Nous: une nation qui «courra vers toi» (Is 55,5)

Nous: une nation qui «courra vers toi» (Is 55,5)

Eucharistie: 11 janvier 2015

Première lecture

La partie centrale du livre d’Isaïe (chapitres 40-55) est l’œuvre d’un prophète qui, vers la fin de l’exil à Babylone, veut consoler et encourager le peuple. C’est le moment de retourner à Jérusalem et de découvrir que Dieu est un Dieu toujours surprenant.

Le prophète souligne fortement son invitation en répétant trois fois l’impératif « allez ». Mais il ne s’agit pas d’un semple déplacement, de Babylone vers Jérusalem. Il s’agit d’aller à la rencontre de Dieu lui-même : il faut s’ouvrir à son amour qui dépasse toute imagination et qui se donne gratuitement. Pour des personnes qui, pendant l’exil ont eu de la peine à se nourrir, Dieu donne – même à ceux qui sont sans argent – de la nourriture, une nourriture délicieuse, et des eaux, du vin et du lait.

En poursuivant son exhortation, le prophète nous présente un autre aspect de la relation avec Dieu. La nourriture que Dieu donne est une parole, une parole qu’il faut écouter. L’impératif retentit trois fois : « écoutez ». Et à la fin le prophète ajoute : « Écoutez, et vous vivrez » (v. 3).

En écoutant la parole de Dieu, la vie s’ouvre à une dimension nouvelle. Ceux qui écoutent s’ouvrent à l’alliance, l’alliance que Dieu a faite avec David. Il s’agit d’une alliance qui durera pour toujours, une alliance caractérisée par la fidélité de Dieu, « une fidélité qui est sûre » (v. 3). Et David en a été un témoin.

Enfin, après cette mention rapide de David, et en répétant le même mot surprenant « voici », le prophète regarde en avant. De la dynastie de David va naître une personne en parlant de laquelle le prophète peut dire : « une nation que tu ne connais pas, tu l’appelleras, et une nation qui ne te connaît pas courra vers toi » (v. 5). Le prophète ne donne d’autres détails sur cette personne. Il se limite à lui assurer : Yhwh « t’a donné sa splendeur ». Et l’Evangile nous permettra de bien identifier cette personne.

Du livre d’Isaïe (55,1-5)

1 O vous tous qui avez soif,
allez vers les eaux,
même celui qui n’a point d’argent !
Allez, nourrissez-vous et mangez,
allez, nourrissez-vous de vin et de lait, sans argent, sans rien payer!
2 Pourquoi dépenser de l’argent pour un pain qui ne nourrit pas?
Pourquoi vous fatiguer pour rester sur votre faim?
Écoutez, écoutez-moi bien,
et vous aurez de bonnes choses à manger,
et vous goûterez des choses délicieuses.
3 Tendez l’oreille et venez vers moi.
Écoutez, et vous vivrez.
Je ferai avec vous une alliance qui durera toujours.
Je vous assure pour toujours
la fidélité que j’ai promise à David,
une fidélité qui est sûre.
4 Voici : j’avais fait de lui un témoin pour les populations,
un chef et un guide pour les populations.
5 Voici : une nation que tu ne connais pas, tu l’appelleras,
et une nation qui ne te connaît pas courra vers toi;
et cela à cause de Yhwh ton Elohim,
à cause du Saint d’Israël, qui t’a donné sa splendeur.

Poème

Au lieu d’un psaume, ce matin nous voulons lire un poème composé peu de temps avant la naissance de Jésus, un poème que les chrétiens ont retravaillé au début du deuxième siècle. Ce texte est inséré dans le « Testament de Lévi », un chapitre du « Testament des douze patriarches».

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