Eucharistie : 22 décembre 2019,
Être juste et s’ouvrir à Dieu
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Eucharistie : 22 décembre 2019, quatrième dimanche de l’avent — année A
Première lecture
La page du livre d’Isaïe, qu’on va lire ce matin, évoque un moment difficile. C’est l’année 734 avant la naissance de Jésus. La ville de Jérusalem, où siège le roi Akhaz, est assiégée par une coalition des Israélites du Royaume du nord et des Syriens . Akhaz pense demander le secours de l’Assyrie, en lui livrant les trésors du Temple . Mais le prophète Isaïe l’invite à se confier à Dieu seul.
Au nom de Dieu, le prophète dit au roi : « Dans la prière, demande, pour toi, un signe venant de Yhwh ton Dieu ». C’est ainsi qu’Isaïe veut réveiller dans le roi la confiance en « Yhwh ton Dieu ». Mais le roi refuse de prier Dieu. Il se cache derrière une religiosité apparente . Il ne veut pas prier Dieu, dit-il, parce que la prière n’est pas un acte de confiance en Dieu mais une provocation. En plus, dans sa réponse, le roi ne reconnaît pas Yhwh comme « son Dieu » .
Quant au prophète, dans sa réaction, il avoue : « Vous fatiguez mon Dieu ». Dieu n’est plus, désormais, le Dieu du roi et du peuple : malheureusement Dieu est seulement « mon Dieu » (v. 13), le Dieu du prophète.
Et pourtant, à Akhaz qui refuse Dieu, le prophète annonce quand même la naissance d’un fils. Lorsque ce fils sera adulte, capable de « rejeter le mal et choisir le bien » (v. 16), la coalition des Israélites du Royaume du nord et des Syriens sera écrasée.
Cette annonce apportée par le prophète, en mentionnant « un fils », fait référence à Ezéchias, le fils du roi Akhaz. Il succédera à son père. Fils d’un roi infidèle, il sera – vraie surprise – juste et fidèle à Dieu. Son nom, « Emmanuel », qui signifie « Dieu-avec-nous », donnera au peuple un signe d’espoir. On reconnaîtra en lui les traits du messie, d’un envoyé oint de Dieu.
Et, lorsque un demi-millénaire plus tard, on traduira en grec la page d’Isaïe, cette surprise sera portée au comble. Au lieu de dire « Voici que la jeune femme est enceinte et mettra au monde un fils » (v. 14), les grecs vont traduire : « Voici la vierge sera enceinte et mettra au monde un fils, et tu l’appelleras Emmanuel ».
Du livre du prophète Isaïe (7,10-16)1
10 Et continua, Yhwh, à parler à Akhaz en disant : 11 « Dans la prière, demande, pour toi, un signe venant de Yhwh ton Dieu, un signe soit dans les profondeurs du séjour des morts, soit dans les lieux les plus élevés ».
12 Et dit Akhaz : « Je ne demanderai rien dans la prière, et je ne mettrai pas Yhwh à l’épreuve ». 13 Alors Isaïe dit : « Écoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes ? Vous fatiguez aussi mon Dieu !
14 C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte et mettra au monde un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire: Dieu-avec-nous. 15 Il se nourrira de lait fermenté et de miel jusqu’au moment où il saura rejeter le mal et choisir le bien. 16 Avant même que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le territoire dont les deux rois te font si peur sera abandonné par ses habitants ».
Psaume
La structure du Psaume 24 est claire. Après la première ligne qui fait référence à David et qui qualifie la composition comme un psaume, le poème se compose de quatre strophes .
La première strophe (vv. 1b-2) chante Dieu comme le souverain de la terre et comme celui qui assure à la terre sa stabilité.
La deuxième strophe (vv. 3-4ab) indique les caractéristiques indispensables pour monter à la montagne de Yhwh et entrer dans le temple de Jérusalem. Les caractéristiques requises pour cette entrée concernent les mains, donc le comportement concret, et l’attitude intérieure : le cœur pur et le refus de l’idolâtrie, c’est-à-dire le culte du rien, du vide.
Dans la troisième strophe (vv. 5-6ab) le poète souligne d’abord les conséquences pour celles et ceux qui pratiquent ce qu’il vient de dire : le fait de nous comporter ainsi nous permet d’aller vers Dieu et de porter, dans notre vie, la bénédiction de Dieu, sa faveur.
Toujours dans cette troisième strophe, le poète ‘oublie’ le temple pour se concentrer sur la spiritualité des pauvres, ceux qui cherchent Yhwh. Et, en parlant de ces personnes, le poète coupe sa phrase, et s’adresse, tout à coup, à Dieu. Les pauvres sont, désormais, celles et ceux « qui, intensément, recherchent ton visage » . Et ces personnes qui recherchent le visage de Dieu sont le vrai peuple, « le vrai Jacob », comme le poète l’expliquera dans la partie finale du psaume.
Quant à nous, ce matin, nous ne lirons pas cette partie finale. Mais, en reprenant des
phrases de cette partie (des versets 7 et 10), la liturgie nous propose d’intervenir – à la fin de chaque strophe – avec le refrain :
Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire, le roi de l’univers !
Psaume 24 (versets 1-2. 3-4ab. 5-6ab)
1 De David. Psaume.
A Yhwh, la terre et tout ce qu’elle contient,
le monde et ceux qui l’habitent !
2 Car lui, sur les mers, l’a fondée
et sur les fleuves il la tient stable.
Refr. : Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire, le roi de l’univers !
3 Qui montera sur la montagne de Yhwh ?
Et qui se tiendra debout dans son temple saint ?
4ab L’homme aux mains innocentes et au cœur pur,
celui qui n’a pas élevé son âme vers des faux dieux.
Refr. : Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire, le roi de l’univers !
5 Il obtiendra la bénédiction de la part de Yhwh,
et justice de la part du Dieu de son salut.
6 Celle-ci est la génération de ceux qui le cherchent,
de ceux qui, intensément, recherchent ton visage.
Refr. : Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire, le roi de l’univers !
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