Eucharistie: 23 février 2025
7ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C
« Soyez miséricordieux comme aussi votre Père est miséricordieux » (Luc 6,36)
Première lecture
Dans l’Ancien Testament, les deux livres de Samuel nous présentent Samuel, Saül et les débuts de la royauté en Israël (1 Sam 1-15) et, ensuite, la royauté de David (1 Sam 16-2 Sam 8) et les conflits en vue de la succession de David (2 Sam 9-20) et d’autres textes sur le règne de David (2 Sam 21-24). Il s’agit d’un ouvrage qui a été composé, probablement, vers la fin du huitième siècle à la cour de Jérusalem1. Dans les deux livres de Samuel, le narrateur nous présente, fréquemment, des conflits. Mais le narrateur, parfois, nous montre comment ces conflits trouvent une solution pacifique. C’est le cas, dans le Premier livre de Samuel, des chapitres 24 et 26. Dans le chapitre 24, David épargne une première fois la vie de Saül ; dans le chapitre 26, qu’on lira – au moins en partie – ce matin, David épargne une seconde fois Saül.
Le point de départ de notre récit est la relation fragile entre Saül et David. Le roi Saül a d’abord accueilli le jeune David à sa cour, mais bientôt il va le persécuter. Menacé par Saül, David s’enfuit et va se cacher dans le désert de Ziph, un endroit tout près de la ville qui porte le même nom, Ziph, dans la montagne de Juda2. Mais les gens de Ziph dénoncent à Saül la présence de David dans ces lieux (1 Sam 26,1). Toujours dans le désert de Ziph, avec David, il y a Abishaï, un homme très fort et habile dans les armes.
Quant à Saül, informé par les habitants de Ziph, il va « vers le désert de Ziph, et avec lui trois mille hommes, l’élite d’Israël, pour rechercher David dans le désert » (v. 2). Et avec Saül il y a aussi Abner, cousin de Saül et chef de son armée (1 Sam 14,50-51).
David se rend compte que Saül est venu le chercher ; il envoie donc des espions qui pourront lui dire exactement où Saül se trouve. C’est ainsi que, pendant la nuit, David et Abishaï peuvent arriver dans l’endroit où Saül se trouve avec sa troupe. Et ils ont de la chance : « Saül, couché, dort dans le campement et sa lance (est) plantée en terre, près de sa tête, et Abner et la troupe (sont) couchés autour de lui » (v. 7). Devant ce spectacle inattendu, Abishaï voudrait en profiter pour tuer Saül. Mais David réagit et lui ordonne de ne pas tuer Saül , « car, qui pourrait porter sa main contre l’oint de Yahvéh et rester innocent ? » (v. 9). Dans le Premier livre de Samuel, cette phrase est importante. En effet, plusieurs fois David a l’occasion de faire violence à Saül, mais il refuse toujours : car il voit en Saül l’oint de Yahvéh (1 Sam 24,7.11 et 26,9.11.16.23), contre lequel personne peut lever sa main3. Dans le paragraphe suivant, David, qui ne veut pas la mort de Saül, se limite à lui prendre la lance et la gourde de l’eau. Puis, avec Abishaï, il s’en va, sans que Saül et les siens ne s’en rendent compte… « car eux tous ils dormaient, car une torpeur (venant) de Yahvéh était tombée sur eux » (v. 12). Et la finale de ce verset est importante. Le sommeil de Saül et des siens est présenté comme « une torpeur (venant) de Yahvéh ». Et ici le mot « torpeur », en hébreu « taredémâh », désigne un sommeil spécial, un sommeil après lequel, en se réveillant, on découvre une surprise4, comme un miracle. Et dans notre récit, cette surprise, ce miracle est le fait que David n’a pas utilisé la violence !
Enfin, la dernière section de notre page (vv. 22-23). David fait comprendre à Saül ce qui s’est passé : il n’a pas profité du sommeil de Saül et des siens pour les massacrer, il a mis en œuvre « justice » et « fidélité », et il espère que Saül fasse de même. Et ce vœu de David se réalise : Saül qui voulai éliminer David, après avoir su que David l’a respecté, change attitude. C’est ce que le narrateur écrira à la fin de ce chapitre : « Et dit, Saül, à David : « Béni sois-tu, mon fils David ! » (v. 25).
Lecture du Premier livre de Samuel (26,2. 7-9. 12-13. 22-23)
2 Et se lève, Saül, et descend vers le désert de Ziph, et avec lui trois mille hommes, l’élite d’Israël, pour rechercher David dans le désert de Ziph.
7 Et vient, David et Abishaï, vers la troupe, de nuit, et voici : Saül, couché, dort dans le campement et sa lance (est) plantée en terre, près de sa tête, et Abner et la troupe (sont) couchés autour de lui. 8 Et dit, Abishaï, à David : « A enfermé, Elohim, ton ennemi dans ta main, ce jour. Et maintenant, donc, je vais le clouer au sol avec (sa propre) lance : un coup suffira, je n’aurai pas besoin de lui en donner un deuxième ! 9 Et dit, David, à Abishaï : « Ne le détruis pas! Car, qui pourrait porter sa main contre l’oint de Yahvéh et rester innocent ? »
12 Et prend, David, la lance et la gourde de l’eau qui étaient près de la tête de Saül, et ils vont, quant à eux, et personne ne voit, et personne ne sait, et personne ne s’éveille, car eux tous ils dormaient, car une torpeur (venant) de Yahvéh était tombée sur eux. 13 Et passe, David, de l’autre côté (de la vallée) et se tient sur le sommet de la montagne, de loin. Grande (est) la distance entre eux.
22 Et David appelle Saül et (lui) dit : « Voici la lance du roi. Qu’un, d’entre les garçons, passe (de ce côté) et il la prendra. 23 Et Yahvéh rendra à chacun selon la justice et la fidélité que chacun a mises en œuvre. (En ce qui me concerne), aujourd’hui Yahvéh t’avait donné dans (ma) main et je n’ai pas voulu envoyer ma main contre l’oint de Yahvéh ».
Parole du Seigneur.
Psaume
Le psaume 103 a été composé quatre ou cinq siècles avant la naissance de Jésus. A ce moment, Israël connaît une situation difficile : des personnes, dispersées en Orient et en Égypte, vivent des tensions profondes5. Mais le poète qui compose ce psaume affronte la situation avec confiance, confiance dans l’amour et dans la tendresse de Dieu.
Dieu aime ses enfants. Voilà pourquoi, au début du poème, l’auteur veut bénir Dieu (vv. 1-2) : il veut le bénir de toute son âme, de toutes les énergies qui jaillissent au fond de soi. Dans la Bible, le verbe « bénir » est d’abord l’action de Dieu qui donne énergie et vie aux vivants et aux humains en particulier (Gen 1,22 et 28). Mais, avec ce même verbe « bénir », le poète répond au don de Dieu, il le bénit pour tous ses bienfaits (v. 2).
Cette décision de bénir Dieu naît du fait que Dieu est celui qui pardonne (v. 3), qui prend soin de nous, il nous guérit et il nous arrache à la mort. Dieu est plein de tendresse et d’amour. En plus, nous dit le poète à la fin de la deuxième strophe, Dieu est celui « qui te couronne d’amour et de tendresse » (v. 4).
Et sur l’amour et sur la tendresse de Dieu, l’auteur va revenir dans deux autres strophes que nous allons lire ce matin. En effet, malgré tous nos errements, Dieu nous manifeste son amour et sa tendresse : il nous accueille dans notre fragilité et il nous pardonne, « il n’agit pas envers nous selon nos errements, il ne nous rend pas selon nos fautes » (v. 10).
Enfin, dans une quatrième strophe, l’amour de Dieu apparaît sans aucune limite. Sa tendresse est comme celle d’un père pour ses enfants. Quant au pardon, Dieu pardonne « nos révoltes », et c’est un pardon total : « Comme l’orient est loin de l’occident, il éloigne, loin de nous, nos révoltes » (v. 12).
Quant à nous, ce matin, laissons-nous prendre par ces quatre strophes du poème ; laissons-nous prendre surtout par Dieu qui nous accompagne avec son amour et sa tendresse. Je vous invite donc à intervenir, à la fin de chaque strophe, avec le refrain :
Le Seigneur est amour et tendresse.
Psaume 103 (versets 1-2. 3-4. 8.10. 12-13)
1 Bénis Yahvéh, ô mon âme,
que tout mon cœur bénisse son nom très saint !
2 Bénis Yahvéh, ô mon âme,
et n’oublie aucun de ses bienfaits !
Refr. : Le Seigneur est amour et tendresse.
3 C’est lui qui pardonne toutes tes fautes
et guérit toutes tes maladies.
4 C’est lui qui arrache ta vie à la tombe,
et qui te couronne d’amour et de tendresse.
Refr. : Le Seigneur est amour et tendresse.
8 Plein de tendresse et faisant grâce est Yahvéh, lent à la colère et plein d’amour ;
10 il n’agit pas envers nous selon nos errements, il ne nous rend pas selon nos fautes.
Refr. : Le Seigneur est amour et tendresse.
12 Comme l’orient est loin de l’occident,
il éloigne, loin de nous, nos révoltes.
13 Comme un père est plein de tendresse pour ses enfants, Yahvéh est plein de tendresse pour ceux qui le respectent.
Refr. : Le Seigneur est amour et tendresse.
Deuxième lecture
Comme dans les derniers dimanches, ce matin la liturgie nous propose encore une page de la Première lettre aux Corinthiens, plus précisément quelques versets du chapitre 15, là où Paul affronte le thème de la résurrection.
Pour en parler, Paul insiste sur un contraste : « le premier homme, Adam » et « le dernier Adam » (v. 45). A propos du premier homme, Paul fait référence à la traduction grecque de Genèse 2,7 où on lit : « Et Dieu a modelé l’homme argile de la terre et lui a insufflé un souffle de vie et l’homme est devenu une personne vivante ». Quant au dernier Adam, qui est, évidemment le Christ, au moment de la résurrection6 « il est devenu un être spirituel qui donne la vie » (v. 45). Le contraste entre les deux est évident : Adam, « un (simple) être humain vivant », le Christ, une personne « qui donne la vie ».
Dans le verset suivant, Paul insiste sur la chronologie : ce qui vient « d’abord » et ce qui « vient après ». (v. 46). Ensuite, après avoir insisté sur le temps, Paul évoque les deux origines différentes : le premier Adam vient de la terre, « tiré de la terre » et « modelé avec de l’argile ». Pour ce qui en est du second homme, il « vient du ciel » (v. 47).
Après ces remarques sur le premier Adam et sur le dernier Adam, Paul passe aux deux communautés liées, la première à Adam, la seconde au Christ. Nous, comme tous les humains, nous sommes faibles. Et Paul insiste en utilisant ici le mot « choïkos ». Il s’agit d’un adjectif qui n’est pas utilisé ailleurs dans la Bible grecque ; il dérive du nom « choos » qui signifie amas de terre enlevée d’une excavation et amoncelée, fréquemment, pour une sépulture7. L’adjectif signifie donc « tiré de la terre » ou « modelé avec de d’argile », et il évoque la faiblesse, la fragilité de chaque humain. Et Paul l’applique à Adam et à tous les humains8 : « Comme Adam est modelé avec de l’argile, ainsi les humains sont faits d’argile » (v. 48). En soulignant un énorme contraste avec cet adjectif, dans le même verset Paul utilise deux fois l’adjectif « epouranios » qui signifie « céleste », « du ciel ». Et il l’utilise pour parler du Christ et aussi des humains dans le projet de Dieu : « comme le Christ est du ciel, ainsi les humains seront du ciel » (v. 48).
Et, en terminant sa page, Paul applique à soi-même et aux Corinthiens ce qu’il vient d’affirmer. Il écrit : « Et de même que nous avons été9 à l’image de l’homme modelé avec de l’argile, de même nous serons à l’image de celui qui est du ciel » (v. 49). Notre vie, depuis le commencement, a été à l’image d’Adam. Mais, à l’avenir, l’avenir que Dieu a préparé pour chacune et chacun de nous, « nous serons à l’image de celui qui est du ciel », le Christ. Que cette page puisse nous encourager et nous permettre de regarder, avec confiance, au-delà de notre mort.
Lecture de la Première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (15,45-49)
45 C’est ainsi qu’il a été écrit, écriture définitive : « Le premier homme, Adam, est devenu un (simple) être humain vivant ». Mais le dernier Adam – le Christ – est devenu un être spirituel qui donne la vie. 46 Ce qui vient d’abord, ce n’est pas l’être qui vit grâce à l’esprit, c’est le simple être humain. L’être qui vit grâce à l’esprit vient après. 47 Le premier homme, tiré de la terre, est modelé avec de l’argile. Le second homme, lui, vient du ciel.
48 Comme Adam est modelé avec de l’argile, ainsi les humains sont faits d’argile ; comme le Christ est du ciel, ainsi les humains seront du ciel. 49 Et de même que nous avons été à l’image de l’homme modelé avec de l’argile, de même nous serons à l’image de celui qui est du ciel.
Parole du Seigneur.
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau, dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». (cf. Jean 13,34)
Alléluia.
Évangile
Dimanche passé, dans l’Évangile Jésus s’adressait aux pauvres en leur disant « Heureux et en marche » et aux riches il disait « quel malheur pour vous, les riches » (Luc 6,20-26).
Mais, dans la page de ce matin, le contraste entre les pauvres et les riches se dissout lorsque Jésus nous adresse l’impératif « Aimez vos ennemis » (vv. 27 et 35)10. Et ici, en grec, l’amour n’est pas indiqué à travers des synonymes comme « stergo » qui signifie « chérir », ou « erao » qui signifie « aimer passionnément », ou « fileo » qui désigne l’affection entre amis11, un amour dans lequel je réponds à l’autre qui m’aime12. Non, ici il y a le verbe grec « agapao ». Et, avec ce verbe, Jésus nous demande une attitude d’estime et de bienveillance envers nos ennemis ! Cela apparaît très clairement dans la succession des impératifs qui accompagnent le verbe aimer : « Aimez vos ennemis, agissez d’une belle manière envers ceux qui vous détestent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui disent du mal de vous » (vv. 27-28).
A ces quatre impératifs, Luc ajoute encore deux couples d’impératifs : comment réagir face à ceux qui sont violents (v. 29) et qui ont des prétentions (v. 30). Par rapport à ceux qui sont violents, la non- violence – une non-violence passive – ne suffit pas. Il faut aller de l’avance. Le mal, on ne peut pas le vaincre à travers le mal ou la passivité, l’inaction. A l’hostilité d’une personne, Jésus nous invite à répondre par l’inverse : bénir lorsqu’on est maudit, présenter l’autre joue quand une personne te frappe. Cette réponse brise le principe de réciprocité et provoque la surprise dans celui qui te frappe : peut-être cette surprise va changer l’attitude de ton adversaire. Et en écoutant Jésus et ce message, les auditeurs pouvaient penser aux événements de l’an 26, lorsque des Juifs, à Pilate qui ordonnait de les tuer, se jetèrent devant lui en lui présentant leurs cous. Et devant cette réaction inattendue, Pilate, très étonné, évita de les massacrer13.
Après les impératifs des versets 29-30, on a celle qu’on appelle « la règle d’or » (v. 31). Il s’agit d’une règle de sagesse qui ne vient pas d’Israël ; elle était diffusée dans la philosophie populaire hellénistique14 et, plus tard, on l’a appelée « le sommet de la justice »15. En effet, on est au sommet de la justice quand un individu est sensible aux droits des autres au point de considérer ces droits comme ses propres devoirs16.
Dans les versets suivants (vv. 32-34), Jésus évoque les comportements qui caractérisent « les pécheurs ». Ces personnes donnent en mesure de ce qu’elles reçoivent : aimer seulement qui m’aime, faire du bien seulement à celui qui me fait du bien, prêter seulement si on est sûr de recevoir la même somme. Mais Jésus nous invite à dépasser cette mesure : « aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez (de l’argent) sans rien espérer en retour » (v. 35). Ceux qui se comportent ainsi seront « les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants » (v. 35). Enfants de Dieu à l’image de Jésus, ces croyants refléteront ainsi l’amour illimité du Père qui est bon envers tout le monde17. Après cette référence à Dieu et à sa bonté, la dernière section de notre page (vv. 36-38) met l’accent sur la miséricorde du Père. Elle doit devenir le modèle pour nous qui sommes ses enfants : « Soyez miséricordieux comme aussi votre Père est miséricordieux » (v. 36). Ceux qui se comportent de cette façon ne jugent pas les autres, ne les condamnent pas, au contraire ils pardonnent. Et, vis-à-vis de ces personnes, le Père sera très généreux. Pour parler de cette générosité du Père, l’Évangile utilise une image qui vient du monde du commerce. Pour celui qui se comporte d’une façon généreuse, Dieu sera comme un marchand qui donne au client en utilisant « une mesure bien pleine » (v. 38) ou, pour le dire en grec, une « belle mesure », une mesure débordante !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (6,27-38)
Jésus déclarait à ses disciples :
27 « Je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, agissez d’une belle manière envers ceux qui vous détestent, 28 bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui disent du mal de vous. 29 À celui qui te frappe sur une joue, présente aussi l’autre joue. À celui qui te prend ton vêtement, ne refuse pas non plus ta chemise. 30 Donne à tous ceux qui te demandent quelque chose. Et quand quelqu’un te prend ce qui est à toi, ne le réclame pas.
31 Et comme vous voulez que les humains agissent envers vous, agissez de même envers eux.
32 Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. 33 Et si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs font la même chose ! 34 Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs afin de recevoir en retour la même somme.
35 Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez (de l’argent) sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
36 Soyez miséricordieux comme aussi votre Père est miséricordieux. 37 Ne jugez pas, et vous ne serez jamais jugés ; et ne condamnez pas, et vous ne serez jamais condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. 38 Donnez, et (Dieu) vous donnera ; on versera dans la grande poche de votre vêtement une mesure bien pleine, tassée, secouée et débordante. Dieu mesurera (ses dons) envers vous avec la mesure même que vous employez pour les autres ».
Acclamons la Parole de Dieu.
Prière d’ouverture
Aide-nous à vivre non comme des esclaves sous une loi, mais comme des personnes libres, guidées par la grâce18.
[Saint Augustin d’Hippone (Afrique) : 354-430]
Prière des fidèles
* Dans des pays comme le nôtre, dans lequel la violence se pratique hélas trop fréquemment, la première lecture nous encourage à ne pas répondre à la violence avec la violence. Aide-nous, Seigneur, à nous comporter comme David. Donne-nous la grâce de vivre cette loi royale : mettre fin au mal à travers le bien, seulement à travers le bien.
* Ce matin, le psaume à fait naître en nous une attitude nouvelle devant toi, Seigneur. Le psaume nous a invité(e)s à chanter ta tendresse et ton amour. En effet, « Comme un père est plein de tendresse pour ses enfants, Yahvéh est plein de tendresse pour ceux qui le respectent ». Oui, «Plein de tendresse et faisant grâce est Yahvéh, lent à la colère et plein d’amour ». Que ce message du Psaume puisse rester imprimé dans notre conscience ; que ce message puisse susciter en nous une réaction constante, une réaction d’amour.
* Seigneur Jésus, la lettre aux Corinthiens ce matin nous donne la force de vivre le temps présent et aussi de regarder vers l’avenir avec une attitude positive. En effet, nous sommes des femmes et des hommes faibles comme « Le premier homme, tiré de la terre » et « modelé avec de l’argile ». Mais – et c’est Paul qui nous assure – « de même que nous avons été à l’image de l’homme modelé avec de l’argile, de même nous serons à l’image de celui qui est du ciel ». Oui, nous serons à ton image. Et ce message ne peut que nous encourager devant l’avenir et devant la mort, le passage qui nous permettra de t’embrasser dans l’amour.
* Après avoir écouté la page de l’Évangile, notre prière est simple. Aide-nous, Jésus, toi qui es notre frère, aide-nous à regarder vers le Père, lui qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, lui qui « est bon pour les ingrats et les méchants ». La seule façon de réagir contre le mal est la bonté. Et nous, en prenant ce chemin, nous serons vraiment les filles et les fils du Père Très-Haut.
1 C. Nihan – D. Nocquet, 1-2 Samuel, dans T. Römer – J.-D. Macchi – C. Nihan (éd.), Introduction à l’Ancien Testament, Labor et fides, Genève, 2004, p. 286s.
2 O. Odelain et R. Séguineau, Dictionnaire des noms propres de la Bible, Cerf, Paris, 2002, p. 416, sous la voix « Ziph ».
3 Ainsi R. Rendtorff, Teologia dell’Antico Testamento. Volume II: i temi, Claudiana, Torino 2003, p. 164.
4 Il suffit de penser à la torpeur mentionnée en Genèse 2,21. C’est le sommeil en se réveillant duquel l’homme, Adam, découvre que Dieu lui a donnée une compagne, Ève.
5 Cf. G. Ravasi, Il libro dei Salmi. Commento e attualizzazione. Vol. III (Salmi 101-150), EDB, Bologna, 2015, p. 60.
6 Pour cette référence à la résurrection, cf. G. Barbaglio, La Prima lettera ai Corinzi. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1996, p. 848.
7 Cf. A. Bailly, Le Grand Dictionnaire Grec Français, Hachette, Paris, 2000, p. 2145, sous la voix “choos”.
8 Cf. E. Schweizer, “choïkos”, dans Grande lessico del Nuovo Testamento, fondato da G. Kittel, continuato da G. Friedrich, Vol. XV, Paideia, Brescia, 1988, col. 789-810.
9 En grec, Paul utilise l’expression « porter l’image ». Mais cette tournure n’évoque pas l’action de porter quelque chose d’extérieur. Elle exprime une participation intérieure, une assimilation, presque une identification. Cf. G. Barbaglio, La Prima lettera ai Corinzi. Introduzione, versione e commento, EDB, Bologna, 1996, p. 854. Cf. aussi H. Conzelmann, Der erste Brief an die Korinther. Übersetzt und erklärt, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1969, p. 343.
10 R. Virgili, Vangelo secondo Luca. Traduzione e commento, dans I Vangeli, a cura di R. Virgili, Ancora, Milano, 2015, p. 920.
11 Ainsi F. Bovon, L’Évangile selon saint Luc. 1-9, Labor et fides, Genève, 1991, p. 309.
12 Cf. D. Marguerat et E. Steffek, Évangile selon Luc, dans Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de C. Focant et D. Marguerat, Bayard – Labor et fides, Paris – Genève, 2012, p. 288.
13 Cet événement nous est raconté par l’écrivain juif Flavius Joseph, La guerre juive 2,169-174 et Les antiquités juives 18,55-59.
14 Ainsi F. Bovon, Op. cit., p. 315.
15 Lactance, Institutions divines 6,23. Cf. C. Spicq, Agapè dans le Nouveau Testament. Analyse des textes, vol. I, Gabalda, Paris, 1966, p. 105.
16 S. Fausti, Una comunità legge il Vangelo di Luca, Nuova edizione, EDB, Bologna, 2017, p. 176. 17 Ainsi D. Marguerat et E. Steffek, Op. cit, p. 288.
17 Ainsi D. Marguerat et E. Steffek, Op. cit, p. 288.
18 Il libro delle preghiere, a cura di E. Bianchi, Einaudi, Torino, 1997, p. 129.