’une oreille ouverte, d’une oreille qui sache écouter : « Une oreille qui sache écouter, voilà ce qu’un sage désire » (v. 29). Et l’attitude la plus importante qu’une personne peut apprendre c’est « la générosité envers les pauvres » (v. 30). En effet, en s’ouvrant à la sagesse, un humain prend conscience de sa faiblesse, de son besoin d’être lui-même secouru. Et cette prise de conscience le pousse aussi à secourir les autres, à vivre « la générosité envers les pauvres » (v. 30).
Du livre du Siracide (3,17-20 et 28-30)
17 Mon fils, agis avec douceur en tout ce que tu fais,
et tu seras plus aimé que celui qui fait des cadeaux.
18 Plus tu es grand, plus sois humble, conscient de tes limites,
et devant Dieu tu trouveras grâce.
19 Nombreuses sont les personnes élevées et glorieuses,
mais aux personnes douces Dieu révèle ses mystères.
20 Car grande est la puissance du Seigneur,
et il est glorifié par les humbles,
par celles et ceux qui sont conscients de leurs limites.
28 La condition de l’orgueilleux est sans remède,
car la méchanceté a mis ses racines en lui.
29 Le cœur de la personne intelligente
médite sur les proverbes de sagesse.
Une oreille qui sache écouter,
voilà ce qu’un sage désire.
30 L’eau éteint un feu qui brûle,
et la générosité envers les pauvres efface les fautes.
Psaume
Le psaume 68 est le résultat d’une histoire très complexe . La partie fondamentale du psaume (vv. 8-32) est probablement du septième ou du sixième siècle : elle met l’accent sur l’action spectaculaire de Dieu en faveur de Jérusalem et de son temple. Dans une époque plus récente, le psaume a été encadré dans deux strophes (vv. 5-7 et 33-36) qui ont été composées pendant l’exil à Babylone. Enfin, après l’exil, on a créé les versets d’ouverture (vv. 2-4).
Quant à nous, ce matin, nous allons écouter les trois premières strophes.
La première (vv. 4-5ac) insiste sur la joie, la joie des justes. A cette joie le poète du psaume invite aussi – chose surprenante – les personnes qui sont en exil à Babylone : « Chantez pour Dieu, chantez son nom par des psaumes » (v. 5a). Et, dans les derniers mots de ce verset, le poète rappelle le nom de Dieu non dans la forme Yhwh, mais dans sa forme la plus familiale « Yah ». Il nous dit : « son nom est Yah, exultez devant sa face » .
La deuxième strophe (vv. 6-7ab) revient sur Dieu en soulignant que Dieu est le Dieu des pauvres. Dieu, dans le temple de Jérusalem et surtout dans sa demeure dans les cieux, prend soin des pauvres : des orphelins et des veuves et des « personnes seules » (v. 7).
Dans la troisième strophe (vv. 10-11), le poète évoque l’expérience qu’Israël a vécue au désert, avant d’arriver sur les rives du Jourdain. Pour en parler, il revient sur une des pages les plus anciennes de la Bible, le cantique de la prophétesse Débora. Cette femme, que la Bible appelle « mère d’Israël » (Jg 5,7), vers l’an 1130 chantait : « Yhwh, quand tu t’avançais dans les campagnes d’Édom, la terre a tremblé, les cieux se sont déversés, les nuées ont fondu en eau. Les montagnes ont ruisselé devant Yhwh, celui du Sinaï, devant Yhwh, le Dieu d’Israël » (Jg 5,4s) .
Quant au poète de notre psaume, il revient sur ce texte mais en évoquant aussi le but de l’intervention de Dieu : c’est un voyage jusqu’à « la terre de ton patrimoine » (v. 10). Enfin, pour ce qui est du peuple, Dieu veut un peuple sans aucune exclusion : « tous tes vivants » . Et parmi eux, « dans ta bonté, Dieu, tu as préparé une demeure pour l’humilié » (v. 11).
Quant à nous, en écoutant ces trois strophes dans lesquelles le poète nous parle de Dieu qui prend soin des orphelins, des veuves, des personnes « qui sont dans les chaînes » et de « tous tes vivants », nous pouvons rappeler les paroles de Marie qui, se rendant chez Élisabeth, chantait Dieu qui « élève les humbles » (Lc 1,52). Notre refrain à la fin de chaque strophe sera donc:
Béni soit le Seigneur : il élève les humbles.
Psaume 68 (versets 4-5ac. 6-7ab. 10-11)
4 Les justes se réjouissent, ils exultent
devant la face de Dieu, et dansent dans la joie.
5ac Chantez pour Dieu, chantez son nom par des psaumes,
son nom est Yah, exultez devant sa face.
Refr. : Béni soit le Seigneur : il élève les humbles.
6 Père des orphelins, défenseur pour les veuves,
c’est Dieu dans sa résidence sainte.
7ab Dieu fait habiter dans une maison les personnes seules,
ceux qui sont dans les chaînes il les fait sortir.
Refr. : Béni soit le Seigneur : il élève les humbles.
10 Une pluie généreuse, Dieu, tu l’as répandue,
la terre de ton patrimoine – elle était épuisée – tu l’as affermie ;
11 là, tous tes vivants ont trouvé un séjour,
là, dans ta bonté, Dieu, tu as préparé une demeure pour l’humilié.
Refr. : Béni soit le Seigneur : il élève les humbles.
Deuxième Lecture
Dimanche passé, la lettre aux Hébreux nous invitait à vivre nos souffrances comme une correction, une correction à travers laquelle Dieu nous pousse à nous engager pour la paix et la justice. Et ce matin, l’auteur nous dit pourquoi nous devons nous engager dans cette direction. Nous devons nous engager pour la paix parce que nous nous sommes « approchés de la montagne de Sion et de la ville du Dieu vivant » (v. 22) ; nous nous sommes « approchés de l’assemblée des premiers-nés de Dieu qui ont leurs noms écrits dans les cieux » (v. 23). Nous nous sommes approchés des personnes justes (v. 23). Surtout, nous nous sommes approchés de Dieu et de Jésus, qui a versé son sang pour nous rendre purs, de Jésus qui « est le médiateur d’une alliance neuve » (v. 24) que Dieu a établie avec nous.
Et cette alliance, nous dit la lettre, est « neuve », non seulement parce qu’elle est plus récente par rapport à celle sur la montagne du Sinaï (v. 18). L’alliance que Dieu a établie à travers le Christ est aussi d’un type nouveau . La première était – pour ainsi dire – impersonnelle : en parlant d’elle l’auteur évite de mentionner Dieu . Au contraire, à travers la nouvelle alliance, Dieu nous met directement en rapport avec lui (v. 23), Dieu fait tomber nos peurs et il nous sauve . En prenant soin de cette relation avec Dieu et avec le Christ, nous pouvons donc nous engager pour la paix.
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