Fête de la Sainte Trinité
Fête de la Sainte Trinité
Eucharistie : 15 juin 2014
Première lecture
Une section du livre de l’Exode (chapitres 32-34) contient le récit du veau d’or. Tandis que Moïse sur la montagne rencontre Dieu, le peuple demande à Aaron : « Fabrique-nous un dieu qui marche devant nous ! » (32,1). C’est ainsi que le peuple rompt l’alliance entre Yhwh et Israël, l’alliance qui demandait au peuple de ne pas avoir d’autres divinités à côté de Yhwh. C’est la désobéissance à la première des dix paroles, au premier des dix commandements donnés par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. Et comme réaction, Moïse ne peut que casser les tablettes qui contenaient les commandements : l’alliance est rompue. Il n’y a plus aucun lien entre Yhwh et son peuple1.
Mais Moïse intervient auprès de Dieu, comme intercesseur pour son peuple. Il demande à Dieu le pardon pour Israël. Moïse monte une nouvelle fois sur la montagne et rencontre Dieu. Et Dieu se révèle à Moïse dans l’intimité : « il se tient là, auprès de Moïse », nous dit le narrateur.
La suite du texte ne contient pas une définition – chose impossible – de Dieu. La suite du texte nous décrit plutôt l’action de Dieu dans l’histoire humaine. En elle, Dieu se manifeste comme celui « qui est plein de tendresse et qui fait grâce ». L’accent est ensuite sur l’amour et, mentionnée deux fois, sur la fidélité de Dieu par rapport aux humains, une fidélité malgré nos fautes, révoltes et errements. Pour ce qui est de sa miséricorde, elle nous dépasse totalement : mille générations sont totalement au delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Au contraire, pour ce qui concerne l’injustice, le regard de Dieu s’étend seulement sur quatre générations, donc les générations qui peuvent se trouver ensemble sous le même toit.
Il y a donc une disproportion énorme entre l’examen que Dieu exerce sur nos fautes et son pardon sans limites2. D’ici la réaction de Moïse. Si le peuple s’était prosterné devant le veau d’or (Ex 32,8), maintenant Moïse se prosterne et demande à Dieu le pardon pour le peuple. Il demande aussi, et nous pouvons le demander aussi pour nous, de « marcher au milieu de nous » (v. 9). > continua (pdf)
1 Cf. A. Schenker, Esodo 32-34: interpretazione d’insieme, dans Per entrare nel libro dell’Esodo (= Parola & parole – monografie, (3/2003), p. 59.
2 Cf. Ch. Dohmen, Exodus 19-40, Herder, Freiburg – Basel – Wien 2004, p. 355s.