Eucharistie 26 juin 2016
« Tu me feras connaître la route de la vie » (Ps 16,11)
Eucharistie: 26 juin 2016
Première lecture
Avec la première lecture de ce matin, nous sommes vers les années 850 avant la naissance de Jésus. Le prophète Élie, menacé par Jézabel, la femme païenne du roi Achab, a dû fuir dans le désert. Ensuite, après une marche de quarante jours, il arrive jusqu’à l’Horeb, la « montagne de Dieu » (v. 8). Et là, Dieu lui demande d’aller « oindre Élisée fils de Shaphat, d’Abel-Mehola, comme prophète à ta place » (v. 16).
Conformément à ce message, Élie se rend chez Élisée. Élisée est un jeune qui vit avec ses parents. Il travaille à la campagne : là, plusieurs familles travaillent ensemble et labourent ensemble avec douze paires de bœufs, nous dit le narrateur, et Élisée « était avec la douzième paire ». C’est à lui qu’Élie jette son manteau, le signe de son autorité prophétique. Et Élisée comprend l’importance du geste accompli par Élie, et il accepte. Il demande juste le temps de retourner chez lui saluer ses parents. Ensuite il rompt totalement avec son passé et sa profession : il tue les bœufs et les offre en sacrifice à Dieu ; avec le bois de la charrue il fait cuire un repas pour les habitants du village desquels il prend congé. Une rupture amicale mais aussi radicale. Ecoutons.
Du premier livre des Rois (19,19-21)
19 Élie partit de là et il trouva Élisée fils de Shaphat. Il labourait avec douze paires de bœufs devant lui ; et lui, il était avec la douzième paire. Et passa, Élie près de lui et il jeta sur lui son manteau.
20 Et abandonna les bœufs, Élisée, et courut derrière Élie et dit : « Laisse-moi, s’il te plaît, embrasser mon père et ma mère, puis j’irai derrière toi ». Et Élie lui dit : « Va et reviens, car grand est le signe que je t’ai fait ».
21 Après s’être éloigné d’Élie, Élisée retourna dans son champ, et il prit la paire de bœufs
et les sacrifia. Et avec l’attelage des bœufs, il fit cuire la viande, et la donna à ses gens, et ils mangèrent. Puis il se leva et alla derrière Élie et fut à son service.
Psaume
Le psaume 16 est une méditation très personnelle, un dialogue intérieur, « à mi-voix » (v. 1).
Dans une première partie de ce dialogue (vv. 1b-6), le psalmiste évoque son histoire personnelle. Il parle à Dieu et il lui avoue son passé, lorsqu’il s’adressait à Dieu et aussi à d’autres divinités, « ceux qu’on considère des divinités sur terre » (v. 3). Et on peut penser aux idoles du prestige, du pouvoir, du succès qui ont fasciné le psalmiste et qui continuent de fasciner les gens aujourd’hui. Quant au psalmiste, il s’est rendu compte de sa faute et de ses conséquences : « Ceux qui cherchent les faveurs d’un autre dieu ne feront que multiplier leurs tourments » (v. 4). Et c’est ainsi qu’il a changé de comportement, il s’est orienté totalement vers Dieu. Désormais, Dieu est tout, il est sa part, comme un terrain reçu en don, en héritage : « c’est un sort qui m’enchante » (v. 6).
Ce changement, cette orientation nouvelle vers un seul Dieu, vers celui qui, seul, « soutient mon destin » (v. 5), fait naître une deuxième partie du psaume, une action de grâce (vv. 7-11). En elle, le poète bénit Dieu, Dieu qui lui est proche et le conseille à travers sa conscience (v. 7). Dieu est une présence qui traverse toute sa personne, son cœur, « ses entrailles », littéralement « son foie », sa chair et sa fragilité. C’est une présence qui traverse sa vie toute entière, même les nuits les plus sombres. Et demain ? « Tu n’abandonneras pas mon âme à la mort » (v. 10). Le poète pressent ainsi […]
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