Avent 2014_III-semaine
Notre travail: une expérience de joie
(Avent 2014: Troisième semaine)
Après avoir mentionné les soins pour la terre et la nécessité d’un toit pour tous, le pape François est intervenu – à la fin d’octobre, dans sa rencontre avec les mouvements populaires – sur le travail. François a parlé de « la dignité du travail » et de sa dimension communautaire : « Avec votre solidarité, avec votre travail communautaire, avec votre économie populaire, vous avez réussi et vous êtes en train de réussir. Et permettez-moi de vous le dire, en plus du travail, c’est de la poésie ! Merci ».
Ce mot ‘poésie’ me rappelle un poème que nous avons dans le livre des Juges.
8 Un jour, les arbres se mettent en route pour oindre celui qui serait leur roi.
Et ils disent à l’olivier : “Règne sur nous !”
9 Et l’olivier leur dit : “Vais-je renoncer à mon huile que les dieux et les hommes apprécient en moi, pour aller me balancer au-dessus des arbres ?”
10 Et disent, les arbres, au figuier : “Viens, toi, règne sur nous !”
11 Et le figuier leur dit : “Vais-je renoncer à ma douceur et à mon fruit excellent,
pour aller me balancer au-dessus des arbres ?”
12 Et disent, les arbres, à la vigne : “Viens, toi, règne sur nous !”
13 Et la vigne leur dit : “Vais-je renoncer à mon vin qui réjouit les dieux et les hommes
pour aller me balancer au-dessus des arbres ?” (Juges 9).
Dans ce poème, l’olivier, le figuier et la vigne aiment leur travail et auraient de la peine à y renoncer. L’olivier aurait de la peine à renoncer à produire de l’huile, « mon huile que les dieux et les hommes apprécient en moi ». Quant au figuier, en parlant de ses fruits, il les appelle, littéralement, « ma douceur ». Enfin, la vigne est bien consciente du fruit de son travail: « mon vinqui réjouit les dieux et les hommes ».
Cette page du livre des Juges est, bien évidemment, un récit, un petit poème. Mais ce poème me suggère comment vivre mon travail. Mon travail peut être une expérience qui me réjouit : les dieux et les hommes l’apprécient ; en plus, le fruit de mon travail permet à d’autres, les dieux et les hommes, de se réjouir. Bref : mon travail, ici même sur la Bible et le Coran, est – pour moi et, j’espère, aussi pour toi mon amie, mon ami – une expérience de joie.
Quant au Coran, je veux rappeler un verset parmi les plus récents du livre. C’est dans la sourate 9. Je lis :
60 Les dons, œuvres de charité, sont destinés aux pauvres, aux nécessiteux,
à ceux qui y travaillent,
à ceux dont les cœurs sont ouverts (à la religion),
au rachat des captifs et de ceux qui sont surchargés de dettes,
à ceux qui se consacrent au chemin de Dieu et aux fils du chemin.
C’est là une décision de Dieu,
et Dieu est connaisseur et sage (Sourate 9 : Tawba / La repentance).
Ce verset mentionne ceux qui travaillent pour que les dons, œuvres de charité, arrivent aux pauvres, aux endettés, aux personnes qui s’ouvrent à la religion, à ceux qui se consacrent au chemin de Dieu et aux fils du chemin, c’est-à-dire les voyageurs. Voilà un travail très délicat dans le secteur de la justice, un travail à accomplir sous le regard de Dieu qui est « connaisseur et sage ». Toujours dans le Coran, il y a aussi un impératif adressé à ceux qui travaillaient à la cour de Salomon : « Travaillez, ô gens de David, et rendez grâce au Seigneur, car peu de mes serviteurs sont reconnaissants » (34,13). En d’autres termes : le travail, une forme pour rendre grâce à Dieu, une expérience de joie de laquelle nous pouvons et nous devons, chères amies et chers amis, lui être reconnaissantes et reconnaissant.
A toi une accolade de tout cœur Renzo