Psaume 142
1 Enseignement. De David. Quand il était dans la caverne.
Prière de supplication.
2 A pleine voix je crie vers Yhwh,
à pleine voix je supplie Yhwh.
3 Je lui présente ma plainte,
mon angoisse je l’expose devant lui.
4 Quand je suis découragé,
toi, tu connais mon sentier:
sur la route où je marche,
on m’a tendu un piège.
5 Regarde à ma droite et vois :
personne ne me reconnaît.
Plus de refuge pour moi,
personne ne s’occupe de moi.
6 J’ai crié vers toi, Yhwh
en disant : « C’est toi mon abri,
ma part sur la terre des vivants ! »
7 Sois attentif à mon cri,
car je suis faible, intensément.
Délivre-moi de mes persécuteurs,
car ils sont plus forts que moi.
8 Fais-moi sortir de prison,
pour que je célèbre ton nom.
Autour de moi les justes feront cercle
quand tu m’auras fait du bien.
Deuxième lecture
L’Evangile que nous allons écouter ce matin nous parle surtout des femmes et, plus rapidement, des gardes. Ces gardes avaient été envoyés au tombeau par Pilate. Les Juifs avaient demandé leur présence pour éviter le déplacement du corps de Jésus : ce déplacement aurait pu devenir un prétexte pour déclarer Jésus comme ressuscité d’entre les morts. Ces gardes devaient ainsi être les gardes d’un mort. Mais Matthieu nous dit que ces gardes d’un mort, bouleversés par ce qu’ils ont vécu le matin de Pâques « deviennent comme des morts ».
Bien différente est l’expérience vécue par les femmes. Elles viennent contempler la tombe ; et le verbe contempler suggère, probablement, un regard plein de nostalgie, la nostalgie de Jésus absent et aussi sa « recherche » (v. 5).
Mais leur situation change : le tremblement de terre, qui provoque la peur dans les gardes, ne doit pas faire peur aux femmes. En effet, « un ange du Seigneur descend du ciel, s’approche » et dit aux femmes : « Soyez sans peur, vous ». Et, dans la suite du message, Matthieu fait retentir, deux fois, l’affirmation : « il a été réveillé, il a été réveillé de la mort » (vv. 6.7). Voilà le message pour ces femmes, voilà aussi le message que ces femmes, dans leur joie, doivent porter aux disciples.
Mais la page de Matthieu se termine avec une surprise encore plus grande : « Et voilà que Jésus vient à leur rencontre » (v. 9). Et cette rencontre est porteuse d’un double message. Le premier est pour les femmes : « Réjouissez-vous ! ». L’autre est pour les disciples : Jésus les appelle « mes frères ». Et c’est un message de pardon que les femmes doivent apporter aux disciples qui, au Gethsémani, « tous l’ont abandonné et pris la fuite » (26,56).
Comme pour les femmes, aussi pour nous, le message de Jésus, que Dieu a réveillé de la mort, est un message de joie : « Réjouissez-vous ! ». Mais il est aussi, pour les disciples et pour nous qui, fréquemment l’abandonnons, un message de pardon : Jésus nous reconnaît encore comme ses « frères ».
De l’Evangile selon Matthieu (28,1-10)
1 Après le sabbat, alors que le premier jour de la semaine allait commencer, Marie de Magdala et l’autre Marie viennent contempler la tombe.
2 Et voilà : un grand tremblement de terre arrive ; car un ange du Seigneur descend du ciel, s’approche, roule la pierre et s’assoit dessus. 3 Son aspect est comme l’éclair et son vêtement blanc comme la neige. 4 A cause de la peur, les gardes sont bouleversés et deviennent comme des morts.
5 Mais, prenant la parole, l’ange dit aux femmes : « Soyez sans peur, vous. Car, je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. 6 Il n’est pas ici, car il a été réveillé, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu / l’endroit où il gisait / était couché. 7 Allez vite, dites à ses disciples : “il a été réveillé de la mort, et voilà qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez”. Voilà, je vous l’ai dit ».
8 Et les femmes, quittant vite le tombeau, ont peur, mais elles sont très joyeuses. Elles courent annoncer la nouvelle aux disciples de Jésus.
9 Et voilà que Jésus vient à leur rencontre et leur dit : « Réjouissez-vous ! ». Elles s’approchent de lui et lui saisissent les pieds et se prosternent devant lui / l’adorèrent. 10 Alors Jésus leur dit : « N’ayez pas peur. Allez annoncer à mes frères de partir pour la Galilée. C’est là qu’ils me verront ».
Prière d’ouverture
O Père, toi qui n’as pas abandonné ton Fils
dans l’heure de l’angoisse extrême,
écoute le cri qui monte vers toi
de chaque humain qui souffre
dans l’abandon et la solitude ;
donne-lui la certitude qu’au moins toi
tu lui restes toujours fidèle.
Amen8.
Prière finale
Donne-nous, Seigneur, de pouvoir faire expérience,
aujourd’hui, ici, de ta résurrection :
dans l’Ecriture que nous avons écouté,
dans l’eucharistie que nous sommes en train de célébrer,
dans la fraternité de cette communauté réunie,
dans tout le bien que nous recevons les uns des autres.
Permets-nous de pouvoir faire l’expérience de ta présence
dans tout ce qui, dans l’Eglise et dans le monde,
est vie, est pardon, est consolation,
est soutien réciproque,
est résistance dans toutes les épreuves,
même les plus difficiles9.
8 D. M. Turoldo – G. Ravasi, « Lungo i fiumi ».
I salmi. Traduzione poetica e commento,
San Paolo, Cinisello Balsamo, 1987, p. 486.
9 C. M. Martini, Invocare il Padre. Preghiere,
EDB, Bologna, 2012, p. 152. Homélie de Pâques, le 16 avril 1995.
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