Eucharistie, 27 août 2017

On ne peut servir Dieu qu’en prenant soin des humains

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Eucharistie, 27 août 2017

Première lecture

La première lecture de ce matin est une page du livre d’Isaïe. Ce texte nous met devant les yeux la situation de Jérusalem vers l’année 701 avant la naissance de Jésus. A Jérusalem, le roi Ezéchias se révolte contre le roi d’Assyrie et ne veut plus lui être soumis (2 Rois 18,7). Comme réaction, Sennachérib, le roi des Assyriens, envahit la Judée et pose le siège à Jérusalem.

Dans cette situation, Isaïe prend la parole à propos de ce qui se passe à la cour d’Ezéchias. Le roi a un haut fonctionnaire, un gouverneur du palais : Shebna. Pour entrer dans cette fonction, il y a un rituel d’intronisation : celui qui devient le gouverneur reçoit une « tunique » et une « écharpe » qui sont les insignes de sa fonction. Voilà ce que Shebna a vécu. Mais, dans sa fonction, Shebna s’est très mal comporté. Il était plus soucieux de ses affaires que de celles de ses administrés. Il a cherché sa gloire personnelle et il veut que son nom et sa gloire traversent les siècles. Voilà pourquoi Shebna se fait creuser aussi une tombe aux dimensions énormes. Cela explique pourquoi le prophète Isaïe lui dit : « Tu fais creuser une tombe ici, pour toi, tu la fais tailler en hauteur, tu te creuses un lieu de repos dans le rocher (Is 22,16). Mais, après avoir interpellé ainsi le gouverneur Shebna, le prophète lui annonce la parole de Dieu. A Shebna, Dieu dit : « Je vais te chasser de ton poste, te déloger de ta place » (v. 19).

Mais, en poursuivant son message le prophète annonce la venue d’un nouveau gouverneur : Elyaqim. Ce nouveau gouverneur – son nom signifie « Dieu met debout » – se comportera différemment : « il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour tout le royaume de Juda » (v. 21). En prenant soin des habitants de Jérusalem, Elyaqim sera vraiment « serviteur » (v. 20) du Seigneur. En effet, on ne peut servir Dieu qu’en prenant soin des humains dont on a la responsabilité. Car l’unique préoccupation de Dieu et qui doit être celle de ses serviteurs est le service au peuple. Ecoutons attentivement ce message, un message à propos d’Elyaqim, un message qui vaut aussi pour chacune et chacun de nous.

Lecture du livre du prophète Isaïe (22,19-23)

19 « Shebna, je vais te chasser de ton poste,
te déloger de ta place.
20 Et il adviendra : ce jour-là, j’appellerai mon serviteur,
Elyaqim, fils de Hilquyahou.
21 Je le revêtirai de ta tunique,
je le ceindrai de ton écharpe,
je remettrai ton pouvoir entre ses mains :
il sera un père pour les habitants de Jérusalem
et pour tout le royaume de Juda.
22 Je lui donnerai la clef de la maison de David :
s’il ouvre, personne ne pourra fermer ;
s’il ferme, personne ne pourra ouvrir.
23 Je le planterai comme une cheville
dans un endroit solide ;
il donnera de l’honneur à la maison de son père ».

Psaume

Le psaume 138 est une invitation à louer Dieu et à avoir confiance en lui.

De ce poème, nous allons lire trois strophes. Dans la première (vv. 1b-2a), le poète veut louer Dieu. Dans sa décision, il met en pratique les exhortations du livre du Deutéronome, là où on demande au fidèle de chercher Dieu de tout son cœur (4,29), de servir Dieu de tout son cœur (11,13), d’aimer Dieu de tout son cœur et de tout son être (10,12 ; 13,4 ; 30,6), d’écouter sa voix de tout son cœur et de tout son être (30,2). Dans la ligne de ces exhortations, le poète dit à soi-même : « De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce » (v. 1).
Cette décision, le poète l’accomplit publiquement, même devant ceux qui ont d’autres dieux. En hébreu, il arrive jusqu’à dire : « devant les dieux je te chante ». Le poète ose donc, d’une façon polémique, chanter Dieu comme la seule source du salut. La source du salut 

n’est pas auprès des dieux ; elle est seulement chez le Dieu unique. Plus tard, quand les juifs d’Egypte ont traduit le psaume, ils ont effacé cette référence polémique aux divinités païennes, en traduisant : « Je te chante en présence des anges ». D’autre part, les traducteurs grecs ont aussi ajouté la deuxième ligne du verset 1 : « tu as entendu les paroles de ma bouche ». De cette façon, ils anticipent ce qu’on lira dans le verset 3.
Dans la deuxième strophe (vv. 2bc-3), le poète mentionne à nouveau sa décision de rendre grâce : il rend grâce à Dieu, il lui dit : « Je rends grâce à ton nom ». Et ici, le « nom » évoque Dieu dans son intervention dans l’histoire : Dieu se révèle dans son « amour », sa « fidélité » et sa « parole ». C’est ainsi que le poète peut dire : « tu élèves, avec tout ton nom, ta parole ». La même strophe souligne en quoi consiste l’intervention de Dieu : Dieu a répondu à l’appel, à la prière que le poète lui a adressée. Et cette intervention de Dieu a donné du courage au poète. En utilisant un verbe rare dans la Bible, le poète peut avouer : « tu as fait grandir en mon âme la force ».
Enfin, dans la dernière strophe (vv. 6.8bc), le poète contemple Dieu qui, très élevé dans les cieux, ne néglige pas « l’abaissé », les personnes les plus humbles et humiliées dans la société. Dieu prend soin de ces personnes et reconnaît aussi l’orgueilleux qui prétend d’être grand et qui marginalise les autres. Et le poète termine son psaume en revenant sur l’amour de Dieu. Il lui dit : « Yahvéh, ton amour est pour toujours ! ». Et, après avoir rappelé à Dieu son amour, voici une dernière prière : « Les œuvres de tes mains, ne les abandonne pas ! ».
Nous aussi, ce matin, nous pouvons faire confiance à Dieu et à son amour. Voilà pourquoi nous pouvons utiliser les derniers mots du psaume, pour en faire le refrain pour chaque strophe :

Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

[…]

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